par Matthew Archbold, Dublin, Ireland, pour LifeNews.com, 11 juin 2014.
Si vous êtes catholique et surfez sur internet, vous avez entendu parler de ces religieuses irlandaises qui ont tué des centaines de bébés et ont jeté leurs corps dans une fosse septique dans les années 60.Cette histoire est un canular répandu dans les
médias grand public et était, pour eux, simplement trop bonne pour
être vraie. Il est révélateur que, maintenant qu’on a découvert
que l’on brûlait des corps de bébés dans des incinérateurs pour
récupérer de l’énergie[http://www.youtube.com/watch?v=QCv427PtxsQ],
les médias ont ignoré le fait pendant longtemps, alors qu’une
rumeur concernant des religieuses agissant il y a près d’un siècle
a fait les choux gras de tous les médias grand public. Ils ont
laissé percer le bout de l’oreille. Admettons-le : ils ne se
soucient aucunement des bébés, ils ne se soucient que d’attaquer
l’Église et de faire apparaître les Catholiques comme des
hypocrites.
Il n’y a qu’un péché dans le monde des
médias grand public, c’est l’hypocrisie. Mais, voyez-vous, la
seule personne sans péché dans cette affaire, c’est le nihiliste.
Le
rapport Forbes démolit très efficacement cette histoire.
Il
y a peu de gens parmi nous qui, à cheval donné, vont regarder la
bride, et le proverbe s’applique parfaitement aux journalistes qui
disposent d’une nouvelle sensationnelle. Mais même si on applique
les normes des médias normaux, les rapports récemment établis à
propos des squelettes des 796 bébés retrouvés dans la fosse
septique d’un orphelinat irlandais trahissent un degré de cynisme
et d’irresponsabilité rarement dépassé par des organisations de
presse réputées fiables.
Bien que les médias attribuent
l’allégation d’avoir « jeté
les corps dans une fosse septique »
à Catherine Corlesse, historienne amateur locale, elle le dément.
Sa tentative de corriger cette affirmation erronée a été racontée
par le journal Irish
Times
samedi, mais les médias grand public qui avaient si joyeusement
répandu la suggestion d’origine l’ont presque totalement passé
sous silence. Cette suggestion, qui semble être apparue dimanche
dans le Mail,
journal londonien, faisait peser une lourde suspicion sur les Sœurs
du Bon Secours, ordre de religieuses catholiques au centre du
scandale.
Aujourd’hui, le Irish
Times
a publié une lettre de lecteur qui a encore plus miné la
crédibilité de l’histoire originale. Finbar McCormick, professeur
de géographie à l’Université Queen’s de Belfast, a sévèrement
gourmandé les médias pour avoir décrit la dernière demeure de ces
enfants comme une fosse septique. Il a ajouté :
Cette structure peut être décrite de façon plus adéquate comme étant un puits servant de caveau, une méthode d’inhumation utilisée récemment encore aujourd’hui dans plusieurs régions d’Europe.
Au XIXème siècle, on a construit des puits chemisés de briques et couverts d’une grande dalle qui servaient souvent aussi de pierre tombale horizontale. Ce type de sépulture était commun dans les cimetières urbains au XIXème siècle et on en construit encore beaucoup dans les pays méditerranéens. J’en ai récemment vu en construction dans un cimetière croate. Le puits était maçonné par des blocs de béton, recouvert à l’intérieur de plâtre et avait une couverture faite de grandes dalles de béton.
De nombreuses maternités dans les hôpitaux irlandais disposaient d’une sépulture commune pour les enfants mort-nés ou morts peu après la naissance. Cette sépulture pouvait se trouver dans un cimetière voisin, mais aussi dans une zone réservée sur le terrain de l’hôpital.
Pour quiconque est familier de l’Irlande (j’y ai été élevé pendant les années 50 et 60), l’histoire de religieuses qui auraient volontairement jeté des bébés dans une fosse septique n’a aucun sens. Bien que certaines de ces religieuses aient peut-être été des mégères du genre « Je suis bien meilleure que tout le monde », s’il y a quelque chose dont elles étaient imprégnées, c’était la crainte de Dieu et donc il est peu vraisemblable qu’elles aient pu traiter des restes humains de la façon outrageusement blasphématoire qu’implique l’histoire de la fosse septique.
Alors,
que reste-t-il de cette histoire ? Un fait semble
incontestable : les conditions de vie dans les orphelinats
irlandais jusqu’aux années 60, et même plus tard, semblent
sorties d’un roman de Dickens. Le taux de mortalité y était très
élevé. Mais qui blâmer pour cela ? Une partie importante du
problème semble avoir été la pauvreté générale de l’époque
(l’institution au centre de ce scandale a fonctionné des années
20 jusqu’au début des années 60). Les orphelinats irlandais
manquaient désespérément d’argent, et ils étaient
abominablement surpeuplés, ce qui signifiait que si un bébé
attrapait une maladie contagieuse, tous allaient l’attraper. Un des
dangers les plus importants était la tuberculose, maladie alors
incurable qui se répandait comme un feu de brousse dans des locaux
surpeuplés.
Vous pouvez lire toute l’histoire dans le
rapport Forbes, il en vaut la peine.
Je suis sûr que les
médias vont raconter des tas d’histoires sur la façon dont ils
ont raconté l’histoire tout de travers. Attendez, cela vient, dans
quelques secondes, minutes, jours, semaines…
Note
de Lifenews :
Matt Archbold a obtenu son diplôme de l’Université de
Saint-Joseh en 1995. Ancien journaliste, il a quitté la presse pour
élever ses cinq enfants. Il écrit pour le Creative
Minority Report.
Traduction AMC