Terre Future2021-06-14T21:16:03+02:00urn:md5:6bb35cadca196bcee2090a06f0ec862eDotclearUne espèce animale revient à la vie après 24 000 ans dans le permafrosturn:md5:978f9c7d02577009f32c1ed01dbebf502021-06-13T19:33:00+01:00Terre FutureSCIENCES
<p>L'animal microscopique, nommé rotifère bdelloïde a survécu dans le permafrost sibérien durant 24 000 ans avant de reprendre une vie normale.</p>
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/le_vivant/nouveau_repertoire/thumbnail.jpeg" alt="thumbnail.jpeg" style="display:block; margin:0 auto;" title="thumbnail.jpeg, juin 2021" /></p>
<p>Le scénario de cette cryogénisation est digne d'un film de science-fiction. Une équipe de scientifique membres du Soil Cryology Laboratory en Russie ont étudié une espèce animale microscopique, le bdelloïde, ayant survécu dans le permafrost en Sibérie durant 24 000 ans, révèle une étude parue le 7 juin 2021 dans la revue scientifique américaine de biologie cellulaire Current Biology.</p>
<p>Une espèce capable de mettre son métabolisme en pause durant plusieurs milliers d'années
Prélevés à 3,6 mètres en dessous de la surface à proximité du fleuve Alazeïa dans le nord-est de la Sibérie, les bdelloïdes ont été remontés à la surface afin d'être observés.</p>
<p>Après décongélation, l'animal d'environ un demi-millimètre de long vivant généralement en eau douce est revenu à la vie. Dans une vidéo publiée dans la revue scientifique, on peut observer, grâce à un microscope, le bdelloïde se mouvoir.</p>
<p>Il est parvenu à se reproduire de façon asexuée en utilisant un processus d'auto-clonage appelé parthénogenèse et a également recommencé à se nourrir de manière normale.</p>
<p>La capacité biologique à mettre sa vie en pause durant une longue période en état de congélation soulève de nombreuses questions auprès des scientifiques. "Notre rapport est la preuve la plus solide à ce jour que les animaux multicellulaires pourraient supporter des dizaines de milliers d’années en cryptobiose, un état dans lequel le métabolisme est presque complètement à l’arrêt", souligne Stas Malavin, co-auteur de l'étude et membre de l'Institut des problèmes physico-chimiques et biologiques du sol à Pouchtchino (Russie).</p>
<p>Cette découverte dans le pergélisol permet d'ajouter les rotifères à la liste des organismes multicellulaires capables de survivre indéfiniment. "Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un organisme multicellulaire peut être congelé et stocké comme tel pendant des milliers d'années, puis revenir à la vie, un rêve partagé par de nombreux écrivains de fiction", conclut Stas Malavin.</p> Journée mondiale du pangolinurn:md5:8abb9413bcd59858936bd042afc4f48a2020-02-16T15:47:00+00:00Terre FuturePROTECTION ANIMALE
<p><strong>Le 17 février on célèbrera la « journée mondiale du pangolin »</strong>(1)</p>
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/ARTICLES/logo_pangolin.png" alt="logo_pangolin.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="logo_pangolin.png, fév. 2020" /></p>
<p>La « journée mondiale » est une invention politique « médiateuse » qui ne date pas d’hier. La première, instituée en 1950 par l’ONU, la « journée mondiale des droits de l'homme », fut fixée au 10 décembre. Depuis de nombreuses autres ont été instituées, essentiellement par l’ONU et ses organisations satellites : UNESCO, UNICEF, OMS, FAO, etc…
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Parmi ces organisations, il convient de citer l’UNEP (United Nations Environnement Project) créé en 1972(2)</p>
<p>Chargé plus spécifiquement de :
- coordonner les activités des Nations unies dans le domaine de l'environnement,
- assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales.
(Paris n’y dispose pas d’une délégation décisionnelle qui, pour l’Europe, est installée à Bruxelles, ce qui n’étonnera personne quand on connaît le mépris proprement viscéral de la classe politique française pour les questions environnementales, sauf quand elles sont exploitables à des fins électorales.) (3)</p>
<p>Depuis près de 40 ans, les « journées mondiales » se sont multipliées : on en compte 560 aujourd’hui !
Je me rappellerai toujours la colère de ma fiancée - découvrant en 1977 que le 8 mars serait « la journée de la femme » - s’était exclamé : « Et puis quoi encore ? Bientôt on aura la journée du petit chien !»
Elle ne croyait pas si bien dire !</p>
<p>S’il existe bien une « journée mondiale des animaux de compagnie », on note le (ridiculement faible) niveau de préoccupation de la faune sauvage au nombre des journées dédiées : une petite dizaine à peine !
Eléphants, rhinocéros, serpents, tortues, baleines, dauphins sont les plus connues…
Mais comme dit une certaine bienpensance qui, promouvant l’homme comme « but ultime de la création » accepte sans sourciller le massacre du milieu naturel au nom d’une mauvaise traduction biblique, la protection de la faune sauvage n’a aucune raison d’être…
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J’ai ainsi entendu : « Oh mais ils sont pénibles avec leur protection des baleines! S’ils y tiennent tellement, ils n’ont qu’à s’en acheter une et la mettre dans une piscine. » (sic !)
Au nombre de ces chantres du massacre, on trouve l’emblématique Michel de Poncins (le fils de Léon de Poncins qui ne lui a clairement pas transmis ses neurones), bientôt centenaire, qui se prétend économiste dès que cela peut justifier les atteintes à de la biosphère…
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Il s’était ainsi insurgé contre la protection du milieu dans « Tocqueville Magazine » dans un article du 26 Mars 2012, hélas repris par Rivarol, au titre évocateur : « LA BIODIVERSITE : UNE CHIMERE EN FOLIE »
On y lisait - entre autres âneries - la stupidité sidérante, sinon révoltante, suivante :
« L'émission Thalassa du 9 mars 2012, nous parlait d'un « drame » en Polynésie au sujet des tortues, espèce protégée. Les « vilains » habitants braconnent les tortues dont ils raffolent et qui font la fortune des restaurants ; cette pêche est une tradition séculaire. Six mois de prison menacent désormais les honnêtes pêcheurs dont le seul tort est de gagner leur vie en faisant la joie de leurs clients. » (Cela ne s’invente pas !)
<br />
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Montrer aussi peu de jugeote est effarant, car sauf protection, les tortus auront disparu d’ici 20 ans !
On aura alors éradiqué des espèces sauvages et saccagé un peu plus le milieu naturel.
Les braconniers seront forcément au chômage, les fameux restaurateurs seront en faillite, et la reconversion inéluctable de la population ilienne des pêcheurs aura pris vingt ans de retard.
Beau résultat pour quelqu’un qui se revendique « économiste » !
Mais à l’évidence, ce discours a encore des adeptes, et les biblistes invétérés ne sont pas les derniers,</p>
<p>Il est curieux de voir là combien des gens n’ayant absolument aucune connaissance biologique ni aucune compétence sur les questions environnementales s’improvisent « penseurs », sinon stratèges, vilipendent les scientifiques et dispensent, du haut de leur ignorance, à la foule de leurs adeptes ébahis, des avis d’autant plus absurdes qu’ils ne s’appuient sur rien, si ce n’est une fausse dogmatique supposée d’inspiration religieuse.
Ils trouvent un renfort inattendu chez certains membres du corps médical trop heureux d’accuser la faune sauvage au nom de supposées « zoonoses » maladies déclarés « animales » mais transmissibles à l’homme.
Mais personne ne se pose la question de savoir si historiquement il n’y a pas eu d’abord transmission de l’homme à l’animal… Il y a des cas bien connus absolument flagrants,
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Certes, certaines espèces sauvages – comme beaucoup d’espèces domestiques – peuvent jouer le rôle d’hôtes de parasites, ou de réservoirs à virus ou bactérie, mais il est bien évident que ces réservoirs ne sont ni systématiques ni surtout spécifiques : éradiquer certaines espèces comme le renard en France n’éradiquera pas la rage pas plus que la honteuse destruction actuelle des blaireaux n’éradiquera la tuberculose bovine dont certains veulent absolument les voir porteurs!</p>
<p>C’est dans ce climat délétère que l’affaire du Coronavirus que nous avons évoquée prend un tour nouveau(4). Un médecin de Wuhan, qui tient évidemment à son poste, vient de décréter gravement – à grand renfort de conditionnel - que le virus « pourrait » bien venir du marché au vif, et qu’entre les civettes, les serpents et les chauves-souris, les pangolins en « seraient » les vecteurs…</p>
<p>Déclaration totalement irresponsable, même (et surtout) si elle est politiquement correcte car :
- d’une part les pangolins sont consommés hélas depuis des siècles sans qu’on n’ait jamais observé la moindre affection ou épidémie reliée à cette espèce qui traîne depuis toujours sur les marchés, quoiqu’en disent les médecins
- d’autre part, les pangolins qui font l’objet d’un trafic intense tant pour leur viande que leurs écailles est un groupe d’animaux tellement chassé qu’il est aujourd’hui carrément en voie d’extinction !</p>
<p><strong>Le pangolin est un petit mammifère à écailles</strong></p>
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/ARTICLES/PANGOLIN.png" alt="PANGOLIN.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="PANGOLIN.png, fév. 2020" /></p>
<p>Il en existe une douzaine d’espèces des zones de savanes et de forêts d’Afrique et d’Asie.
Zoologiquement, ils sont regroupés aujourd’hui dans un ordre homogène, les Pholidotes, détachés de l’ensemble des Xénarthres (Paresseux et Fourmiliers) auxquels ils étaient primitivement rattachés selon la taxonomie.
Plantigrades, dotés de pattes à cinq doigts armés de fortes griffes, édentés, les Pangolins sont les seuls mammifères, à l’exception de certains Primates, à pratiquer couramment la bipédie, se déplaçant sur les pattes arrières, utilisant leur queue comme contrepoids. Plusieurs espèces sont arboricoles.
Ce sont des animaux de petite taille, à part le pangolin géant du Congo qui peut peser plus de 30 kg,
Grâce à sa langue incroyablement longue, le pangolin qui se nourrit exclusivement de fourmis, peut aller chercher sa nourriture au cœur de la fourmilière.
Mais en éventrant une fourmilière, le pangolin peut aussi se rouler en boule au milieu, les fourmis se glissent alors entre les écailles, le pangolin resserre alors ses écailles, se redresse et « s’ébroue » puis ramasse les fourmis avec sa langue En mangeant jusqu’à 70 millions de fourmis par an, le pangolin joue un rôle très important dans l’écosystème, car il contribue au contrôle des populations d’insectes.</p>
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/ARTICLES/pangolin_main.png" alt="pangolin_main.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="pangolin_main.png, fév. 2020" />Pour en avoir gardé un des années durant en Afrique, je peux attester que ce sont des animaux qui s’apprivoisent très facilement et qui sont incroyablement joueurs, Malgré son armure peu attractive, le pangolin est un petit animal très affectueux et très attachant. La principale difficulté est évidemment d’assurer son alimentation ! (C’est le cas d’ailleurs de tous les myrmécophages, ce qui explique qu’on en observe très rarement dans les parcs zoologiques). Je suis parvenu à le nourrir grâce à un mélange complexe vitaminé que m’envoyait par avion deux fois par mois le zoo d’Anvers…Et puis, je l’emmenais dénicher des fourmilières une ou deux fois par semaine…</p>
<p>Le principal prédateur de ces animaux est bien sûr l’homme qui le traque impitoyablement pour sa chair qui est très appréciée, et pour ses écailles qui sont vendues en pharmacopée chinoise. Un trafic colossal, un braconnage pire que celui pratiqué pour les éléphants. Les écailles de pangolin sont saisies par cargaisons de plusieurs tonnes ce qui, vu la petite taille de l’animal, montre l’ampleur du massacre. On parle de 30 000 individus, tués par an, rien qu’en Afrique.
(Il n’y a pas un avion atterrissant à Roissy en provenance d’Afrique où on ne trouve dans les bagages de certains passagers des pangolins amenés en fraude comme mets de choix, soit crus, soit fumés. (Les douaniers font ce qu’ils peuvent…). Et bien entendu le milieu naturel des pangolins est partout menacé par la déforestation et les pesticides. Au point qu’il est donc aujourd’hui partout en voie de disparition !</p>
<p>Alors vraiment le pangolin n’a pas besoin des dernières lubies médicales chinoises, plus ou moins cautionnées semble-t-il aujourd’hui par l’OMS, pour encourager à son massacre !</p>
<p>Il est au contraire urgent d’agir pour le protéger !</p>
<p><strong>Claude Timmerman</strong><em></em></p>
<p>1)https://wildfor.life/fr/world-pangolin-day-https://www.journee-mondiale.com/516/journee-mondiale-du-pangolin.htm</p>
<p>2)https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_des_Nations_unies_pour_l%27environnement</p>
<p>3)https://www.journee-mondiale.com/les-journees-mondiales.htm</p>
<p>4)https://www.noussommespartout.fr/coronavirus-epidemiologie-arme-biologique-ou-complotisme/tour-dhorizon/</p> Oui, Laurent Alexandre, la surface boisée a doublé, mais la déforestation est une réalitéurn:md5:625faad323200e37e3583b2e7865031a2020-01-29T15:47:00+00:00Terre FutureTRIBUNE LIBRE
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/deforestation.jpg" alt="deforestation.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="deforestation.jpg, janv. 2020" />Le 25 décembre dernier, Laurent Alexandre, « anti-collapsologue et anti-Greta » comme il se présente lui-même, publiait ce tweet, cartes à l’appui : « L’une des choses que les écologistes cachent : la surface boisée en France a doublé depuis 1830. Non la fin du monde n’arrive pas ! » Si la constatation en termes de surface est juste, les choses sont tout de même plus compliquées.</p>
<p>Nul besoin d’être un éminent chercheur ou une sommité dans la connaissance de l’environnement pour constater, au niveau local, les effets de la déforestation. Les « greta-thunbergiens » se crêpent le chignon avec les anti-« greta-thunbergiens » et, pendant ce temps, les forêts, les bois, les talus disparaissent sous nos yeux en même temps qu’une faune et une flore diversifiées qu’ils abritaient. Le problème est moins dans le nombre d’hectares de surface boisée que dans la constitution et la répartition de celles-ci.</p>
<p>Les forêts de feuillus qui devraient être considérées comme des biens stratégiques, tant elles sont utiles à l’environnement, disparaissent et subissent le grand remplacement aussi vite que les années passent pour un retraité. Elles fournissaient le bois de chauffage localement, et cela, de façon quasi éternelle quand elles étaient exploitées raisonnablement, puis sont arrivées les énormes machines et la mondialisation. Les forêts sont, aujourd’hui, rasées à blanc, le bois est en partie exporté. La faune, privée de nourriture et d’abri, est éliminée ou poussée à migrer, entraînant avec elle les éventuelles zoonoses dont elles sont les réservoirs (borréliose, par exemple). Les filtres naturels inimitables qu’elles constituaient sont remplacées tant bien que mal par des stations construites aux frais du contribuable. En cas de pluies abondantes, la terre n’étant plus retenue sur les zones pentues s’évacue et laisse un terrain désertique. Des couloirs à vent sont là, prêts à faciliter le travail destructeur des tempêtes. Ces arbres sont abattus toute l’année, y compris en période de reproduction des oiseaux, insectes et petits mammifères. Ce tableau est noir mais réaliste.</p>
<p>Les forêts de résineux, parfois poussées naturellement mais le plus souvent plantées pour être exploitées, remplacent les feuillus car plus rentables. Ces forêts industrielles, principalement composées de douglas, non seulement ne sont pas très utiles à la faune, mais en plus acidifient sols et rivières ; la faune aquatique en subit les conséquences. Les jeunes arbres constituant ces plantations sont trempés dans des mélanges de pesticides qui remontent par les tiges dans les bourgeons. Les abeilles « domestiques » et sauvages récoltent la propolis dans ces bourgeons ; on peut imaginer le résultat pour elles.</p>
<p>Cela dit, il faut bien une industrie forestière, mais elle devrait être pensée et gérée par de vrais spécialistes conscients de l’enjeu environnemental et pas par des traders en col blanc et chaussures pointues au service des assurances, mutuelles et fonds de pension qui font main basse sur nos forêts.</p>
<p>Les bosquets et talus n’échappent pas au massacre, souvent en vue de l’agrandissement des pâtures. Moins visibles, ces pratiques sont tout autant désastreuses, tant ces lieux abritent une diversité de faune et de flore. Dans certaines régions, localement, on finance la replantation des haies après en avoir encouragé la destruction, mais ceci reste marginal.</p>
<p>Habitant au sein d’un parc régional, je constate d’année en année l’accélération de ces abattages massifs, les bords de routes sont jonchés de grumes prêtes au départ. L’installation de la fibre optique aérienne n’arrange pas les choses et est un bon prétexte pour éliminer les arbres « de bord de route ». À tous les lecteurs et lectrices de cet article, je souhaite néanmoins une bonne année 2020 avec de nombreuses balades régénérantes en forêt.</p> Climat : du nouveau sous le soleilurn:md5:8a67085cc5715aeed0bca6576e0e78a12019-09-03T07:27:00+01:00Terre FutureCLIMAT
<p>Dans la fameuse revue Nature Scientific Reports du 24 juin est sorti un article majeur concernant le climat, dont vous n’entendrez probablement jamais parler dans les médias traditionnels, sinon en mal. Son premier auteur est Valentina Zharkova, une physicienne et mathématicienne ukrainienne, spécialiste du soleil, qui travaille à l’université de Newcastle.</p>
<p>Parmi ses titres de gloire, elle a prédit avec une grande exactitude la faiblesse du cycle solaire 24 que nous vivons. Elle a mis au point, également, une théorie permettant d’expliquer le fonctionnement de la dynamo solaire. Cette fois, elle a travaillé sur les oscillations de la ligne de base du champ magnétique solaire et sur celles de l’irradiance, c’est-à-dire la quantité de rayonnement solaire qui frappe la Terre.</p>
<p>Les variations de l’irradiance sont considérées comme négligeables par rapport à l’influence de l’évolution du taux de CO2 (gaz carbonique), dans les modèles du GIEC. Or, en reconstruisant un historique de l’irradiance, elle est arrivée à montrer qu’elle augmente en moyenne de 1 à 1,5 W/m² depuis la période très froide appelée « minimum de Maunder » qui va, en gros, de 1645 à 1715, et que cette augmentation est fortement corrélée à celle de la température moyenne du globe.</p>
<p>De plus, à partir des oscillations des mouvements du soleil autour de son barycentre, elle arrive à expliquer les variations d’irradiance observées dans chaque hémisphère terrestre, à chaque saison.</p>
<p>Elle nous prédit des étés plus chauds et des hivers plus froids dans l’hémisphère Nord, et inversement dans l’hémisphère Sud. Cela conduit à mesurer ce dont on nous parle en permanence, des température globales en augmentation, car le réseau des centrales météo qui suivent ces variations est situé principalement dans l’hémisphère Nord.</p>
<p>Elle confirme, également, ce qu’elle avait déjà dit dans une précédente publication : nous allons vers un grand minimum solaire entre 2020 et 2055, avec une diminution globale des températures, semblable à celle observée durant le minimum de Maunder. Son modèle lui permet de dire également que, par la suite, les températures globales continueront d’augmenter jusqu’en 2600 et que cette augmentation sera de l’ordre de 2,5 °C, avant de décroître de nouveau.</p>
<p>En conclusion, le débat scientifique sur le changement climatique est donc loin d’être clos, contrairement à ce que beaucoup voudraient nous faire croire, et à ce sujet, 93 scientifiques italiens viennent de signer une pétition contre le climato-alarmisme. En France, le débat public sur le sujet n’a jamais existé et les décisions politiques sur les réductions d’émission de gaz carbonique sont à peine discutées, malgré leurs répercussions indiscutables sur l’économie du pays à plus ou moins long terme.</p>
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<p>Marc Le Menn</p>
<p>Responsable d'un laboratoire</p>
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<p><https://www.amazon.fr/gp/product/1090742304/ref=as_li_qf_sp_asin_il?ie=UTF8&tag=&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=1090742304></p> Le CO2 peut devenir une matière première !urn:md5:09732e6ee9ef439c21fbb70b410624292019-09-03T07:23:00+01:00Terre FutureCLIMAT
<p>C, c’est le carbone, il y a du carbone partout… nous somme du “carbone” et de l’eau !
O, c’est l’oxygène, le gaz de la vie.
Alors, la combinaison des deux ne peut être franchement toxique !</p>
<p>Et, d’ailleurs, on utilise le dioxyde de carbone (le CO2) dans les serres pour accélérer la croissance des végétaux (n’est-ce pas un gaz à effet de serre, précisément), donc comme fertilisant naturel. Les pétroliers s’en servent aussi pour faciliter l’extraction des gisements d’hydrocarbures.</p>
<p>Seulement voilà, ces utilisations industrielles du CO2 ne représentent qu’à peine 1 % des 36 milliards de tonnes de CO2 produits chaque année, dont 18 milliards par l’industrie.</p>
<p>Si le CO2 est plutôt bénéfique en soi, son accumulation est, effectivement, préoccupante en tant qu’accélérateur du changement climatique. C’est comme le vin rouge : des bienfaits si on n’abuse pas, cirrhose garantie si on picole trop.</p>
<p>L’élimination naturelle du CO2 se fait grâce aux arbres, seulement on déforeste à tour de bras sur la planète… et on n’aime pas le nucléaire qui, pourtant, produit de l’électricité décarbonée.</p>
<p>Alors, que faire ?</p>
<p>Si, au lieu de s’égosiller à vouloir faire de la décroissance et rendre les pays pauvres encore plus pauvres, on allait voir du côté de la science ?</p>
<p>Le 25 juillet dernier a été publiée, dans la revue Science, une excellente nouvelle : les chercheurs français du laboratoire d’électrochimie moléculaire (université de Paris et CNRS), en collaboration avec une équipe canadienne de l’Université de Colombie-Britannique (UBC) de Vancouver, ont annoncé avoir découvert un procédé qui permet de transformer le CO2 en CO en grande quantité. Ils ont mis au point une cellule qui, par un procédé d’électrolyse, permet de produire du monoxyde de carbone (un produit de base de l’industrie chimique ) à partir du CO2 ! Un procédé qui utilise de l’électricité et un catalyseur bon marché et abondant issu du cobalt.</p>
<p>Et là, il ne s’agit plus d’une expérience de laboratoire. Si le projet n’est pas vite enterré pour des raisons politiques, comme probablement tant d’autres, il sera tout à fait concevable d’installer un équipement sur les cheminées d’usine qui pourra produire du monoxyde de carbone et, donc, éliminer ce méchant CO2, tout comme les pots catalytiques des voitures et les scrubbers des navires.</p>
<p>Certes, il ne sera pas possible d’éliminer toutes les émissions de CO2, mais c’est une énorme découverte, qui plus est française pour une large part.</p>
<p>C’est Bruno Le Maire qui devrait être content, car il va falloir passer à la phase d’industrialisation, avec tous les investissements que cela implique !</p>
<p>Fort heureusement, les chercheurs français ont déjà signé un accord avec Air liquide, le géant français des gaz industriels.</p>
<p>Mais moi, ce qui m’étonne, c’est qu’une telle invention n’ait été annoncée nulle part dans les médias. On préfère maintenir les bons peuples dans l’angoisse de la destruction de la planète.</p>
<p>https://www.bvoltaire.fr/le-co2-peut-devenir-une-matiere-premiere/?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=8e439fd829-MAILCHIMP_NL&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-8e439fd829-30458189&mc_cid=8e439fd829&mc_eid=e5ebcee830#</p> France : disparition de la pie-grièche à poitrine roseurn:md5:5b6b019cf5ba5b5afcfd4c3b1a6687612019-09-03T07:16:00+01:00Terre FutureENVIRONNEMENT
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/disparition-pie-grieche-poitrine-rose-france-1.jpg" alt="pie griéche" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="pie griéche, sept. 2019" />Le dernier couple connu de pies-grièches à poitrine rose a disparu dans l’Hérault, au début du mois d’août 2019, comme l’a annoncé la Ligue de Protection des Oiseaux.</p>
<pre>La disparition de cette espèce du territoire français n’est hélas guère une surprise ; elle avait été évoquée dès le début des années 2000, face à son déclin évident.</pre>
<p>Le mâle a quitté le nid après la disparition de la femelle, comme l’explique Denis Rey, responsable du programme de conservation :</p>
<p>Le mâle est resté seul deux jours, mais comme la femelle était absente il n’est pas resté.</p>
<pre>Les deux oiseaux avaient eu deux petits oisillons, mais en l’absence de leurs parents, les animaux n’ont hélas pas survécu, enterrant avec eux les espoirs de voir revenir la pie-grièche à poitrine rose dans l’Hexagone. Pour la LPO :</pre>
<p>Il y a désormais peu d’espoir de revoir un couple de cette espèce en France en 2020.</p>
<p>Plusieurs facteurs peuvent expliquer le déclin de l’espèce : le réchauffement climatique, en tout premier lieu, ainsi qu’une perte des habitats locaux. Enfin, la très longue migration de la pie-grièche à poitrine rose, qui l’expose à de nombreux dangers.</p>
<p>La pie-grièche à poitrine rose est une espèce menacée à l’échelle européenne. Elle a déjà disparu en Allemagne et en Suisse. La LPO conclut :</p>
<p>Il reste désormais à engager une coopération internationale forte sur la conservation de cette espèce si nous voulons renverser cette tendance à la disparition de la Pie-grièche à poitrine rose en Europe de l’Ouest.</p>
<p>https://herault.lpo.fr/communique-de-presse-n19-clap-de-fin-pour-la-pie-grieche-a-poitrine-rose/</p>
<p>https://www.holidogtimes.com/fr/france-disparition-de-la-pie-grieche-a-poitrine-rose/#gs.137nt3</p> Les végans, idiots utiles du transhumanisme ?urn:md5:4bf4237774404349edb0db0d682a3e452019-06-03T07:34:00+01:00Terre FutureTRIBUNE LIBRE
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/capture-decran-2019-06-01-a-12-10-00-ConvertImage.jpg" alt="capture-decran-2019-06-01-a-12-10-00-ConvertImage.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="capture-decran-2019-06-01-a-12-10-00-ConvertImage.jpg, juin 2019" /></p>
<p>Vigilance Halal, dans son combat contre la banalisation et la généralisation du halal, est souvent confronté aux délires de personnes dites végans.</p>
<p>Cette idéologie sectaire et intolérante nous vient des États-Unis et ne doit pas être confondue avec ceux qui sont végétariens ou végétaliens par un choix personnel tout à fait respectable, car ils ne veulent rien imposer et ne se placent pas dans une optique moralisatrice.</p>
<p>Les « végans » ont défrayé la chronique récente par des actions contre des boucheries traditionnelles, et en déclarant qu’ils n’attaqueraient jamais les bouchers halal pour ne pas « stigmatiser »… Ils bénéficient d’une couverture médiatique XXL, de réseaux puissants ainsi que de nombreuses activités commerciales lucratives.</p>
<p>Christian Harbulot, directeur de l’École de guerre économique, démontre qu’ils sont contrôlés par d’énormes intérêts capitalistes, par le biais, entre autres, d’une fondation de la Silicon Valley, l’Open Philanthropy Project, dont les plus gros financeurs sont Microsoft, Virgin ou Cargill (énorme firme américaine agricole, mise en cause dans la déforestation de l’Amazonie). Cette fondation, proche de l’Open Society de George Soros, finance plusieurs sociétés, comme Memphis Meats, qui travaillent sur la production industrielle de viande synthétique.</p>
<p>Le but est d’être un monopole sur ce marché stratégique et devenir les maîtres du monde. Pour cela, il faut détruire les filières traditionnelles par les actions « végans » ainsi que par des actions d’influence comme la pression du milliardaire Jeremy Colley. Cet investisseur britannique œuvre pour tarir les financements des filières exploitant les animaux. Le système fonctionne déjà avec les semences brevetées et l’interdiction de ressemer, ce qui est pourtant pratiqué par les paysans depuis la nuit des temps. La société Cargill est un acteur majeur de cette activité semencière et va donc compléter son empire…</p>
<p>Aux États-Unis, l’association végan PETA reçoit 54 millions de dollars de dons, recrute des vedettes du show-biz (Pamela Anderson), investit dans le business des fast-foods (Shake Shack, McDo). Comme toujours aux États-Unis, le business se pare de principes vertueux… Et pourtant, PETA est l’objet de plaintes pour maltraitance animale dans ses refuges, notamment en Virginie !</p>
<p>En France, l’association L214 est dans la même logique végan extrémiste. Elle a reçu, en 2017, un don de plus d’un million d’euros de la fondation Open Philanthropy Project citée ci-dessus et mobilise les vedettes du show-biz (Sophie Marceau). Cette association s’est fait connaître par ses vidéos dans des abattoirs où étaient filmés des abattages monstrueux, propres à émouvoir les gens. Problème : c’étaient essentiellement des abattages halal – et ce « détail » n’était pas spécifié, pour faire avancer leur idéologie de fermeture des abattoirs. Ils développent également un réseau de business autour du véganisme. Détail important : L214 a transféré, en 2015, son siège social en Alsace-Moselle, où le statut des associations permet d’avoir des activités lucratives…</p>
<p>Cette idéologie extrémiste nuit à l’émergence de toute solution pragmatique permettant d’améliorer le sort des animaux d’abattoirs, méthode Temple Grandin ou abattoirs mobiles évitant le stress du transport, solutions dont ils se gardent bien de parler.</p>
<p>On comprend bien que la finalité est la transition vers le transhumanisme et la domination mondiale. Nous dérivons vers une société monstrueuse, capitaliste, où tous les liens entre hommes et animaux, forgés par des millénaires de vie commune, seront effacés. Les prairies seront désertées, car on voit mal comment l’élevage persisterait. Nos éleveurs et filières traditionnelles ont du souci à se faire !</p>
<p>S’il ne semble pas absurde d’étudier de nouvelles techniques permettant de nourrir l’humanité, la méthode visant à créer un monopole en détruisant le marché existant est particulièrement scandaleuse. Un pilonnage émotionnel et une préparation des esprits par la propagande sont à l’œuvre sous nos yeux, de façon insidieuse. Si nous n’y prenons pas garde, le règne des sociétés capitalistes sur l’humanité sera total, le meilleur des mondes globaux sera devenu réalité.</p>
<p>Reste à savoir si le steak synthétique pourra être halal. Les paris sont ouverts…</p> Il faut sauver le soldat glyphosate !urn:md5:ed3195d4e2a166fba399a89568e4d1292019-05-04T12:25:00+01:00Terre FutureENVIRONNEMENT
<p>C’est
le mot d’ordre aujourd’hui car la question est de sauver…
Bayer</p>
<p>La
toxicité avérée du glyphosate est enfin reconnue par la justice
américaine qui a indemnisé le préjudice de Dewayne "Lee"
Johnson en condamnant Monsanto à lui verser 289 millions de
dollars, réduits à 78,5 millions de dollars en appel. Plus
récemment, le cas d’Edwin Hardeman y a été tranché de façon
similaire… </p>
<p>La
bataille a fait rage au parlement européen pour éviter
l’interdiction du produit sous l’impulsion tant des lobbyistes de
la chimie agricole que des groupes et syndicats du productivisme[1 et 2]. Au
premier rang, la France qui dispute avec succès depuis des années
aux Pays Bas le titre de champion du monde d’utilisation de
pesticides par tête d’habitant. On brigue les titres qu’on
peut. Les Pays Bas ont perdu 75% de leur biodiversité, la France 25% (seulement), il y a encore une marge de tolérance pour les empoisonneurs et surtout pour l’acceptation de rapports fallacieux - rédigés par ces "experts" au profil parfois improbable - présentés aux décideurs, notamment au parlement européen. </p>
<p>"Monsanto savait et ils ont caché la vérité au monde" a affirmé mercredi 20 mars Eric Andrieu, député européen PS et président de la commission d’investigation </p>
<p>Le
rapport présenté à Bruxelles était un copier/coller de
l’habillage établi par Monsanto. C’est
aujourd’hui Bayer qui va payer les pots cassés et les indemnités
des condamnations qui vont se multiplier tant aux USA qu’en
Europe : cela va se chiffrer en milliards.
Un
malheur n’arrivant jamais seul, c’est maintenant en France que la
première condamnation a été prononcée le 11 avril à Lyon contre
Monsanto, après une procédure fleuve, au bénéfice de Paul
François (Les indemnités restent à fixer !</p>
<p>Plusieurs
pays (dont le Vietnam où l’agent orange de Monsanto, toujours
produit, n’avait pas laissé que des bons souvenirs) viennent
d’interdire le glyphosate… Le
15 avril, le CDC’s <em>Agency for Toxic Substances and Disease
Registry</em> (ATSDR) a présenté une étude confirmant la toxicité
du glyphosate déjà classé "cancérigène probable"
par l’OMS. L’assemblée
générale du 27 avril a été mouvementée. Le directoire avait
recueilli 97% d'approbation à ses orientations l'an passé. Le
rachat de Monsanto finalisé en juin par le nouveau PDG Werner
Baumann n’a pas débouché sur le succès escompté : Bayer a
perdu plus de 30 milliards d'euros depuis l'arrivée de ce financier
à sa tête. </p>
<p>De
100 E en juillet 2018, l’action vient de tomber en dessous de 60
E…et ce n’est probablement pas terminé. Bayer
est aujourd’hui valorisé à 57 milliards d’euro… en regard des
63 milliards d’euro du rachat de Monsanto ! Supprimer, comme
c’est prévu, le nom "Monsanto" ne changera rien à
l’affaire. La direction a été sanctionnée lors de l’Assemblée
Générale du 26 avril par 56% des actionnaires. Le Conseil
d’Administration statuera sur le sort de Werner Baumann. Miraculeusement,
le 30 avril est sortie une "étude" niant la toxicité
du glyphosate émanant de l’Agence Américaine pour l’Environnement
dont les liens avec Monsanto et la FDA ne sont plus à démontrer.
Cela n’étonnera personne, surtout pas ces "experts" dont certains hélas sont des médecins. Incompétents ou peu
scrupuleux, cela reste à débattre… </p>
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/Action_Bayer.JPG" alt="" title="Action_Bayer.JPG, mai 2019" /></p>
<p>Santé publique contre gros
sous, le match n’est donc pas terminé. Un
rapport instructif publié en octobre 2018 dans <em>Annals of Internal
Medicine </em>montre qu’on a explicitement demandé à plus de 25% des
biostatisticiens de truquer des résultats[3]! Les
bobards pseudo-scientifiques ont encore de beaux jours devant
eux !</p>
<p><em>Claude
Timmerman</em></p>
<p><em><strong><br />Notes :</strong></em></p>
<p><em>1-http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2011/08/12/%C2%AB%C2%A0Lobbying%C2%A0%C2%BB-agricole%C2%A0%3A-D%C3%A9sinformation-ou-endoctrinement%C2%A0-Premi%C3%A8re-partie</em></p>
<p><em>2-http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2011/09/14/Lobbying-agricole%2C-d%C3%A9sinformation-et/ou-endoctrinement%C2%A0</em></p>
<p><em>3-http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2019/05/03/Comment-les-chercheurs-obligent-les-statisticiens-%C3%A0-truquer-les-r%C3%A9sultats-exp%C3%A9rimentaux</em></p> Comment les chercheurs obligent les statisticiens à truquer les résultats expérimentauxurn:md5:11e467e7dda987ef1cda249381bf10b62019-05-03T16:41:00+01:00Terre FutureSCIENCES
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Comme
le disait Winston Churchill : « <em>Je ne crois aux statistiques que
lorsque je les ai moi-même manipulées.</em>». L’article qui suit,
portant sur un échantillon de 390 statisticiens traitant de
résultats d’expérimentations et de tests biologiques,
pharmacologiques et médicaux, analyse les manipulations demandées
(voire exigées ?) par les expérimentateurs et donneurs d’ordres,
dans le traitement des données expérimentales qui leur sont
transmises[1].</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>On
comprend ainsi combien le rôle des études - tel qu’il est compris
par les centres de recherche des groupes pharmaceutiques ou
phyto-sanitaires - est d’assurer la promotion des produits et non
pas de refléter la réalité observée des propriétés mises en
évidence. Tout cela est pressenti depuis longtemps, sinon déjà
bien connu… Mais l’important c’est qu’aujourd’hui une revue
médicale américaine de renom prenne le risque de dénoncer cette
fraude quasi institutionnelle et les manipulations statistiques des
résultats expérimentaux de ces « études » menées uniquement
pour prouver ce qu’on souhaite par avance !</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Le
monde médical et pharmaceutique est le premier utilisateur de cette
imposture. Les exemples sont légion. On comprend mieux ainsi comment
le tabac est « officiellement » rendu responsable de 60 000 décès
par cancer du poumon en France quand il n’y a pas autant de cancers
mortels recensés et que la majorité d’entre eux concerne des
non-fumeurs !</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Claude
Timmerman</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong> </strong>********************************</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Un
statisticien sur 4 dit qu'on lui a demandé de commettre un trucage
scientifique</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Comme
dit le dicton « <em>Il y a trois sortes de mensonges : le
mensonge, le sacré mensonge et les statistiques.</em> »</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Nous
savons que cela est vrai parce que les statisticiens eux-mêmes le
disent.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Un
très étonnant rapport publié dans les <em>Annals of Internal
Medicine</em> affirme que les chercheurs font souvent des « demandes
déplacées » aux statisticiens. Et par « déplacées »
les auteurs ne parlent pas des demandes accidentelles d'analyse
statistique abusive; ils parlent de demandes de manipulation
malhonnête des données ou même de fraude. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Les
auteurs ont interrogé 522 biostatisticiens et ont obtenu des
réponses suffisantes de 390 d'entre eux. Ils ont alors construit une
table classant les demandes selon la gravité du caractère
« déplacé ». Par exemple, en tête de liste, on trouve
« <em>falsifier la signification statistique pour prouver un
résultat désiré</em> », ce qui est une fraude pure et simple.
En fin de liste on trouve « <em>ne pas montrer le graphique
parce qu'il n'a pas un effet aussi percutant que celui qu'on
espère »,</em> ce qui est seulement considéré comme «
<em>légèrement vilain</em>».</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />A
droite, les auteurs montrent le nombre de fois que les
biostatisticiens ont estimé avoir reçu une telle demande au cours
des 5 dernières années. Les résultats sont accablants. La pire
demande (falsifier la signification statistique) a été faite à 3 %
des interrogés. Le changement des données a été demandé à 7 %,
et l'énorme proportion de 24 % - près de 1 sur 4 - dit qu'on leur a
demandé de retirer ou modifier des données. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Indiscutablement,
c'est là une demande de commettre une fraude scientifique. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Parmi
les péchés moins graves, 55 % des biostatisticiens disent avoir
reçu des demandes pour ne pas insister sur les résultats non
significatifs.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Menteur,
Menteur !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Il
est tout à fait remarquable qu'un scientifique ait l'audace de
demander à un autre professionnel de truquer des données. Alors
qu'il n'y a aucune excuse pour les énormes errements (i.e. falsifier
la signification statistique), certains de ceux qui sont moins graves
ne relèvent peut-être pas de la malfaisance mais seulement de
l'ignorance. Souvent les scientifiques ne sont pas très bons en
statistiques et ils peuvent faire des demandes déplacées simplement
par ignorance. L'étude n'a pas envisagé cela.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />Tout
de même, cette étude devrait servir pour rappeler que la crise
actuelle de reproductibilité pourrait avoir, au moins en partie, une
explication plus inquiétante.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong><a href="https://www.acsh.org/news/2018/10/30/1-4-statisticians-say-they-were-asked-commit-scientific-fraud-13554"><br /></a>Note : <ins>https://www.acsh.org/news/2018/10/30/1-4-statisticians-say-they-were-asked-commit-scientific-fraud-13554</ins></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.acsh.org/news/2018/10/30/1-4-statisticians-say-they-were-asked-commit-scientific-fraud-13554" style="font-weight: bold;"><br /><br /></a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><img title="Fraude-statistique-tableau-ConvertImage-ConvertImage__1_.jpg, mai 2019" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/Fraude-statistique-tableau-ConvertImage-ConvertImage__1_.jpg" /><a href="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/Fraude_statistique_tableau.JPG"><br /></a></p> La « destruction » des renards : un enjeu de santé publiqueurn:md5:3f00fce344c022fc04a57bfaa4085cb32018-11-09T14:51:00+00:00Terre FuturePROTECTION ANIMALE
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Le renard roux est présent dans toute l’Europe. Plusieurs pays le protègent : l’Angleterre depuis 2004, le Luxembourg depuis 2015 et certains cantons de Suisse, dont celui de Genève, où toute chasse est proscrite depuis 1974. Aucun désordre écologique n’a été relevé depuis ces décisions. En France, il est classé nuisible ou « susceptible de causer des dégâts » sauf en Savoie, en Haute-Corse et dans la ceinture parisienne où il est protégé</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">On estime à 600.000 le nombre de renards tués par an, mais ce nombre est très certainement sous-estimé car il ne prend pas en compte les petits qui meurent de faim au fond du terrier et le braconnage, également du fait des particuliers.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Les moyens utilisés pour sa destruction sont :<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– le tir à balles de jour et de nuit avec phare, lunette et, depuis peu, silencieux ;<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– l’empoisonnement, qui détruit des animaux non visés et provoque la mort dans des conditions atroces ;<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– le piégeage, qui occasionne de grandes souffrances aux animaux pris, et ceci, pendant plusieurs heures avant d’être achevés ;<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– le déterrage, qui consiste à accéder au terrier en creusant pour y faire entrer les chiens qui font sortir les renards, petits et adultes, que l’on tue ou donne vivants à la meute en guise de récompense.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Ces méthodes de « destruction », quand elles sont connues du public, déclenchent un rejet catégorique de la chasse au renard. La cruauté de ces pratiques n’est plus en correspondance avec le désir d’environnement et d’éthique d’une grande partie de la population. Ces méthodes sont jugées, à juste titre, barbares et d’un autre temps.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Les prétextes invoqués pour justifier cet écocide sont facilement démontables :<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– L’impact sur les élevages de volaille qui peut être facilement empêché par des moyens de protection efficaces. Plutôt que d’accorder des subventions à ceux qui tuent, aidons les volaillers à installer des clôtures.<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– La prédation sur le petit gibier, faisans et perdrix par exemple. Ces animaux sont issus d’élevages et relâchés quelques jours avant l’ouverture de la chasse, ils n’ont appris ni à se défendre des prédateurs, ni à se nourrir. Il est évident qu’ils deviennent la cible privilégiée des renards et autres carnassiers. Est-il bien raisonnable et honnête d’utiliser cet argument ?<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– La prolifération. Le renard comme tous les carnassiers (rapaces compris), ne se reproduit qu’en fonction de l’étendue de son territoire et de la quantité de nourriture disponible, il s’autorégule, donc, pas de surpopulation en vue. Les craintes des chasseurs après la protection de la buse en 1974 ont été vite balayées. Aucune invasion ni surpopulation ne s’est produite.<br style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; display: block !important; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box;">– Le dernier argument, et le plus utilisé, est que le renard est porteur de maladies comme l’échinococcose. Il est malade mais on envoie les chiens dans les terriers au risque qu’ils attrapent eux-mêmes cette maladie. Cela ne tient pas. Bien au contraire, le renard, par sa prédation des rongeurs (environ 6.000 par renard et par an), évite leur prolifération et, ce faisant, l’augmentation du nombre de cas de plusieurs zoonoses, comme la borréliose (maladie de Lyme). Des études récentes très sérieuses ont montré que les cas de borréliose étaient en augmentation dans les régions où le renard était absent ou en nombre insuffisant. Les rongeurs étant des réservoirs important de la bactérie borrélie et autres microbes.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">De plus, en limitant le nombre des rongeurs, les goupils contribuent à la protection des cultures de céréales, notamment, et du matériel agricole abîmé par les butes de terre que construisent les campagnols. De nombreux agriculteurs voient le renard comme un allié plutôt qu’en ennemi.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">De là à dire que les acteurs de cet écocide, qu’ils soient décideurs (élus ou fonctionnaires), soutien (financiers ou politiques) ou chasseurs et piégeurs sur le terrain, sont responsables de l’augmentation du nombre de cas de maladie de Lyme et autres zoonoses, beaucoup en sont convaincus. Mais le sujet est, pour l’instant, peu relayé. Le ministère de la Santé devrait s’emparer de ce dossier épineux et donner son avis concernant la destruction irresponsable des renards. Vivons avec nos animaux sauvages plutôt que contre eux !</p> France : une déforestation très discrète aux conséquences désastreuses !urn:md5:e7f74609d95046b2c62d8c90de9219b32018-09-29T14:13:00+01:00Terre FutureENVIRONNEMENT
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">De nombreux pays du monde sont victimes d’une déforestation sans limite qui menace leur biodiversité et, plus largement, leur avenir économique et écologique. L’Indonésie, avec l’huile de palme et la disparition emblématique des orans-outangs, l’Afrique avec son bois précieux et la menace sur les grands singes, la forêt amazonienne et le drame des peuples indiens face aux forestiers tout-puissants. Parallèlement, d’autres pays ont pris conscience des dégâts occasionnés par cette déforestation et replantent massivement ; la Chine, le Pakistan et Madagascar, par exemple. Et en France ? Le pays qui se targue du succès de la COP21 et des accords de Paris, qu’en est-il ?</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">En France, la forêt augmente en superficie. À première vue, cela semble une bonne nouvelle, mais de quelle forêt parle-t-on ? On peut distinguer plusieurs types de forêt, dont les principaux sont les forêts de feuillus, les forêts de résineux et les forêts mixtes.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Prenons l’exemple des forêts de Haute-Corrèze au sein du plateau de Millevache (parc naturel régional).</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Les forêts de résineux, très rentables car les arbres grandissent vite, prennent le dessus inexorablement au détriment des forêts de feuillus. Parmi ces résineux, il en est un qui a particulièrement la cote, il s’agit du douglas, importé du Canada. Cet arbre pousse rapidement et est exploité comme bois de construction, par exemple. Inconvénient qui n’est pas anodin, là où est planté le douglas, rien d’autre ne pousse et, pire, tout est éliminé : les acariens, les microbes, le mycélium, les vers, tout disparaît à cause de l’acidité. Après deux plantations de douglas, la terre est vidée de toute sa substance et inutilisable, à moins d’y mettre des quantités d’intrants. Le douglas n’offre d’intérêt ni pour la faune ni pour la flore. Les cours d’eau du plateau de Millevache (PNR) sont acidifiés et offrent aux poissons très peu d’alimentation, donc ceux-ci restent de petite taille. Autrefois région connue pour les champignons, ils disparaissent petit à petit et c’est une économie qui s’éteint au profit d’une autre plus destructrice. Cette forêt que j’appelle « forêt industrielle » est en expansion. Deux dangers menacent ces monocultures : les maladies, comme sur les oliviers en Italie, ou une tempête, comme en 2000, qui avait ravagé les forêts vosgiennes principalement composées de résineux. Nous n’avons pas retenu les leçons de cet épisode désastreux.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Les forêts de feuillus ou mixtes composées de chênes, de hêtres, de bouleaux et de résineux (hors douglas) sont des endroits formidables pour toute une faune et une flore diversifiée. Elles leurs offrent quantité de gîtes, de lieux de nidification, d’alimentation dont les glands et les faines de hêtre et permet la présence d’une biodiversité de qualité. Sangliers, blaireaux, renards, mustélidés, cervidés, oiseaux, insectes y trouvent des conditions de vie idéales. Le travail d’enfouissement fait par les blaireaux, les sangliers, les écureuils, les geais et bien d’autres permet la régénération de ces forêts, sans l’intervention de l’homme. Suffisamment nombreuses, elles fixent les populations d’animaux et les dissuadent de se rapprocher des cultures et des jardins. Les sols des forêts de feuillus sont un filtre extraordinaire pour les eaux de pluie. Avec leur disparition, ces filtres naturels sont remplacés par des stations de filtrage onéreuses aux frais du contribuable. Ces forêts de feuillus sont rasées à blanc les unes après les autres pour être remplacées soit par des douglas soit par des prairies, ce qui n’est pas idéal.</p>
<p style="margin: 0 0 28px; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Le bois de chêne est, en grande partie, acheté par la Chine qui, elle, protège et replante massivement. Le prix de ce bois augmente considérablement et les scieries françaises ne peuvent pas suivre. De nombreuse forêts sont achetées par des fonds de pension, des multinationales, des assurances et des mutuelles. Le bois n’est vu que comme une marchandise et, aux yeux de ces exploitants, n’a plus aucune valeur environnementale. Ces forêts diminuent, en France, d’environ 1 % par an. L’agriculture intensive qui promeut la destruction des haies, des bosquets, des bois pour y faire des cultures de céréales ou des prairies à vaches participe grandement à cette déforestation massive. Des initiatives locales malheureuses, comme la destructions des arbres de bord de route en Corrèze sous prétexte qu’ils abîment les routes, contribuent à cette destruction. Des subventions agricoles de l’Europe qui, dans leur calcul (mesures faites par satellite), ne prennent pas en compte les surfaces à l’ombre incitent les agriculteurs à couper les arbres et détruire les haies. La disparition de ces forêts de feuillus est également en partie responsable de la disparition des oiseaux : un tiers en quinze ans.</p>
<p style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;">Voilà donc dressées, de manière non exhaustive, les raisons de ce que j’appelle une déforestation discrète mais bien réelle et de ses conséquences désastreuses pour l’environnement. Si des mesures ne sont pas prises par les politiques, on peut dire que, dans un délai de cinquante à cent ans selon les régions, les forêts de feuillus auront quasiment disparu.</p>
<p style="margin: 0; padding: 0; border: 0 currentColor; border-image: none; color: rgb(8, 14, 20); text-transform: none; text-indent: 0; letter-spacing: normal; font-family: roboto, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-weight: 400; word-spacing: 0; white-space: normal; -ms-zoom: 1; box-sizing: border-box; orphans: 2; widows: 2; background-color: rgb(255, 255, 255); font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;"><br /><a href="http://www.bvoltaire.fr/france-une-deforestation-tres-discrete-aux-consequences-desastreuses/?mc_cid=97dca7f87c&mc_eid=e5ebcee830">http://www.bvoltaire.fr/france-une-deforestation-tres-discrete-aux-consequences-desastreuses/?mc_cid=97dca7f87c&mc_eid=e5ebcee830</a>#</p> Quelles évolutions pour la médecine ?urn:md5:2b4453a04370ee1cd4222f488ae3dc512018-03-03T09:18:00+00:00Terre FutureSCIENCES
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Le
médecin sera-t-il bientôt remplacé par un ingénieur qui évaluera
les données du patient, recueillies à l'aide de bio-capteurs, en
fonction des statistiques établies pour définir la norme. Finie la
consultation traditionnelle faite d'un entretien, d'une auscultation,
d'une palpation, qui crée un lien physique avec le malade, qui
valorise la relation médecin-patient, qui l’individualise, qui
crée de l'empathie, de la compréhension, parfois même de la
sympathie, toutes ces choses qui nous séparent des machines.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Depuis
quelques années nous assistons à une véritable révolution dans
les techno-sciences avec l'apparition des nanotechnologies (N), des
biotechnologies (B), de l'informatique (I), et de l'intelligence
artificielle ou cognitivisme (C) qu'on regroupe sous le terme de NBIC
pour plus de commodité. Ces nouvelles technologies vont entraîner
des révolutions thérapeutiques : les nanosciences, par
l'approche moléculaire ou atomique qu'elles permettent d'avoir dans
certaines manipulations, les biotechnologies en permettant
d’intervenir sur les cellules souches ou sur nos molécules d'ADN,
pour en extraire certains éléments où en ajouter d'autres, grâce
en particulier à la technique du CRISPR-Cas 9, l'informatique, qui
par l'immensité des données (big Data) qu'elle engrange, trie et
recoupe entre elles, permet d'effectuer des propositions jusque-là
ignorées, et enfin l'intelligence artificielle ou cognitivisme, qui
consiste à confier à un ordinateur des initiatives dites
intelligentes susceptibles de dépasser celles de l'homme, estiment
certains.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">De
nombreuses pathologies pourront être traitées à distance, par des
automates ou encore mieux, évitées grâce aux progrès effectués
dans les NBIC. C’est ce que pensent les responsables de sociétés
comme Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et IBM, qu'on
regroupe pour plus de facilité sous le nom de GAFAMI, ou leurs
concurrents chinois les BATX, qui estiment que la médecine évolue
vers une augmentation des capacités de l'humain, qui entraînera une
augmentation de sa longévité, et vers une lutte contre les
anomalies génétiques responsables de pathologies. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Ces
sociétés ont décidé d'investir des sommes colossales dans des
instituts de recherche, comme la société « Calico »
créée par Google, ou la <em>Singularity University</em>, pour ne
citer que les plus connues, afin de développer des techniques
permettant de se débarrasser de la maladie, de la vieillesse, et
éventuellement de la mort. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
A
l’université de San Diego, les chercheurs du <em>Salk Institute</em>
sont récemment parvenus à créer un embryon chimérique
cochon-homme, résultat de technologies de pointe combinant la
culture de cellules souches et des techniques de modification
génétique afin de produire des organes compatibles avec l’organisme
humain, dans le corps d’un animal destiné à être sacrifié
ensuite.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><img title="pigorgans.jpg, mar. 2018" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/pigorgans.jpg" /> </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Différentes expériences ont déjà été réalisées. Des cœurs de porc génétiquement modifiés auraient duré deux ans et demi après avoir été transplantés chez des babouins.
Mais en voulant créer des cœurs, des foies ou des pancréas humainement compatibles chez des porcs, nous risquons aussi de les doter de neurones humains, donc d’un cerveau hybride, mi homme mi cochon !
Nous ne sommes encore qu’aux balbutiements de ces techniques, mais envisager de modifier durablement et profondément des fonctionnements biologiques issus de sélections et de mutations accumulées au fil des millénaires, présuppose une connaissance parfaite de la physiologie humaine et animale (que nous ne possédons pas encore), si l’on veut éviter des excès aux conséquences imprévisibles. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Raisons pour lesquelles les autorités de santé américaines ont imposé un moratoire et le NIH (<em>National Institute of Health</em>) a décidé en 2015 de ne plus financer (pour l’instant) ce type de travaux, et de les soumettre à un comité d’éthique. Cependant l’armée américaine en finance certains et il est probable que les chercheurs trouveront auprès de ceux que le transhumanisme fascine, des sources de financement privées pour mener à bien leurs expériences.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Le
cadre légal des états sera vite franchi, et en l'absence d'une
force éthique suffisante, nous ne pourrons pas nous opposer aux
excès de cette évolution qu’il faudrait pourtant contrôler
étroitement si on veut l’étudier sereinement.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Vouloir changer l'être humain, transformer le vivant pour en faire une chimère dotée de performances exceptionnelles hors du commun, risque de tenter des esprits frustrés qui voient dans ces réalisations l'aboutissement de leurs rêves insatisfaits ou l'épanouissement d'un orgueil sans limites. On pourrait certes, décider de vivre dans un monde dans lequel nous serions plus ou moins parfaits, mais que deviendront alors nos émotions, nos désirs et nos peurs ?
Et que penser aussi de cette société, qui devant l'ampleur des contingences économiques ou politiques que réclameront ces transformations, devra réserver ces avancées technologiques à un groupe d'élus ?
Certes les scientifiques nous tiennent des propos rassurants, mais sont-ils assez savants pour qu'on puisse leur faire confiance ?</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>
<br /></strong>
</p>
<pre class="western" style="text-align: left;"><em><strong>Dr Jacques-Michel Lacroix - 19/02/2018</strong></em></pre> Nouvel immigrant...urn:md5:358af65a7eaf035cbcdf07ad6f764f392017-12-29T18:45:00+00:00Terre FutureTRIBUNE LIBRE
<p><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/carte_migration-ConvertImage-ConvertImage.png" alt="" title="carte_migration-ConvertImage-ConvertImage.png, mai 2019" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Ce
nouvel immigrant arrive en général d’Afrique trans-saharienne ou
du Moyen Orient, transitant depuis l’Europe de l’est où des
populations rélictuelles, fruits d’invasions anciennes avérées,
ont été identifiées et y sont bien connues depuis des siècles,
notamment en Grèce et dans les Balkans.</p>
<p>
De
ce fait, on distingue aujourd’hui assez facilement deux types dans
ces populations migrantes suivant leur coloration, l’une étant
nettement plus foncée que l’autre. </p>
<p>
Pourtant,
la très officielle carte de répartition d’origine de ces migrants
tient compte de cette dualité et elle est particulièrement
éclairante :</p>
<p>On
en trouve même maintenant certains parvenus jusqu’en Scandinavie !</p>
<p>
Depuis
les années 80, ces nouveaux migrants sont devenus beaucoup plus fréquents
en Occident, où ils se sont organisés en microsociétés locales
grâce à la généralisation du regroupement familial.</p>
<p>
Ils
sont connus pour leur capacité d’intégration, notamment à notre
mode de vie urbain, tout en s’affichant comme farouchement hostiles
à toute tentative d’assimilation.</p>
<p>
Ils
restent fondamentalement et viscéralement communautaristes.</p>
<p>
Ce
sont d‘abord des opportunistes qui se nourrissent des rapines qu’ils
commettent. </p>
<p>
Ils
n’hésitent, pas pour ce faire, à voler les communautés de
riverains avec lesquels ils sont en contact, et montrent beaucoup
d’audace, seuls ou en groupes, pour parvenir à leurs fins.</p>
<p>
Les
rixes qu’ils provoquent sont fréquentes, même à l’intérieur
de leurs propres clans, ce qui contribue à créer un climat
d’insécurité régulièrement dénoncé par les médias dans les
zones qu’ils ont investies.</p>
<p>
Vis-à-vis
des autorités, nationales comme locales, ces nouveaux migrants n’ont
pas de statut juridique propre, mais ils jouissent d’un niveau de
protection européen reconnu, qualifié de « modéré »
par les médias.</p>
<p>
Ce
niveau qui est jugé évidemment insuffisant par les associations de
protection des pays où ils s’installent, est déjà considéré
comme trop permissif par les souchiens locaux, aussitôt qualifiés
de « petits blancs hostiles, repliés sur eux-mêmes, adeptes
d’une vision figée de leur monde d’où toute intrusion doit être
bannie» par les commentateurs engagés qui n’hésitent pas à
mettre en avant « l’enrichissement du territoire que ces
populations nouvelles ne manqueront pas d‘apporter ».</p>
<p>
Ils
font déjà l’objet d’un programme spécifique de protection en
Grèce.</p>
<p>
Ils
sont maghrébins, subsahariens, balkaniques, afghans ou pakistanais :
ce seront de nouvelles chances pour la France ! Qu’on se le dise… Ils
arrivent maintenant à travers les Alpes : leur présence était
attestée depuis un moment déjà en Suisse et en Autriche, comme
en Italie. Certains
viennent d’être repérés récemment s’infiltrant en Haute
Savoie !</p>
<p>
François
Moutou, spécialiste de ces populations, interrogé sur cette
nouvelle vague migratoire, a été très clair et n’a pas semblé
particulièrement étonné de la présence en France de ces
nouveaux migrants :</p>
<p>
<em>« On
savait qu'il était déjà en Italie et en Suisse. Qu'un individu ou
deux passent la frontière, cela faisait partie des choses assez
probables. L'espèce est en expansion depuis les Balkans, depuis la
fin du XXe siècle. Elle est partie depuis le centre de l'Europe vers
les pays Baltes, puis vers l'ouest…. » </em><a href="https://www.francetvinfo.fr/animaux/chacal-dore-repere-en-haute-savoie-cela-faisait-partie-des-choses-assez-probables-puisqu-il-etait-en-italie-et-en-suisse_2522571.html">https://www.francetvinfo.fr/animaux/chacal-dore-repere-en-haute-savoie-cela-faisait-partie-des-choses-assez-probables-puisqu-il-etait-en-italie-et-en-suisse_2522571.html</a></p>
<p>
Ne
nous méprenons pas car les apparences pourraient être trompeuses,
surtout après ce qu’on vient d’en lire…</p>
<p>
Ce
nouvel immigrant, c'est lui : le chacal !</p>
<p><img title="chacal1.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/chacal1.png" /></p>
<p><strong>
<br /></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Et
aujourd’hui, cela doit nous interpeler sur un plan eschatologique…</p>
<p>
<strong>Ce
migrant, originellement transsaharien, connaît actuellement une
explosion démographique en Europe de l’ouest, tandis que le chien
viverrin, migrant ou importé, connu depuis des siècles mais
considéré aujourd’hui comme invasif, est originaire lui de Chine
puis d’Eurasie nord orientale, s’implante beaucoup plus lentement
en Occident…</strong></p>
<p><strong>
<img title="cha.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/cha.png" /></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong> Claude
Timmerman</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">PS : Toute
analogie avec d’autres phénomènes migratoires de déroulant
actuellement serait « évidemment » fortuite.</p> Des Tricératops à cornes fossiles « récentes » ?urn:md5:e55b1d02b230513b38c8d172f623b1ca2017-12-15T18:30:00+00:00Terre FutureSCIENCES
<p>
<strong>Ou
comment instrumentaliser une découverte exceptionnelle !</strong></p>
<p><strong>Jusqu'à
récemment, la datation Carbone-14 n'était jamais utilisée pour
tester des os de dinosauriens semblant incomplètement minéralisés,
car l'analyse est seulement fiable jusqu'à 55 000 ans. Les
scientifiques n'ont évidemment jamais considéré que cela valait la
peine d'exécuter ce test, car il est généralement admis que les
dinosaures se sont éteints il y a 65 millions d'années.</strong></p>
<p>Mais
Hugh Miller, fondateur du groupe de recherche de paléochronologie a
déclaré :</p>
<p>
<em>« Il
est devenu clair, il y a des années, que les paléontologues ne
négligent pas seulement de tester le contenu C-14 des os de
dinosaures, mais qu’ils refusent de le faire. Normalement,
un bon scientifique sera curieux de connaître l'âge des os fossiles
importants. <strong>J'ai
organisé le Groupe de Paléochronologie en 2003 pour combler un vide
en ce qui concerne le fossile du bois et les os de dinosaures, car
j'étais curieux quant à leur âge par datation C-14. </strong>Nous
avons donc utilisé la datation C-14 pour résoudre le mystère,
pourquoi des tissus mous et des représentations de dinosaures
existent dans le monde entier. Notre modèle présage que les os de
dinosaures auront une teneur C-14 significative et, effectivement,
ils ont entre 22 000 et 39 000 ans BP ».</em></p>
<p><em><img title="tableau.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/new/tableau.png" /></em></p>
<p><strong><em>
<br /></em></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Ces
scientifiques soutiennent donc que les dinosaures n’ont pas
totalement disparu il y a des millions d'années et qu'il existe des
preuves substantielles qu'ils vivaient encore il y a 23 000 ans. (</strong><a href="http://enigma.over-blog.com/dinosaures-survivants-datation-carbone-14.html"><strong>http://enigma.over-blog.com/dinosaures-survivants-datation-carbone-14.html</strong></a>)</p>
<p>
Evidemment
certains évolutionnistes réagissent alors violemment, persuadés,
bien à tort, que si on touche à la chronologie telle qu’elle est
admise, tout l’édifice scientifique s’effondrera ! L’une
de leurs armes favorites est le dénigrement des hérétiques qui
s’opposent à leur doxa. Et
si cela ne suffit pas, ils n’hésitent pas à faire exclure les
récalcitrants des structures où ils opèrent : laboratoires
universités, etc. Nous connaissons déjà cela au CNRS et à l’INRA.</p>
<p>
C'est
dans ce climat délétère qu’éclate une affaire que le
créationniste Neuwmann s’empresse de faire mousser sur son site. (<a href="http://freedomproject.com/the-newman-report/431-university-fires-scientist-after-dinosaur-discovery-challenges-evolution">http://freedomproject.com/the-newman-report/431-university-fires-scientist-after-dinosaur-discovery-challenges-evolution</a>)</p>
<p>Et
que Ré-information TV (là bien mal nommée) nous gratifie d’un
article étonnant, au
sous-titre prometteur : <strong>« Terre
jeune : le
chrétien Mark Armitage licencié par l’université de Californie
pour avoir découvert des tissus mous sur un dinosaure, ébranlé le
dogme évolutionniste et questionné la chronologie longue de la
Terre » </strong>(sic !) (<a href="http://reinformation.tv/tissus-mous-dinosaure-chronologie-longue-evolution-mark-armitage-licencie-universite-lenoi-r77882-2/">http://reinformation.tv/tissus-mous-dinosaure-chronologie-longue-evolution-mark-armitage-licencie-universite-lenoi-r77882-2/</a>)</p>
<p><strong>
<br />Sur
la manipulation faite par l’article</strong></p>
<p>
Cet
article sur « des tissus mous de la corne » n’en serait
qu’une nouvelle confirmation : l’idée d’une disparition
globale, brutale, de toute la faune dite du Crétacé, à la suite
d’un impact météoritique il y 65 millions d’années est à
revoir complètement !</p>
<p>
Mais
il est bien évident, enfin il
devrait l’être,
que le fait que la datation absolue soit prise en défaut et que le
scénario soit à revoir n’implique pas que cela démontre, a
contrario, que la chronologie biblique soit avérée !</p>
<p>C’est
une escroquerie mentale dans laquelle a plongé sans état d’âme
l’auteur de cet article, et cela est tout à fait scandaleux – et
peu à l’honneur du monde créationniste – que de patauger dans
ce genre de sophisme !</p>
<p>
Il
devient clair que des Cératopsiens étaient encore présents sur la
surface du globe en une période relativement récente « compatible »
avec le maintien de tissus organiques non encore totalement
minéralisés par le processus de fossilisation.</p>
<p>
Encore
que l’on n’ait <span style="text-decoration: none;">dans
l’état actuel de nos connaissances aucune capacité d’évaluation</span>
de cette fourchette de « compatibilité »…</p>
<p>
Là
où le bât blesse, c’est quand l’auteur en a profité d’emblée
pour balancer une profession de foi biblique qui n’a absolument
rien à faire là :</p>
<p>
Mark
Armitage relève en effet que<em> « les os de dinosaures ne peuvent pas
être anciens s’ils restent entourés de tissus mous ». </em>La
découverte<em> « contredit la théorie des temps antédiluviens »,
</em>conclut Newman.</p>
<p>
Cela
n’a strictement aucun sens du simple point de vue de la rigueur et
on y flaire l’instrumentalisation.</p>
<p>
J’ai
visité en Irlande du nord, il y a trente ans, une petite église
fort célèbre pour sa crypte, une construction du IXeme siècle où
on a retrouvé deux corps en parfait état de conservation qui y sont
exposés : une nonne et un supplicié dont les mains et les pieds
avaient été coupés; Des
corps quasi intacts, avérés historiquement comme datant de plus de
mille ans, quand la médecine légale admet et professe qu’un
cadavre est réduit à l’état de squelette entre « au mieux »
dix ans et « au pire »
cinquante. (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferme_des_corpsomme">https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferme_des_corpsomme</a>)</p>
<p>
Comme
quoi la réalité d’une datation peut réserver des surprises. Mais
que cela remette en cause une durée n’a aucun rapport !</p>
<p>Etc’est
là que<em>
la manipulation idéologique est patente et n’est pas admissible :
</em>mettre
en évidence qu’une datation est fausse ou qu’une durée est plus
limitée qu’on ne l’a laissé supposer, n’implique absolument
pas que la théorie dite créationniste d’une datation estimée de
l’âge de la terre par exégèse biblique, soit 5578 ans, soit
avérée.</p>
<p>
Entre
4,5 milliards d’années et 5578 ans (calendrier hébreu) il y a
tout même de la marge… pour intercaler des temps anti-diluviens !</p>
<p>
Certains
biblistes se donnent d’ailleurs beaucoup de mal pour faire
coïncider les deux, à grand coup d’invocation notamment de la
relativité, ce qui montre là encore que la démarche d’Armitage
procède d’une simple affirmation personnelle, fondée sur un
« ressenti » ou sur une « conviction », ce
qui n’a donc rien de « scientifique ».
(<strong><a href="https://www.calj.net/age-du-monde">https://www.calj.net/age-du-monde</a>)</strong></p>
<p><strong>
<br /></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">On
conçoit que ce genre de sophisme, et d’obstination professée, ait
quelque peu « énervé » les instances universitaires ! On
pourra souligner au passage que les travaux du groupe du professeur
Miller ont été publiés et ont fait l’objet d’une présentation
très officielle, notamment à la conférence de Singapour (5 aôut
2015) (<a href="http://www.dinosaurc14ages.com/">www.dinosaurc14ages.com</a>)</p>
<p>
S’ils
n’ont évidemment pas été forcément bien accueillis, vu les
interrogations qu’ils suscitaient, ils n’ont pas été rejetés a
priori par l’Université de Californie qui n’a fait que
sanctionner, beaucoup plus tard, une extrapolation idéologique
hasardeuse et partisane, fruit du seul militantisme créationniste de
Mark Armitage !</p>
<p>
Pourtant
la découverte d’animaux, réputés « antédiluviens »
bien vivants à l’époque historique, n’est pas un phénomène
nouveau et n’a jamais conduit à remettre l’évolution en cause.</p>
<p>
C’est
ainsi qu’un jour aux Comores - si à la fin du XIX<sup>eme</sup>
siècle on avait déjà retrouvé des spécimens de cœlacanthes
morts - en 1938, on a mis en évidence qu’une espèce de
Cœlacanthe, supposée disparue depuis la fin du primaire, existait
encore à l’état de population rélictuelle dans « l’aquarium
naturel » que constituait une fosse marine.</p>
<p>
On
voit donc que toute cette affaire Armitage est une pure manipulation
du lobby créationniste.</p>
<p>
Il
est d’ailleurs cocasse de constater que ce même lobby, qui
jusqu’ici a systématiquement vilipendé les datations au carbone
14, qui ne confirmaient pas leurs hypothèses pour l’émergence de
l’homme préhistorique, s’appuie maintenant dessus !</p>
<p>
Et
tout aussi cocasse d’en relever la contradiction majeure : <em>Si
on considère maintenant comme avéré que des Tricératops et
d’autres espèces supposées « disparues à la fin du
Crétacé » vivaient il y a encore 25 000 ans, on ne peut pas
en même temps expliquer que cela «prouve» que le monde a été
créé il y a 5578 ans !</em></p>
<p>
Il
y a des limites à l’absurdité tout de même !</p>
<p><strong>
<br />Sur
le fond : la corne vraie des Cératopsiens</strong></p>
<p>
<span style="text-decoration: none;">« Corne »
</span>est
une mauvaise appellation morphologique qui correspond à une
formation à <span style="text-decoration: none;">croissance
continue</span>
depuis la peau de sa base (périople) d’un étui de kératine qui
entoure initialement un cornillon, excroissance osseuse symétrique,
souvent bilatérale de l’os temporal, comme c’est la règle chez
les Mammifères Artiodactyles (Voir
notre analyse anatomique de la corne, présentée dans notre article
précédant sur les licornes : <a href="http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2017/10/02/Pour-en-finir-avec-le-%C2%AB%C2%A0mythe%C2%A0%C2%BB-de-la-licorne">http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2017/10/02/Pour-en-finir-avec-le-%C2%AB%C2%A0mythe%C2%A0%C2%BB-de-la-licorne</a> )</p>
<p>
Ce
cornillon va
servir à la fois de guide
lors du début de la pousse de la corne proprement dite qui va
l’entourer comme un manchon, puis par la suite avoir
un rôle de soutient
lorsque la corne dépasse plus ou moins largement le cornillon
parvenu à sa taille maximale.</p>
<p>
De
ce fait, la corne proprement dite apparaît comme l’étui corné et
hypertrophié du cornillon. Elle est creuse.</p>
<p>
Ce
qui se voit ici très clairement sur ce crâne de bouquetin, mort
depuis longtemps où les tissus cutanés totalement disparus ont
libéré la corne de toute attache, c’est qu’elle est tombée,
désolidarisée de son cornillon :</p>
<p><img title="cornes.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/new/cornes.png" /></p>
<p>
Sans
un cornillon osseux sous-jacent, une « corne vraie » ne
peut pas se développer. C’est
l’étui creux de kératine secrété par l’épiderme différencié
(périople) présent à sa base. Or,
la kératine, comme la plupart des formations organiques ne se
fossilise pas ; ce qui se fossilise c’est le cornillon osseux
sous jacent, partie intégrante du squelette.</p>
<p>
Les
Cératopsiens, bien que considérés encore comme appartenant aux
Reptiles, ne sont plus des Dinosaures vrais au sens zoologique du
terme (quoi qu’en disent encore certains rédacteurs peu avertis). Ils
constituent une famille très homogène, évolutivement considérée
comme postérieure aux Dinosaures. </p>
<p>
Ils
disposent des plus gros crânes jamais observés en faune aérienne
et montrent la présence de cornes vraies : une nasale et deux
latéro-craniennes au-dessus des orbites(Triceratops) voire quatre
(Pentaceratops) en comptant, en sus, les deux les excroissances
cornées symétriques qui encadrent les mâchoires au-dessus en
arrière et des condyles articulaires (Voire
jusqu’à sept chez le Styracosaurus albertensis, un cas unique
aberrant qui portait 6 cornes symétriquement réparties sur sa
collerette).</p>
<p><img title="colleratte.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/new/colleratte.png" /></p>
<p><strong>
<br /></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;"><strong>Ce
qu’il faut retenir, c’est que ces animaux disposant de cornes
vraies, comme chez les Mammifères, ce qu’on retrouvera,
fossilisés, ce seront donc les cornillons osseux.</strong></p>
<p>
Dans
le cas qui nous occupe, le cornillon fossilisé semble mesurer 70 cm
ou 80 cm ce qui laisse présager une corne de largement plus d’un
mètre de long…</p>
<p><img title="fossile.png, déc. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/new/fossile.png" /></p>
<p><strong>
<br /></strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />Cette
corne de tricératops a été trouvée en mai 2012 et déposée au
<em>Glendive
Dinosaur and Fossil Museum</em>.
Le musée, qui depuis 2005 coopère avec le <em>Paléochronology
Group</em>,
a envoyé un échantillon de la partie extérieure de la corne à la
demande de Hugh Miller, afin de réaliser des datations au Carbone
14.
</p>
<p>
Hugh
Miller a donc envoyé l'échantillon à l'Université de Géorgie,
centre d'études appliquées sur les isotopes, pour y effectuer les
tests.</p>
<p>
L'échantillon
a été divisé en laboratoire en deux fractions :</p>
<p>
1)
fraction de produits en manque de collagène ayant un âge de 33,570
± 120 ans</p>
<p>
2)
fraction de carbonate de la bio-apatite osseuse ayant un âge de
41,010 ± 220 ans</p>
<p>
[UGAMS-11752
et 11752a]</p>
<p>
Hugh
Miller a expliqué que pour les échantillons d’origine ancienne,
il est toujours préférable de réaliser une datation C-14 de
plusieurs fractions pour minimiser la possibilité d'erreurs, et <span style="text-decoration: none;">que
la concordance essentielle a été atteinte avec toutes les fractions
osseuses de dix autres « dinosaures ».</span></p>
<p>Il
semblerait, même si c’est très mal rédigé ici, que
Mark
Armitage ait retrouvé des fragments du périople à la racine du
cornillon : dire que « la corne est entourée de tissus
mous » est évidemment un abus de langage et ne correspond
à aucune réalité zoologique !</p>
<p>
Les
analyses génétiques de ces fragments seraient certainement riches
d’enseignements. Quant
à l’époque de la mort de cet animal, une seule chose est sûre,
ce cadavre n’est pas là depuis 65 millions d’années !</p>
<p>
L’expérience
montre que les endroits de conditions de fossilisation
exceptionnelles recèlent en général logiquement un bon nombre
d’échantillons.</p>
<p>On
doit donc s’attendre à trouver dans ce secteur de fouilles :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">d’une
part d’autres éléments de squelette de cet animal dans le même
état de conservation,</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">d’autre
part des spécimens d’espèces diverses pouvant présenter des
traces plus ou moins importantes de tissus conservés, et qui
seraient contemporaines du Tricératops défunt….</p>
</li>
</ul>
<p>
<strong>Cela
étant dit, ces découvertes sont tout à fait passionnantes et il
est malheureux de voir, qu’au lieu des recherches prometteuses
qu’elles devraient initier, elles soient d’emblée aussitôt
dévoyées de la sorte et exploitées idéologiquement !</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong>Claude
Timmerman.</strong></em></p> Pour en finir avec le « mythe » de la licorneurn:md5:4a3f1a06c3a8f2a290c838f27bcf53a72017-10-02T14:32:00+01:00Terre FutureSCIENCES
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>On
fabrique des licornes domestiques, et on a encore tué une, sauvage,
en août 2014 </strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">La
licorne fait partie de ces « animaux fabuleux » qui
hantent l’imaginaire populaire et émaillent les récits depuis la
plus haute antiquité. Très présente dans la littérature du Moyen
Age, immortalisée dans l’iconographie par les célèbres ensembles
de tapisseries dits de « La chasse à la licorne » et de
« La dame à la licorne », tissés sur les métiers des
Flandres durant la seconde moitié du XV<sup>eme</sup>
siècle, la licorne tient une place de choix dans les divers
bestiaires connus qui parsèment la littérature et les bas-reliefs
depuis l’antiquité babylonienne et chinoise.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Des
descriptions graphiques ou scripturales qui reprennent évidemment,
par besoin d’analogie pour la compréhension, des comparaisons avec
des animaux existants, ce qui laisse une large part à
l’interprétation personnelle des rédacteurs… Et des lecteurs
ultérieurement.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Des
animaux auxquels se rattachent symbolique, mystique, ésotérisme,
etc…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Les
diverses descriptions qui sont y recensées présentent globalement
les caractéristiques suivantes :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Une
allure générale d’Équidé ou de Cervidé</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">Un
corps de Cervidé (de plus ou moins grande taille du cerf au
chevreuil)</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">Des
pieds à sabots « fendus » ou non(1)</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Un appendice frontal
de plus ou moins grande taille désigné comme « corne ».</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">A
cela s’ajoute l’existence éventuelle d’une toison laineuse,
présente dans certaines descriptions. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><img title="licorne_mouton.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/licorne_mouton.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
(Ci-dessus
une enluminure du Hainaut de 1285, où la licorne est figurée avec
un corps de mouton.)</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Il
n’y aurait donc pas, d’après les descriptions, une espèce
« licorne » mais des animaux, zoologiquement divers,
reliés artificiellement du fait de ce seul caractère commun :
la « corne (2)». Mais
tous cependant, présentant des sabots, se rattacheraient finalement
aux Mammifères Ongulés. Une
équivoque qu’illustre parfaitement la terminologie d'« unicorne »
considérée par beaucoup comme synonyme de licorne. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Pour
la commodité de l’exposé, nous n’évoquerons pas dans un
premier temps les licornes d’Extrême Orient mais le lecteur
comprendra finalement qu’elles s’inscrivent pleinement dans notre
propos !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Nous
pouvons en première approximation regrouper tous ces animaux,
suivant la classification simplifiée, en :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">animaux
à un nombre impair de doigts, 1 ou 3, dits Mésaxoniens ou
Périssodactyles</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
animaux à nombre pair
de doigts, 2 ou 4, (généralement 2 en appui) dits Paraxoniens ou
Artiodactyle</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><img title="v.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/v.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
sur cette base que nous allons pouvoir raisonner pour mettre en
adéquation mythe et réalité.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Il
importe alors de s’interroger sur deux points clefs de nos
descriptions :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">la
nature possible de la « corne » décrite.</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
le nombre réel de
doigts des membres de l’animal.</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Ces
deux éléments devraient suffire à préciser la position zoologique
de ces animaux, car nous verrons qu’ils sont directement liés.</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;"><strong>I
– La dent du narval</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<img title="dent_narval.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/dent_narval.png" />Les
représentations classiques de la licorne montrent très souvent une
« corne » frontale implantée sur le haut du crâne au
niveau de la ligne des orifices auriculaires (attaches des oreilles
externes).</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
La
« corne » présente la couleur, la forme et la
spiralisation caractéristique de la dent de narval (Cétacé marin).</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
C’est
donc une formation en ivoire, ce que l’on appelle communément une
« défense » telle qu’on les trouve chez d’autres
Mammifères, tels les morses ou les Proboscibiens (Éléphants).</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Zoologiquement,
il s’agit de l’incisive médiane supérieure gauche de l’animal
qui atteint souvent plus de 1,5 m et dont l’hypertrophie peut
exceptionnellement dépasser 2,5 m !</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
On
observe d’ailleurs assez souvent la croissance, plus limitée, de
l’incisive supérieure droite symétrique. </p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Dans
de très rares cas, on a même affaire à des animaux aux deux
incisives quasi symétriques (ce qui leur dénie alors forcément
leur nom de « Licorne de mer » !).</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ce
sont ces incisives de narval qui ont classiquement servi de modèle à
la majorité des représentations de la « corne » des
licornes terrestres.</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;"><img title="incisives_narval.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/incisives_narval.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><img title="incisives_bis.png, oct. 2017" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/incisives_bis.png" /><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><br />La
question à se poser est alors de savoir si la disposition
d’implantation « au milieu du crâne », telle qu’elle
est représentée chez les licornes terrestres, est imaginable
concernant une dent.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
L’anatomie
comparée des Mammifères, même si certains par ignorance remettent
stérilement en cause ces constats, nous montre qu’à la différence
de Vertébrés dits inférieurs, les dents des Mammifères sont
exclusivement cantonnées aux os maxillaires (pour les dents du haut)
et à la mandibule (pour les dents du bas).</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Ceci
ne souffre aucune exception et se justifie clairement pour des
raisons cytologiques et embryologiques que nous ne développerons pas
ici pour ne pas alourdir l’exposé(3).</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Il
s’en suit que l’on ne peut observer de dent « sur un
crâne » !</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
Les
défenses classiquement connues sont toutes des incisives ou des
canines hypertrophiées, dont le développement et la croissance
modifient d’ailleurs la structure crâniale de façon plus ou moins
significative, et qui se développent toujours à l’extérieur de
celui-ci.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
On
connaît de rarissimes cas anormaux de croissance inversée comme
celui, célèbre, de certains éléphants d’Asie où le germe
dentaire orienté vers l’arrière conduit au développement de
défenses dirigées vers le corps ! </p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><img title="elephant.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/elephant.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
(Ce
qui évidemment pose question quant au devenir de l’animal si la
croissance se poursuit jusqu’au ventre et aux membres. Il est
évident qu’alors l’existence même de l’animal sera menacée,
mais c’est une autre question…)</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">Le
seul cas connu où des dents paraissent « sortir du crâne »
s’observe chez le babiroussa, un porc sauvage des Célèbes dont la
canine supérieure traverse l’os dentaire vers le haut et semble
« pousser au milieu du groin ».</p>
<p>
Mais
seul l’os dentaire est en cause : la boîte crânienne n’est
pas impliquée et le palais n’est pas traversé. Ce
qui se voit très clairement sur le squelette.</p>
<p><img title="babiroussa.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/babiroussa.png" /></p>
<strong><p><em><img title="babiroussa_bis.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/babiroussa_bis.png" /></em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />L’idée
d’une dent implantée en arrière de la ligne des yeux,
« traversant » la boîte crânienne est donc une
fiction !</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
L’ivoire
de licorne est donc un mythe, même si la préciosité associée à
la défense de narval a conduit à de remarquables œuvres d’art
(trône, crosses d’évêques, pieds de ciboires, de calices, de
coupes, ostensoirs, sceptres, cannes, etc.)</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
[Une
dent de narval figure même parmi les « objets inaliénables de
la maison de Habsbourg » : une "corne de licorne" connue sous le nom de Ainkhürn, offerte par le roi de Pologne Sigismond II à l'empereur Ferdinand Ier en 1540.)</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">II
– Périssodactyles : les Rhinocéototidae</span></span></strong></p>
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">L’une
des hypothèses majeures concernant l’appartenance zoologique des
licornes concerne les Rhinocéridés, une hypothèse qui repose
essentiellement sur l’existence d’une « corne »
nasale unique implantée dans le plan médian, voire deux « cornes »
alignées dans ce même plan chez, par exemple, les rhinocéros
africains…</span></span></p>
</span><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><img title="rhino_1.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/rhino_1.png" /><img title="rhino2.png, oct. 2017" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/rhino2.png" /><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
</span>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em>
<br /></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="text-decoration: none;"><br /></span></span></p>
</span></span><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
</span>
</span>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><em><br /></em></p>
<p><em><br /><br /></em></p>
</strong><p><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<span style="background: rgb(255, 255, 255);"><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Une
hypothèse qui a été remise au goût du jour au début du XX</span><sup><span style="background: none;">eme</span></sup><span style="background: none;">
siècle avec les travaux paléontologiques pratiqués sur un groupe
de fossile de Rhinocéridés (Rhinocerotidae) laineux, découverts en
Sibérie, Chine et Asie centrale : les Elamosthérium.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">(Ce
groupe suscite aujourd’hui un engouement médiatique délirant et
des supputations stupides depuis que de récentes réévaluations de
datation ramèneraient son extinction à – 26 000 ans. Tout ce
tapage parce qu’il aurait été « contemporain de l’homme »,
au paléolithique, ce qui n’a vraiment aucune importance
zoologique !)</span></p>
</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><p><span style="background: none;">Les
représentations, glabres au début du XX<sup>eme</sup>
siècle mais aujourd’hui devenues velues, varient notablement au
gré de la fantaisie des auteurs.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">En
fait, ce qu’il importe de savoir c’est que l’Elasmotherium est
un Rhinocéridé typique, aux membres à trois doigts, d’une
hauteur de 2 m environ pour un poids de 4 à 5 T. Cela est avéré,
le reste n’est que fantasme ou littérature…</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Il
est doté d’une « corne » massive unique en position
ligne des yeux <em>dont
aucun exemplaire n’a été retrouvé</em>,
ce qui est prévisible si on admet en bonne logique que cet appendice
est de même nature que ceux que l’on rencontre chez les Rhinocéros
actuels : de la kératine pratiquement jamais fossilisée. </span>
</p>
</span>
<p><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><img title="rhino_laineux.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/rhino_laineux.png" /></span></p>
<strong><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;"><strong><span style="background: none;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Les
représentations, glabres au début du XX</span></span><span style="text-decoration: none;"><sup><span style="background: none;">eme</span></sup></span><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">siècle
mais aujourd’hui devenues velues, varient notablement au gré de la
fantaisie des auteurs. En fait, ce qu’il importe de savoir c’est
que l’Elasmotherium est un Rhinocéridé typique, aux membres à
trois doigts, d’une hauteur de 2 m environ pour un poids de 4 à 5
T. Cela est avéré, le reste n’est que fantasme ou littérature…</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Il
est doté d’une « corne » massive unique en position
ligne des yeux </span></span></strong><em><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">dont
aucun exemplaire n’a été retrouvé</span></span></em><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">,
ce qui est prévisible si on admet en bonne logique que cet appendice
est de même nature que ceux que l’on rencontre chez les Rhinocéros
actuels : de la kératine pratiquement jamais fossilisée. </span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Un
appendice nasal </span></span></strong><em><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">qui
n’est pas</span></span></em><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">
une corne !</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">La
ou les « cornes nasales » des Rhinocéros ne résultent
pas d’une structure homologue aux cornes d’autres
mammifères qunous allons voir ensuite. Ces « cornes »,
qui existent toujours chez les deux sexes, sont constituées de
l'agglomération de longues fibres de kératine insérées dans une
gangue de kératine amorphe. On parle souvent sous forme imagée de
« poils agglomérés ».</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">C’est
donc une formation dermique sans lien avec le squelette sous-jacent à
laquelle elle n’est solidarisée que par la peau et le tissu
conjonctif sous-jacent.</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">C’est
flagrant si on se réfère au célèbre squelette d'un spécimen
femelle de rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) rapporté par
l'explorateur Adulphe Delorgue en 1844. Pour la mise en
valeur des « cornes » et la beauté de la présentation,
les taxidermistes du temps ont poli les « cornes » et les
ont débarrassées des fibrilles kératinisées périphériques
basales ! </span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Les
« cornes » apparaissent ainsi « posées »,
totalement désolidarisées du squelette.</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">(Ce
squelette fut acquis par le Muséum national d'histoire
naturelle de Paris en 1846 et il est exposé aujourd'hui à la
galerie d'Anatomie comparée.</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Nous
sommes donc toujours loin des descriptions récurrentes de pieds à
« sabot fendus »…</span></span></strong></p>
</span>
</span><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><img title="r1.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/r1.png" /><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"> <br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><br /></span></p>
</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><img title="r2.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/r2.png" /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Nous
sommes loin aussi d’un corps d’Équidé ou de Cervidé.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><img title="r3.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/r3.png" /></span></p>
</span></span></strong></span></span></span></span><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="text-decoration: none;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="text-decoration: none;">
<span style="text-decoration: none;">
<span style="background: none;">
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Qu’on
le veuille ou non, si on s’en tient aux descriptions, les
Rhinocéridés ne sauraient sérieusement prétendre être à
l’origine des licornes !</span></span></strong></p>
</span></span><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Cette
« corme » - qui est donc anatomiquement une « structure
fibreuse de type poil » - se présente sous forme d’une
plaque kératinisée pseudo-circulaire (plus ou moins recouverte
secondairement par l’épiderme au fil de sa croissance) qui
développe une excroissance en son milieu. [voir photo ci-dessus]</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Le
diamètre du fût ainsi constitué n’excédera pas la moitié de
celui de la plaque-assise kératinisée d’où il émerge,
s’amincissant vers le haut.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">(C’est
en négligeant cette réalité anatomique que l’on voit aujourd’hui
des descriptions et pire, des représentations, d’Elasmotherium
auxquelles on attribue « une corne dont le diamètre est celui
d’un torse d’homme » sic !</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">En
fait si on tient compte du diamètre de base de la plaque socle, qui
ne peut évidemment excéder la largeur du chanfrein, le fût de la
corne d’Elasmotherium ne devrait pas excéder un diamètre de 40 cm
vers la base pour une longueur atteignant moins de 2 m… Ce qui
n’est déjà pas si mal !)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">La
croissance de cette « corne » est continue tout au long
de la vie du rhinocéros, de l’ordre de 5 à 7 cm par an. </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">(Le
record mondial répertorié de longueur est une « corne »
de 1,58 m de long !)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Les
rhinocéros indiens, unicornes, sont à l’origine de la fameuse
description de « l’enclos des licornes » du <em>Devisement
du monde</em> de Marco Polo rédigé en 1298.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Ils
ont longtemps nourri un certain imaginaire de la licorne, même si la
corne en position nasale ne correspondait pas franchement avec le
mythe de la corne en position frontale.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Plus
de deux siècles plus tard, le premier rhinocéros indien vivant vu
en Occident, débarqué à Lisbonne en 1515, conduira à des
descriptions parfois assez précises qui amèneront Albrecht Dürer –
qui ne vit jamais l’animal de ses propres yeux – à sa célèbre
gravure sur bois que l’on peut comparer aujourd’hui avec profit à
une photo de l’animal.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Les
rhinocéros bicornes africains ne sont pas en reste et seront même à
l’origine de représentations de licornes « à deux cornes »
mais qui conserveront toujours des membres à trois doigts…</span></p>
</span>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">III.
Artiodactyles à cornes vraies : les Bovidae</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">a) La corne</span></span></p>
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">L’os
qui compose le cornillon, est alvéolaire : c’est un os
pneumatique, percé en son centre d’un sinus qui communique avec le système des sinus frontaux. Sur le cornillon, les couches
épithéliales germinatives secrètent un revêtement kératinisé en
étui : la corne proprement dite. Elle s’accroît depuis sa
base par anneaux successifs qui permettent de repérer l’âge de
l’animal. Elle est évidemment persistante. Le cornillon est
susceptible de fossilisation comme tous les os et se retrouvera donc
lors des fouilles paléontologiques. </span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">L’écornage
des Bovidés conduit à une modification notable de la morphologie
latérale crânienne qui va transformer le crâne dont le diamètre
temporal se trouvera notablement réduit. La comparaison de deux demi
crânes sensiblement de même âge et de même taille montre, côté
écorné, la spectaculaire modification induite.</span></span></strong></p>
</span>
</span><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><img title="corne.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/corne.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><img title="x.png, oct. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/x.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">(D’après Demeter – groupement suisse d’éleveurs de bovins)</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">On
comprend que la disparition d’un cornillon latéral provoque un
remaniement de la paroi de l’os frontal et du réseau de sinus qui
s’y trouve et conduit morphologiquement à un os géométriquement
comparable à celui des Cervidés… </span></span></strong></p>
<span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Un
élément essentiel pour comprendre la transition morphologique chez
les Bovidés, depuis deux cornillons issus de boutons germinatifs
latéraux, à un seul cornillon central, cas prévisible de l’animal
unicorne.</span></span></strong></p>
</span><span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><em><br /></em></p>
</span></span></span></span></span></span><span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">b)
L’équivoque dagorne</span></span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Selon
l’abbé Prévost en 1767 : <em>« la
dagorne est une vache qui n'a qu'une corne - qu'elle l'ait perdue
naturellement ou qu'on la lui ait coupée. » </em></span><span style="background: none;">On
constate ainsi qu’il existe donc une équivoque très ancienne dans
la terminologie descriptive, entre le bovin unicorne latéral suite à
accident et l’éventuelle licorne bovine à potentielle corne
centrale.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">On
ne saurait négliger ce problème descriptif qui rejoint l’équivoque
antique du bas-relief, <em>toujours</em>
gravé de profil, particulièrement ceux où sont figurées des
« licornes ».</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Il
ne s’agit pas ici de nier l’existence de licornes (unicornes
frontales vraies) mais de comprendre qu’une indiscutable confusion
s’est créée dès l’origine de la mention, littéraire comme
graphique, des unicornes : licorne ou unicorne latérale ?
De ce fait, certains témoignages sont à prendre avec prudence,
sinon circonspection.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Ainsi
Le grand orientaliste Étienne Marc Quatremer notait en 1845 :
<em>« Les
vaches unicornes apparaissent dès 1525 dans les récits du voyageur
Varthema. Il les situe sur la côte de Zeïla et leur donne des
cornes rouges. »</em></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Au
début du XIX<sup>eme</sup>
siècle, la dagorne est bien toujours considérée aussi dans la
littérature comme unicorne latérale :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">« D'une
vache en jouant ayant rompu la corne</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">Le
berger l'en priait de n'en rien dire. — Hélas !</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">Et
quand je m'en tairais, lui répond la dagorne,</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">Mon
front déshonoré ne le dirait-il pas ? »</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">(J.-B.-A.
Clédon, Poésies diverses, tome Ier, Fables, livre IV, IV: Le berger
et la vache ; </span><span style="background: none;">Delaunay
libraire, Paris, 1811, page 88)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Notons
enfin que la littérature regorge de récits de combats animaux où
le vainqueur est un unicorne latéral capable d’utiliser sa seule
corne comme une arme, bien plus redoutable que la paire dont il
disposait à l’origine.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Les
bovidés ont d’ailleurs toujours une corne maîtresse dont ils
usent préférentiellement pour tel ou tel mouvement.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Ceci
repose sur de simples observations comportementales. </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">C’est
par exemple le but du préambule du premier tercio de la corrida, que
de tester à travers des passes de cape quelle est la corne maîtresse
de l’animal, qualifié alors de « droitier » ou de
« gaucher ».</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">D’un
point de vue morphologique enfin, il existe une corrélation certaine
entre la forme du corps et la taille des cornes : plus le corps
est élancé, plus les cornes sont imposantes et inversement, plus le
corps est trapu, moins les cornes sont développées. Il suffit pour
s’en persuader de comparer par exemple un bœuf Watusi et un
taureau charolais…</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">(On
comprend de ce fait qu’un corps de bovidé en mouvement, s’il est
svelte, puisse se confondre avec un corps de cervidé pour un
observateur lointain non averti… Une grande antilope à crinière a
d’ailleurs été dénommée « antilope-cheval » à
cause de la morphologie de son corps : l’hippotrague !</span></p>
</span>
<span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><em>
<br /></em>c) Des licornes domestiques ?</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">Dans
son ouvrage « Histoire naturelle des Licornes » le
professeur Chris Lavers [Chris Lavers est biologiste, professeur
d'écologie et de biogéographie à l'Université de Nottingham en
Grande Bretagne. Il a consigné ses nombreuses recherches sur les
licornes dans un ouvrage très connu outre-Atlantique : “</span></span></strong><em><span style="text-decoration: none;"><span lang="en-US"><span style="background: none;">The
Natural History of Unicorns”</span></span></span></em><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">
– </span></span><span style="text-decoration: none;"><span lang="en-US"><span style="background: none;">Chris
Laver – USA : William Morris. </span></span></span><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">(2009)]
note :</span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">« Pourtant,
des expériences faites sur du bétail afin de manipuler les cornes
pour qu'elles n'en forment plus qu'une, tendent à montrer que c'est
le fait de n'avoir qu'une corne frontale qui donne à l'animal plus
de leadership. En effet une corne frontale, rend l'animal qui charge
beaucoup plus redoutable que s'il en avait deux. Il peut s'en servir
pour soulever des barrières et s'imposer au reste du troupeau. C'est
la corne unique qui fait qu'il devient le chef, et pas l'inverse ! »</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
fait référence ici à des techniques déjà évoquées plus de deux
siècles plus tôt par le naturaliste français François Le
Vaillant, découvertes lors de son périple en Afrique du sud
(François Le Vaillant (1753 – 1824). Il est envoyé en exploration
par la Compagnie néerlandaise des Indes Occidentales en Afrique du
Sud. Dans les années 1780 – 1785, il découvrira nombre d’espèces
d’oiseaux - notamment de perroquets - et est à l’origine des
appellations de l’aigle « </span></strong><em><span style="background: none;">bateleur </span></em><strong><span style="background: none;">»
et de l’aigle pêcheur africain dit « </span></strong><em><span style="background: none;">vocifer</span></em><strong><span style="background: none;"> ».
Il décrira également la vie et les mœurs et techniques des
populations indigènes locales, notamment durant son second périple
où on cherchait à produire des taureaux unicornes pour en faire des
chefs de troupeaux.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">La
qualité de l'unicorne était donc reconnue et déjà recherchée en
élevage en Afrique, ce qui nous conduit à considérer autrement les
récits des observations faites en Afrique de l'est, historiquement
déjà connue pour sa pratique de lélevage essentiellement bovin ou
caprin.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">d)
Les travaux de Franklin Dove, expériences et théorie</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">William
Franklin Dove (1897 – 1972) biologiste américain, chercheur à
l’université du Maine s’est spécialisé dans l’étude de la
sélection des animaux d’élevage, et de l’amélioration de la
nutrition animale. Son nom est resté attaché à sa théorie sur
l’origine et la migration des disques germinatifs des cornes, et
ses travaux sur la création expérimentale des licornes bovines. :
“</span><span lang="en-US"><span style="background: none;">The
Physiology of Horn Growth” in the Journal of Experimental Zoology
(Jan 1935, Vol 69, No 3) </span></span><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">“</span></span><span style="text-decoration: none;"><span lang="en-US"><span style="background: none;">Artificial
Production of the Fabulous Unicorn” in Scientific Monthly (May
1936, Volume 42; pages 431-436).</span></span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Dove
a connaissance des récits de Vaillant sur la « manipulation
des cornes » en élevage en Afrique du sud et également de
descriptions sur la présence de moutons « manipulés »
devenus unicornes, fréquemment employés comme chefs de troupeaux au
Népal…</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Anatomiquement
il constate que la corne résulte du développement d’un disque
germinatif lui-même résultant de la présence d’un bourgeon
initial. C’est la destruction de ce bourgeon (en général par
brûlage) qui provoque l’écornage.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
procède d’abord au prélèvement de ces bourgeons, </span></strong><em><span style="background: none;">en
les décollant bien à plat de l’os sous-jacent,</span></em><strong><span style="background: none;">
et les réimplante en zone périostique, ailleurs sur l’os frontal.
Il constate alors le développement de nouveaux disques germanitifs
générateurs de futurs cornillons et donc des cornes qui y seront
liés.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
émet alors l’hypothèse que puisqu’ils sont transportables de la
sorte, </span></strong><em><span style="background: none;">et
ré-implantables sur l’os, sans greffe inclusive proprement dite,</span></em><strong><span style="background: none;">
ces bourgeons germinatifs ne sont pas de nature proprement osseuse
mais qu’interagissant avec l’os support sous-jacent ils induisent
la formation du cornillon.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Ceci
est évidemment vrai en position frontale médiane.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
se propose alors de réaliser une « licorne » en
implantant côte à côte les deux bourgeons prélevés. Il constate
que les deux bourgeons vont fusionner, produisant un seul disque
germinatif mais plus important, générateur d’une corne unique qui
sera plus massive que les cornes originellement produites
naturellement par chacun des bourgeons germinatifs. Il poursuit ses
expérimentations sur des chèvres et des moutons avec des résultats
toujours positifs.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">Unibull</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><br /></span></p>
<span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><img title="unibull.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/unibull.png" />
</p>
</span><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">En
mars 1933, Dove réalise une opération déterminante auquel son nom
restera attaché : sur un veau Airshire d’un jour, il prélève
les deux bourgeons germinatifs et les réimplante côte à côte sur
l’os frontal, dans le plan médian au-dessus de la ligne des yeux. </span></span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
se contente de rectifier leur forme subcirculaire au niveau de la
tangence pour accroître la zone de contact entre les deux…</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Il
observe effectivement le développement d’un disque embryonnaire
sur le périoste sous-jacent, très large, qui induira un important
cornillon et donnera effectivement naissance à une corne massive
parfaitement constituée résultant de la « fusion » des
deux cornes par la conjonction des deux amas germinatifs initiaux.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">C’est
un plein succès connu sous de nom de « Unibull »,
le taureau-licorne !</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<strong><span style="background: none;">Un
animal parfaitement viable à l’activité tout à fait normale, qui
sera connu dans tous les USA et qui vivra son existence de bovin avec
toutes les particularités comportementales de leader exposées
ci-dessus par Lavers.</span></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;"><br />Théorie</p>
<span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><strong><span style="text-decoration: none;"><span style="background: none;">En
mai 1936, Dove expose officiellement sa théorie à l’Université
du Maine :</span></span></strong></p>
</span><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><em><span style="background: none;">« Les
bourgeons germinatifs des cornes ne sont pas de nature proprement
osseuse, mais leur présence sur toute zone périostique va induire
un cornillon et la corne associée, en une réaction complexe avec
l’os sous-jacent. </span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">Ces
bourgeons sont susceptibles de répartition aléatoire, bien que
soumis comme le reste de la structure crâniale où ils se trouvent
au déterminisme de l’architecture de l’animal.</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em><span style="background: none;">En
particulier, si pour un motif quelconque ces deux bourgeons
exceptionnellement ne se séparaient pas au stade embryonnaire
suivant le plan bilatéral classique de l’organisme, ou bien s’ils
restaient accolés accidentellement dans le plan médian une fois
séparés, sans migrer vers les zones temporales, ils induiraient par
fusion une corne unique massive en position frontale. »</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Cette
théorie, jamais réfutée à ce jour, s’applique à priori au
mécanisme d’apparition et de croissance des cornes de tous les
animaux qui en sont pourvus. </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Cela
intéresse donc tous les Bovidae sauvages, en particuliers gazelles
et antilopes, inexistantes en Europe occidentale mais fréquentes en
Orient, Afrique ou Asie, susceptibles de développer
exceptionnellement des spécimens de « licorne ».</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Une
réalité à rapprocher des témoignages rapportés par les
descriptions de licorne tant en Europe de l’est qu’en Asie, en
particulier à prendre en compte pour les licornes chinoises !</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Pour
être complet, nous mentionnerons l’existence dans la ménagerie du
cirque Barnum d’une « harde de licornes » : des
chèvres opérées suivant la technique élaborée par Dove.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;">Des
animaux qui furent interdits finalement d’exposition au milieu des
années 80, à la suite de l’intervention d’instances de
protection animale arguant de ce que l’opération de ces chevreaux
pour les rendre unicorne s’apparentait à de la maltraitance…</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="background: none;"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">IV.
Les Artiodactyles à « bois » : les Cervidae</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">- Les espèces concernées</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Les
Cervidae sont les représentants les plus importants de la faune
sauvage artiodactyle européenne qui ne compte guère que quelques
espèces, surtout montagnardes, de petits Bovidae (chamois, mouflons,
bouquetins, chèvres diverses).</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Si
le nombre d’espèces présentes est assez limité, leurs
populations ont toujours été importantes et les Cervidae ont
évidemment - au-delà de l’art cynégétique, notamment la vénerie
- largement été évoqués dans l’iconographie et la littérature
notamment du monde chrétien médiéval : essentiellement cerfs
et chevreuils.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Des
populations relictuelles d’élans ont survécu jusqu’au Moyen
Âge, au moins dans les plaines humides en France, en Belgique, mais
aussi en Suisse et en Allemagne avant que la chasse (pour la viande
et les trophées) ne les élimine de ces contrées. Cela est attesté
par des textes ou des fossiles récents en France à l’époque
gauloise jusqu’à l’an 250. Elles subsistent en Alsace au moins
jusqu’au IX<sup>eme</sup>
siècle. </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Un
texte mentionne un élan tué en 764 par deux seigneurs de la suite
de Pépin le Bref à Nordlingen (Bavière). </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Il
est signalé comme encore commun en Suisse jusque vers l’an mille.
Dans le Comté de Flandre où les zones humides étaient encore
nombreuses avant les grands drainages médiévaux, les derniers élans
auraient été tués vers l’an 900. </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">On
ne peut donc exclure l’élan de la mythologie de la licorne.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Pas
plus que les daims originaires d’Asie mineure, connus et importés
en occident dès l’antiquité gréco-romaine.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">(Néanmoins
la présence de palmure sur les bois des élans et des daims
semblerait les rendre moins susceptibles de donner naissance à des
licornes.)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">En
revanche, les rennes strictement nordiques seraient à exclure ici de
notre propos, de même que le sera la multitude des Cervidae
asiatiques auxquels notre analyse pourra ensuite évidemment
s’étendre.</span></p>
<span style="background: none;"><p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;">-
Le « bois »</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Le
bois est caractéristique des Cervidae et n’est porté que par les
mâles (sauf chez les rennes).</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">C’est
donc aussi un caractère sexuel secondaire pour lequel les hormones
(notamment la testostérone) jouent un rôle déterminant. Nous
évoquerons ici brièvement le cas du cerf, le plus emblématique et
aussi le plus étudié.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">La
vénerie a, au fil des siècles, développé un vocabulaire
spécifique que nous limiterons ici à ses termes les plus courants
indispensables à la compréhension du processus de croissance et
renouvellement des bois.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Tout
comme chez les Bovidae, le « bois » est issu d’un
organite osseux implanté sur l’os frontal : le <em>pivot</em>.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Ce
pivot provient également d’un bourgeon germinatif.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">La
différence d’avec le cornillon des Bovidae est que ce pivot,
structure osseuse frontale permanente, va avoir une taille très
limitée et produira le « bois », caduque et renouvelé
annuellement, qu’il va sécréter et nourrir grâce à une très
riche vascularisation qui se poursuit extérieurement dans le
<em>velours,
</em>tissu
cutané qui entoure l’os spongieux secrété et qui se desséchera
et desquamera en lambeaux plus ou moins sanguinolents visibles en fin
de la croissance.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">La
rapidité de la pousse osseuse des « bois » (en trois
mois en moyenne) chez les Cervidés, est sans égale dans le règne
animal. Ainsi le « bois » des Cervidae est anatomiquement
un os véritable!</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Les
bois d’un cerf adulte vont peser entre deux et trois kilos :
il s’en suit une déperdition considérable de calcium pour
l’animal – qui le puise dans son squelette - lors de la
calcification des bois, ce qui occasionne quasiment un syndrome
d’ostéoporose. Le cerf devra donc compenser cette perte par
alimentation, après chaque repousse des bois !</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Corne
et bois ne sont donc pas histologiquement et anatomiquement
comparables.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Si
la corne est un étui kératinisé permanent qui enveloppe le
cornillon fait d’un os pneumatique (ou alvéolaire), le bois est un
os spongieux, caduque, ramifié et calcifié en fin de croissance,
qui pousse sur le pivot (p) de l’os frontal.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Sur
le bois, caduc, on distingue à la base la <em>meule</em>
(c) entourée d’excroissances dont la taille augmente avec l’âge
de l’animal : <em>les
pierrures</em>.
Au-dessus, la hampe (b) ou <em>merrain
</em>entouré
des<em>
perlures</em>
(d’autant plus grosses que le bois poussé cette année-là est
plus important), portera les <em>andouillers</em>
et/ou <em>cors
</em>et se
terminera ramifié en <em>empaumure</em>.
</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Cette
croissance, son arrêt, la chute des bois sont sous l’influence des
variations cycliques de sécrétion de testostérone.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<img title="schema.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/schema.png" /></p>
</span><p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><img title="schema2.png, oct. 2017" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/schema2.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"> </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"> </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"> </span></p>
</span>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="background: none;"><br /></span></p>
</strong>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span lang="">Ce
qu’il importe se savoir ici est que tant que l’os est en
croissance et recouvert du velours qui le nourrit, </span><span lang=""><em>il
reste relativement mou</em></span><span lang="">
et fragile et est donc susceptible d’accidents, de heurts notamment
aux branches, susceptibles d’altérer sa croissance et son
développement, voire le supprimer complètement. Il en résulte une
ramure </span><span lang="fr-FR">asymétrique</span><span lang="">
nommée « tête bizarde », si fréquente que la vénerie
lui a décernée une sonnerie de trompe spéciale.</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;"><span lang="">Mais
tant que le pivot n’est pas altéré, la repousse pourra
s’effectuer </span><span lang="fr-FR">normalement</span><span lang="">
l’année suivante.</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Si
le pivot est accidenté on pourra même avoir un animal portant un
seul bois, ce qui n’est pas sans rappeler les dagornes précédemment
évoquées….</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><img title="bois.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/bois.png" /><img title="bois2.png, oct. 2017" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/bois2.png" /><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang=""><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang=""><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang=""><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang=""><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang=""><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span lang="">Cette
situation s’observe également chez le chevreuil bien que les bois
n’étant pas aussi </span><span lang="fr-FR">ramifiés</span><span lang="">,
cela soit moins spectaculaire.</span></span></p>
<span style="background: none;"><span lang=""><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;">Si nous avons évoqué ici largement la question de l’asymétrie de la ramure par altération accidentelle du velours ou du pivot, la question de l’unicorne frontale reste posée.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;">Autrement dit, à l’image de la non séparation ou non dissémination frontale des bourgeons germinatifs générateurs des cornillons, peut-on imaginer, en suivant la théorie de Dove la non séparation des bourgeons germinatifs des pivots ?</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;">La réponse est affirmative !</span></p>
</span>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><strong>-
Le chevreuil « Nicorne » de Prato</strong></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">« Licorne »
est photographié ici en 2008, à un an. C’est un chevreuil,
« unicorne » centrale, né au parc naturel du Prato
(Toscane).</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Sa
mère avait été heurtée par une voiture dans le parc pendant la
gestation. Cela ne l’a pas empêché de donner naissance à deux
faons parfaitement bien portants. </span><span style="background: none;">(A
la différence des cerfs où les biches n’ont qu’un faon par
portée, les chevreuils en ont classiquement deux, parfois trois…)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">« Licorne »
a donc un frère : il est tout à fait normal, et sa ramure a
deux bois bien symétriques.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Les
spécialistes s’interrogent sur cette anomalie tout en soulignant
que les chevreuils unicornes ne sont pas rares, mais pratiquement
toujours en position latérales : ces têtes bizarres liées à
un accident de ramure déjà évoquées.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Il
est certain que « Licorne » vivant en parc naturel, très
surveillé, permettra des analyses, entre autres génétiques,
intéressantes qui pourraient éclairer la question. Cependant la
normalité de son frère ne présage pas de découverte fructueuse
dans ce domaine.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Il
est clair que nous avons probablement ici un de ces cas rarissimes
de fusion des bourgeons des pivots… </span><span style="background: none;">Cela
est-il dû au choc reçu par sa mère? </span><span style="background: none;">Nous
ne le saurons sans doute jamais, mais cela prouve que tels animaux
existent bien…</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><span style="background: none;"><img title="daim2.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/daim2.png" /><br /></span></span></p>
</span><p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><img title="daim.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/daim.png" /><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;"><span style="background: none;"><br /></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><strong><em><br /></em></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><strong>-
La licorne de Slovénie</strong></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;"><img title="trophee_2.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/trophee_2.png" />Le
trophée ci-contre provient d’un chevreuil malencontreusement tué
en Slovénie au mois d’août 2014.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">On
remarquera le fort développement du bois unique central, déjà âgé,
la présence d’un très gros pivot qui a permis le développement
d’une meule unique à grosses pierrures qui recouvre tout l’os
frontal.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">La
scientifique slovène Boštjan Pokorny a authentifié la pièce
comme étant bien un crâne de chevreuil âgé à ramure aberrante.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<em><span style="background: none;">Selon
elle : « La déformation du "chevreuil-licorne"
n'avait en rien entravé sa croissance. En effet, l'animal était
déjà âgé, et même plus lourd que la moyenne, quand le chasseur
l'a tué. »</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Kip
Adams, directeur de la QDMA (organisme canadien de gestion raisonnée
des populations de cervidés) et des meilleurs spécialistes du
chevreuil n’a pas hésité à dire :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;"><em>"Dans
le cas de cet étrange mâle, les deux pédicules (On notera ici
l’emploi canadien du mot « pédicule » au lieu de
« pivot » utilisé classiquement) qui devraient être
séparés, ont grandi ensemble en une grande pédicule » </em></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">C’est
mot pour mot ce qu’aurait dit Franklin Dove : près de 80 ans
après l’énoncé de sa théorie, c’est la justification physique
appliquée aux Cervidae… </span><span style="background: none;">Une
rapide enquête conduit d’ailleurs à constater que ce cas n’est
pas du tout unique, précisément dans les forêts slovènes.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Faut-il
en déduire qu’un phénomène de dérive génétique est
possible dans cette région ? </span><span style="background: none;">La
question reste ouverte…</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;"><span style="text-decoration: none;"><strong>En
guise de conclusion…</strong></span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Parvenus
au terme de notre enquête, nous pouvons affirmer que les licornes
existent et ont toujours existé.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">La
plupart des récits et représentations permettent de cliver très
clairement ces animaux en deux types suivant la taille qui
correspondent tout à fait aux situations évoquées tant en Europe
qu’en Asie :</span></p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="background: none; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="background: none;">Grandes
licornes au corps assimilé à « un cheval à tête de cerf »
dont les grands Cervidés et les antilopes pourraient être à
l’origine.</span></p>
<li><p align="JUSTIFY" style="background: none; line-height: 100%; font-weight: normal; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Petites
licornes au corps assimilé à un âne ou une chèvre, dont les
chevreuils et autres cervidés de petite taille, ou les gazelles
pourraient être à l’origine, comme les ovins et caprins
sauvages…</span></p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Si
le narval n’est pas en cause, sa dent a enflammé l’imagination
des peuples et a contribué à matérialiser le caractère fabuleux
de ces animaux.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Pour
ceux qui resteraient convaincus de la participation des Rhinoceridae
à cette histoire, je les renvoie aux recommandations de Sainte
Hildegarde de Bingen à propos des vertus curatives de la licorne.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Dans
son ouvrage <em>Physica, sive Subtilitatum diversarum naturarum
creaturarum libri novem, sive Liber simplicis medicinae</em>
(1151-1158) elle recommande l’usage de la peau de licorne pour
lutter contre fièvre et peste :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<em><span style="background: none;">« …il
te faut faire une ceinture de sa peau, t’en ceindre à même la
peau et aucune peste et aucune fièvre ne pourra t’affecter. Fais
aussi des chaussures avec sa peau et porte les : tu auras
toujours les pieds sains… »</span></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<span style="background: none;">Si
le façonnage de la peau de cervidé ou de bovidé ne pose guère de
problème, on imaginera volontiers les difficultés insurmontables
liées à la mise en forme d’une peau de pachyderme de près de 2
cm d’épaisseur en chaussures, surtout génératrices alors
d’ampoules pour celui qui s’aventurerait à essayer de les
porter !</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;"><span style="background: none;"><strong>Claude Timmerman</strong> </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0.49cm;">
<strong><em>Notes :</em></strong></p>
<div id="sdfootnote1">
<p align="JUSTIFY" class="sdfootnote">1. L’appellation de « sabot fendu » comme
celle de « pied fendu » sont particulièrement
maladroites, sinon malheureuses, et zoologiquement totalement
inexactes, fussent-elles originellement bibliques.</p>
<p align="JUSTIFY" class="sdfootnote">Il n’existe
pas, sauf accident ou pathologie, de « sabot fendu » :
le sabot est une enveloppe cornée (kératinisée) protectrice, qui
enveloppe plus ou moins complètement la dernière phalange d’un
doigt…
</p>
<p align="JUSTIFY" class="sdfootnote"> Pas plus qu’il
n’existe normalement de « pied fendu ».</p>
<p align="JUSTIFY" class="sdfootnote"> Il existe chez les
Ongulés aux membres à nombre pair de doigts, la plupart n’ayant
d’ailleurs que deux doigts en appui normal au sol, une symétrie
axiale du pied qui apparaît donc extérieurement « fourchu »
alors qu’il est terminé par deux sabots parfaitement entiers -
parfois appelés « onglons » notamment chez les
Ruminants de petite taille (caprins, ovins, gazelles) - qui ne
sont nullement « fendus ». Il suffit pour
s’en convaincre de regarder ci-dessous les sabots des doigts
d’appui des membres antérieurs d’un bovin !</p>
<p align="JUSTIFY" class="sdfootnote"><img title="piedfendu.png, oct. 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/piedfendu.png" /></p>
</div>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />2. Faute de terme global adéquat pour désigner les diverses structures étudiées, nous avons repris - pour la clarté de l’exposé - le terme usuellement employé de « corne », que nous noterons partout entre guillemets dès qu’il désignera un appendice autre que la corne vraie, caractéristique du groupe des Bovidae comme nous l’exposerons.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">3.
Pour
les lecteurs intéressés on consultera avec profit, par exemple :</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em>Zoologie
II Vertébrés - <a href="https://www.abebooks.fr/servlet/SearchResults?an=GRASSE%2C+Pierre-P+%26+DEVILLERS%2C+Charles&cm_sp=det-_-bdp-_-author"><span style="text-decoration: none;">GRASSE,
Pierre-P & DEVILLERS, Charles</span></a>-
Masson
et Cie Editeurs, Paris, 1965 ; </em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em>Biologie Animale- Zoologie II –
Fasc 2- Mammifères – Anatomie comparée des Vertébrés - H Boué
et R Chanton – Doin, Paris ; </em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Biologie
animale - Les Cordés, anatomie comparée des Vertébrés</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">, </span>t.<span style="background: rgb(255, 255, 255);"> 3,
</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Beaumont
A.</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);"> et </span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Cassier
P.</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">, Paris,
Dunod université, </span>1987.
</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Des
ouvrages, certes aujourd’hui un peu anciens mais qui font toujours
autorité, qui datent d’une époque où la rigueur de l’analyse
n’était pas systématiquement manipulée pour s’inscrire dans
une vision doctrinale et justifier certains récents délires
évolutionnistes.</p> La santé des patients passe-t-elle par leur protection contre les médecins ?urn:md5:d643c2e7f9538a5ab1c47429718245be2017-09-16T13:05:00+01:00Terre FutureTRIBUNE LIBRE
<p style="margin-bottom: 0cm;"><img title="Diafoirus1.jpg, sept. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/Diafoirus1.jpg" /></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Telle
est bien la question qui doit se poser aujourd’hui à tout
« patient ».</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">L’évolution
latine du sens même du mot illustre parfaitement notre propos et
montre que la problématique est loin d’être nouvelle. « Patient »
vient du verbe déponent latin <em>patior,
pati, passus sum </em>dont
le sens a évolué dès l’époque romaine:</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">A
l’époque républicaine, sous la plume de Cicéron, ce verbe
signifie : <em>endurer,
souffrir, supporter</em>…</p>
<li><p style="margin-bottom: 0cm;">A
l’époque impériale, sous la plume de Suétone, le sens va
dériver en : <em>être
victime</em>,
<em>subir.</em></p>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Et
c’est à l’équivoque qu’illustre cette dérive sémantique que
l’on doit s’attacher, affection, ou médecin ?</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Quoi
ou qui subit le « patient » ?</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">De
quoi ou de qui le « patient » est-il victime ?</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Le
simple fait que la question se pose, et que les scandales atteignent
une ampleur telle qu’elle ne peut plus être masquée, démontre
l’effarante dérive dont tant la médecine que le « monde
médical » sont les acteurs : de discipline sanitaire de
base objet du préventif et du curatif, elle a muté aujourd’hui en
un médico-fascisme intolérable dont tout un chacun devient la
victime, obligée sinon consentante, à travers les oukases
aujourd’hui émis même par les états, sous l’égide de
l’<strong>O</strong>rganisation
mondiale de <strong>M</strong>altraitance
<strong>S</strong>anitaire.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Le
patient aujourd’hui est aussi, sinon d’abord, la victime de la
caste des praticiens.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Depuis
Molière fustigeant les Diafoirus, les sciences biologiques ont
énormément progressé, la physiologie n’est pas en reste, surtout
depuis la fin des années soixante-dix où les laboratoires se sont
enfin affranchis de la dictature des médecins dont la formation
n’est pas nécessairement la plus adaptée à la recherche…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Comme
me l’a personnellement dit, et répété, le professeur Christian
De Duwe (prix Nobel pour ses travaux sur les lysosomes) :</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">« <em>C’est
lorsque j’ai compris que je devais m’attacher à une vision
scientifique des problèmes, et que je devais m’affranchir des
conceptions médicales, que j’ai pu commencer sérieusement mes
travaux de recherche.</em> »</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Dommage
que nombre de ses collègues « chercheurs » en médecine
et pharmacologie - mais nettement moins talentueux il est vrai ! -
n’y aient réfléchi : cela éviterait tellement de bêtises,
de diagnostics sans fond, d’études « médicales »
statistiquement idiotes ou faussées par simple méconnaissance
méthodologique, et par voie de conséquence, de mise sur le marché
du médicament de produits au mieux inopérants et donc inutiles, au
pire carrément nocifs pour la santé, voire mortels à terme, comme
l'on en découvre certains aujourd’hui…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
devant l’ampleur du scandale que représentait le désastre
croissant imputable au monde médical, sous la pression de l’opinion
publique relayée par le monde politique, que fut élaborée et
promulguée <em><strong>la
loi n</strong></em><sup><em><strong>o</strong></em></sup><em><strong>
2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la
qualité du système de santé,</strong></em>
dite « loi Kouchner », qui reconnaissait enfin des droits
au patient - entre autre celui d’accéder à ses propres données
médicales jusque-là classées comme confidentielles et accessibles
aux seuls médecins (ce qui en dit long sur le mépris viscéral des
praticiens pour les patients considérés comme systématiquement
incapables de comprendre…mais qui risquaient aussi de se renseigner
ailleurs ce qui aurait pu être dangereux pour eux !) - et obligeait
les médecins, pour ceux qui y sont liés, à dévoiler leurs liens,
techniques et/ou financiers, avec les laboratoires pharmaceutiques…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Jusque-là,
systématiquement protégés par L’Ordre des Médecins, structure
corporative, à la fois juge et partie ce qui est commode, les
praticiens pouvaient faire quasiment ce qu’ils voulaient en toute
impunité…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Au
titre IV la loi reconnaît enfin de facto la faillibilité médicale
en instituant l’Office National d’Indemnisation des Accidents
Médicaux ! (ONIAM)</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Office_national_d%27indemnisation_des_accidents_m%C3%A9dicaux">https://fr.wikipedia.org/wiki/Office_national_d%27indemnisation_des_accidents_m%C3%A9dicaux</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Pour
la première fois la responsabilité des médecins, dans les
« bévues » médicales et sanitaires, est enfin désignée
et légalement reconnue.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Mais
rassurons-nous : le processus législatif, instauré par le
docteur Kouchner, assure une quasi impunité au praticien qui aura
ainsi grâce à ses assurances, la certitude d’éviter toute
sanction convertie en indemnités sonnantes et trébuchantes qui ne
sortiront donc pas même de sa poche !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">La
loi prévoit en effet <em><strong>une
indemnisation de l'aléa thérapeutique </strong></em>:
c'est-à-dire d'un <em><strong>accident
médical sans faute du professionnel </strong></em>!
(sic!)</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Là,
on a eu peur : pour un peu un médecin aurait pu être considéré
comme pénalement responsable de ses actes, mais nous n’en sommes
pas encore là !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Chaque
fois qu’un praticien sera clairement en cause il faudra encore
toujours passer par la voie judiciaire pour espérer le voir mis hors
d’état de nuire. Il est vrai, qu’on aura la chance d’avoir
désormais une oreille un peu plus complaisante, car jusqu’ici un
procès contre un médecin tournait toujours en exercice de style
montrant – à grand renfort d’expertises et de témoignages
unanimes émanant tous de collègues - le bien-fondé de l’attitude
du praticien en cause.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Les
mentalités commencent enfin à changer… dans le monde judiciaire
aussi !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">L’Office
National d’Indemnisation des Accidents Médicaux (ONI AM) prévoit
donc une <em><strong>indemnisation
amiable</strong></em>
des victimesdans
les cas avérés, limités à l’origine aux cas suivants:</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>infections
nosocomiales graves </strong>(contamination
en milieu hospitalier)</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>accidents
médicaux résultant de mesures sanitaires d'urgence, de
vaccinations obligatoires</strong></p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>dommages
transfusionnels résultant de contamination par le virus VIH</strong></p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>empoisonnement
au benfluorex, </strong>principe
actif du Médiator</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Les
victimes sont indemnisées soit par le laboratoire en cause ou son
assureur, soit par l’ONIAM, lorsque ce laboratoire ou cet assureur
refuse de présenter une offre d’indemnisation ou propose à la
victime une offre « manifestement insuffisante ». L’ONIAM
peut se retourner ensuite contre le laboratoire ou l’assureur
concernés.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">C’est
aujourd’hui ce qui se passe avec l’affaire du Mediator où le
laboratoire Servier a dépensé des fortunes en honoraires d’avocat
pour monter des manœuvres dilatoires afin de retarder l’échéance
de son inéluctable condamnation.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Seule
contre tous, la pneumologue Irène Frachon vient enfin d’obtenir,
après plus de six ans de procédure, le renvoi en correctionnelle
du laboratoire Servier et de l’Agence du Médicament !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">On
notera au passage dans cette affaire la façon scandaleuse dont le
corps médical – Ordre en tête évidemment – s’est défaussé
de sa responsabilité patente sur le dos du laboratoire : c’est
qu’un petit malin avait découvert que le Médiator avait un effet
« coupe faim » très efficace et il fut surtout
prescrit pour cela !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">De
fait, 80% des prescriptions, une écrasante majorité, ne
concernaient pas des patients diabétiques alors que le médicament
avait été conçu spécifiquement à leur intention !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Où
est la déontologie médicale quand la prescription a d’abord un
but pécuniaire : engranger des honoraires en satisfaisant une
clientèle dont la pathologie se résume au désir plus ou moins
hystérique d’amaigrissement ?</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Devant
ce scandale, l’état a évidemment dû durcir son contrôle et sa
politique de délivrance d’autorisation de mise sur le marché des
médicaments en créant l’Agence Nationale de Sécurité du
Médicament et des Produits de Santé (ANSM) aux pouvoirs plus
étendus que ceux de la précédente agence nationale chargée du
médicament…
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://ansm.sante.fr/">http://ansm.sante.fr</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Reste
à savoir si elle sera capable d’étouffer le nouveau scandale qui
se profile et qu’elle tente de limiter, voire de nier : celui du
Levothyrox !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Un
régulateur thyroïdien dont la molécule active ne serait pas en
cause, mais dont la formulation a changé, ce qui a conduit à voir
aujourd’hui plus d’un pour cent des utilisateurs présenter des
effets secondaires indésirables.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Une
pétition réunissant plus de 170 000 signatures circule pour
exiger le retrait de cette nouvelle formulation.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Pas
sûr que cela suffise à impressionner le laboratoire responsable ni
surtout l’agence qui a donné son aval à cette nouvelle
formulation. Tant qu’il n’y a pas mort d’homme…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">La
presse rapporte cependant les réactions multiples des
utilisateurs-cobayes forcés et souligne:
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">« Si
le Levothyrox n’est pas le cas le plus emblématique d'un point de
vue sanitaire, il met en lumière les lacunes de la pharmacovigilance
à la française. Pour le professeur Jean-David Zeitoun, auteur de
plusieurs travaux sur le sujet, <em><strong>"le
lien n’a pas pu être établi à 100%" entre les cas d’effets
secondaires et le nouveau médicament. "On ne comprend pas
pourquoi il y a des effets négatifs alors qu’il ne devrait pas y
en avoir."</strong></em> »</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/levothyrox-pourquoi-le-systeme-dalerte-pose-probleme_2360169.html">http://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/levothyrox-pourquoi-le-systeme-dalerte-pose-probleme_2360169.html</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Vous
avez bien lu, ce monument doctement énoncé du professeur
Zeitoun :</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong>"On
ne comprend pas pourquoi il y a des effets négatifs alors qu’il ne
devrait pas y en avoir."</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Ahurissant !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Il
faut au moins signer des travaux et être professeur de médecine
pour l’avoir sortie celle-là: c’est vrai qu’on aurait pu
mettre directement sur le marché un produit aux effets secondaires
déjà constatés et connus…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">(Cela
aurait évité des surprises et ces questions incongrues aujourd’hui
posées aux chercheurs et aux praticiens…)</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Plus
difficile est le combat mené aujourd’hui contre la population pour
rendre la vaccination obligatoire.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">L’affaire,
initiée par Marisol Touraine en application d’un oukase de l’OMS,
éclate aujourd’hui au grand jour avec Agnès Buzyn qui s’empresse
de se plier à ces exigences.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Imposer
11 vaccins – rien que cela – aux enfants de moins de deux ans !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Et
l’argument de fond invoqué est aussi grotesque que ce caprice
bureaucratique : « <em><strong>Ne
pas se faire vacciner, c’est faire courir un risque à la
collectivité</strong></em> »!</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Superbe
slogan ! Culpabiliser le récalcitrant au nom de sa
responsabilité vis-à-vis de la collectivité ! Que voilà
quelque chose de profondément « citoyen » !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Sauf
qu’il faudrait arrêter de prendre systématiquement le citoyen
pour un imbécile, car de deux choses l’une :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">ou
bien la vaccination est efficace, opérante et donc justifiée, et
alors tous ceux qui sont traités <em>sont
à l’abri d’une contamination potentielle</em>,
même liée au « récalcitrant » atteint qui servirait
de réservoir potentiellement propagateur.</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">ou
bien un risque de propagation épidémique existe effectivement et
l’effet protecteur escompté ne sera pas observé, ce qui
implique que la vaccination n’est pas efficace et n’a donc pas
lieu d’être !</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Mais
la logique, même la plus élémentaire, n’a jamais présidé aux
décisions officielles.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">La
question qui se pose d’abord est celle de l’inoculation de
l’aluminium utilisé comme adjuvant dans de (très) nombreux
vaccins…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">D’une
manière générale, le problème est celui de l’ingestion de
l’aluminium et de ses effets sur l’organisme ; ce qui met
déjà en jeu des intérêts économiques énormes dans le domaine
des contenants agro-alimentaires, du matériel culinaire, etc…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ10111091S.html">https://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ10111091S.html</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Les
réponses officielles, quelque peu dilatoires, montrent que la
question est loin d’être réglée !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Pour
les vaccins aussi où l’adjuvant aluminium s’avère assez
incontournable…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/04/25/24892-vaccins-linterminable-debat-sur-adjuvants-base-daluminium">http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/04/25/24892-vaccins-linterminable-debat-sur-adjuvants-base-daluminium</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Et
il s’avère que le risque pathologique est loin d’être
négligeable : <strong>la
myofasciite à macrophages l’illustre.</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://www.asso-e3m.fr/myofasciite-a-macrophages/quest-m-f-m/">http://www.asso-e3m.fr/myofasciite-a-macrophages/quest-m-f-m/</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Même
si cela mobilise l’attention des chercheurs dans de nombreux pays,
et si en France l’hôpital Henri Mondor est particulièrement actif
sur la question, les autorités sanitaires, confortées dans cette
voie par l’OMS, se cantonnent dans le négationnisme le plus
entêté…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">On
n’hésite pas alors à appeler l’Ordre des Médecins à la
rescousse qui n’hésitera pas, solidarité oblige, à radier de
l’ordre le professeur Joyeux coupable de non allégeance à
l’orthodoxie vaccinale !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Selon
la chambre disciplinaire, le professeur Joyeux <em><strong>«
a commis des manquements d’une extrême gravité au code de
déontologie »</strong></em>,
<em><strong>et
a enfreint la loi, notamment « en indiquant des dangers pour la
santé de suivre les recommandations du Haut Conseil de la santé
publique »</strong></em>.
(Sic)</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong>Il
n’a pas non plus respecté l’article stipulant que « le médecin
doit apporter son concours à l’action entreprise par les autorités
compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation
sanitaire » et qu’« il participe aux actions de vigilance
sanitaire ».</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/09/vaccination-henri-joyeux-radie-par-l-ordre-des-medecins_4966962_3224.html">http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/09/vaccination-henri-joyeux-radie-par-l-ordre-des-medecins_4966962_3224.html</a>dic!)</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Aujourd’hui
des pétitions et des manifestations fleurissent un peu partout
contre ce fascisme médical…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Mais
il y a tellement d’intérêts financiers en jeu dans l’industrie
pharmaceutique…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Dans
l’intervalle, comme au temps de Molière, on trouve toujours plus
de déclarations médicales étonnantes où l’ignorance le dispute
à la bêtise, avec bien sûr toute la suffisance qui sied aux
détenteurs de ce titre de « docteur » qui impose le
respect obligé des acteurs sociaux et la soumission aveugle des
patients dont le rôle se limite à acquiescer sans limites à leurs
prescriptions…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Récemment,
l’une des plus belles âneries sortie concerne, en Italie, un cas
de paludisme, mortel des suites de ses complications neurologiques,
dont une fillette a été victime.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2017/09/05/italie-une-fillette-de-quatre-ans-meurt-de-paludisme-autochtone_849964">https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2017/09/05/italie-une-fillette-de-quatre-ans-meurt-de-paludisme-autochtone_849964</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">« Quelques
heures après son hospitalisation, la fillette est tombée dans le
coma malgré le traitement antipaludique prescrit par les
spécialistes qui ont effectué le diagnostic sur la base des examens
sanguins. Transférée en réanimation pédiatrique dimanche matin à
Brescia, la petite fille est morte dans la nuit de dimanche à
lundi »<em><strong>.
« Il s'agit d'un cas extrêmement rare et étonnant car cette
maladie est transmise par un type de moustique qui ne vit pas en
Italie et nous ne savons rien sur le type de transmission du virus
dans ce cas précis »</strong></em>,
estime Giovanni Rezza, épidémiologiste et médecin chef du
département de maladies infectieuses de l'Institut supérieur de la
santé.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">L'hypothèse
des changements climatiques et d'une sorte de mutation des moustiques
est déjà envisagée<em><strong>.
«L'été a été extrêmement chaud et tous les scénarios sont
ouverts. Nous allons prélever des échantillons de moustiques et les
examiner. Il s'agit de toutes les façons d'un cas extrêmement rare
notamment dans la région de Trente qui n'a jamais été touchée par
le paludisme en raison de sa latitude »</strong></em>,
a expliqué un expert.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Autre
explication possible : un moustique aurait été « importé » dans
une valise par un passager en provenance d'une zone à risque et
aurait pu se reproduire avec un moustique autochtone en créant une
espèce hybride. »</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">On
en reste sans voix !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Le
pire ce n’est pas la densité des imbécillités énoncées ici, le
pire est qu’elles émanent apparemment d’un spécialiste et haut
responsable médical italien, et qu’elles soient reproduites –
sans la moindre réserve - dans « Le Quotidien du Médecin »</strong>.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Et
encore, plus angoissant, alors qu’on pouvait légitimement attendre
une pluie de commentaires indignés de la part de professionnels…
Il n’y a pratiquement eu aucune réaction !</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Deux
commentaires ineptes montrant clairement la totale méconnaissance
des mécanismes les plus simples de la génétique et de la
parasitologie, avant, enfin, une remarque laconique signalant qu’un
sporozoaire (sans indiquer lequel ne soyons pas trop exigeants)
n’est pas … un virus !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">L’article
date d’il y a trois jours et plus personne n’a ajouté de
commentaire depuis sa publication…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Il
faut le voir pour le croire !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><img title="x.png, sept. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/x.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Rappelons
pour nos lecteurs qui ne se revendiquent pas forcément, eux, être
des spécialistes :</p>
<ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">que
les Sporozoaires sont des Protozoaires parasites intracellulaires à
cycle généralement dixène (deux hôtes) dont l’hôte accessoire
est ici un moustique Anophèle, comme pour tous les Plasmodium
responsables des fièvres récurrentes dont le paludisme.</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">que
le paludisme - aujourd’hui déclaré éradiqué en Italie,
notamment depuis l’assèchement des marais débuté lors de la
politique de grands travaux instaurée par Mussolini (ce n’est pas
politiquement correct de l’indiquer, mais la réalité historique
oblige à le dire) - a toujours été endémique dans le pays.</p>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">que
les Anophèles vecteurs sont des moustiques indigènes en Italie,
notamment du sud, et qu’il n’y a nul besoin d’aller inventer
une quelconque « mutation » ou l’effet du
réchauffement climatique pour en trouver !</p>
</li>
</ul>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">N’importe
quel élève de première année de cycle biologique apprend cela !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Apparemment
les « professeurs de médecine » en sont dispensés…</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong>Et
c’est à des gens comme cela qu’on nous impose de confier notre
vie sans la moindre arrière-pensée !</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"> <em><strong>Claude
Timmerman</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><ins>Sur
la journaleuse</ins> :</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/auteur/ariel-f-dumont_156746?sort_by=comment_count&sort_order=DESC">https://www.lequotidiendumedecin.fr/auteur/ariel-f-dumont_156746?sort_by=comment_count&sort_order=DESC</a></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Correspondante
à Rome de multiples parutions, sévissant de Marianne au Matin de
Lausanne, traitant souvent du monde de la santé, Ariel Dumont
affiche ses positions très médicalement correctes, soutenant
l’action tant de Marisol Touraine que d’Agnès Buzyn et ne
manquant pas par exemple de dénoncer les médecines alternatives, de
fustiger des médecins homéopathes déjà persécutés, des
praticiens anti vaccination et tous ceux qui s’opposent à quelque
degré que cela soit à l’instauration de ce « dogmatisme
sanitaire en marche » qui règne sans partage à Rome comme à
Paris…</p>
<p> Chênes et chênaies dans l’histoire des croyances et des cultesurn:md5:52b5c1bdec31368beab6eece420204422017-07-29T15:50:00+01:00Terre FutureENVIRONNEMENT
<p>Dans nos pays, où toute trace de la forêt feuillue originelle est effacée, la rêverie seule peut s’aventurer sous les chênes des temps anciens, quand l’homme ne s’éloignait des lisières que dans la coulée de l’auroch ou du cerf, seul sentier alors offert à l’audace comme à la peur. Elle rassemblera les images du mythe, du conte, des récits les plus anciens, comme celles des peintres et des graveurs de la forêt terrible, d’Altdorfer à Gustave Doré, des photographies de jungle équatoriale et quelques séquences « d’enfer vert » (sans aucun souci de cohérence écologique), les paroles de l’oiseau à ce pauvre ahuri de Siegfried, la pénombre orchestrale où Golaud va vers la fontaine qui empoisonne l’espérance. Les leçons prudentes des historiens n’ont rien à faire là-dedans : la forêt disparue rejette sans fin dans l’imaginaire. Il suffit d’une promenade d’enfance dans les grands bois, fût-ce entre des lignes de Perrault, pour (ré)amorcer un cheminement de pensée où l’on quitte aussitôt les chemins raisonnables, attiré par le vertige de cette ombre vivante qui promet une lumière plus vive que celle des routes communes, une paix à la mesure de l’effroi – sinon, car la tentation est ambiguë, quelque pacte pour un savoir dont on sait seulement qu’il s’approfondira dans le renoncement au jour.</p>
<p>La forêt, c’est là où l’on se perd. Qui en a fait l’expérience sait ce que dérouté veut dire : plus d’échappée. On est dans un désert fait d’une surabondance de signes. Notre attention n’est pas à leur mesure, qui veut le regard aigu du chasseur ancien, ou l’instinct dans sa parfaite légèreté. Tant de repères et aucun repère. On se souvient alors des recettes scoutes : on cherche le nord à l’épaisseur des mousses sur les troncs – mais encore faut-il avoir un semblant de carte en tête. On aimerait bien grimper à l’arbre le plus haut, quitte à ne découvrir qu’une lumière inquiétante ; mais l’arbre le plus haut a dix mètres de fût complètement lisse. Alors on avance au hasard, comme le chevalier ou la petite gardeuse d’oies. Il arrive qu’on voie passer des bêtes, qu’on envie : elles connaissent toutes un chemin. Bientôt, et c’est une loi du genre, les arbres qui nous accompagnaient immobiles se mettent à marcher avec nous ; c’est tout un peuple qui nous cerne et nous précède, reconstituant sans cesse ce territoire peut-être infime où nous avançons infiniment. La forêt dessine un labyrinthe primordial plus terrible que celui des mythologies, car c’est l’infinité des repères qui piège.</p>
<p>Comme le mirage des sables c’est l’eau, celui des forêts c’est la lumière. Celle d’en haut, une ironie : on veut une lumière à hauteur d’homme, saisissable enfin à pleins bras quand on écartera les derniers branchages. Le mirage des forêts, c’est la fenêtre éclairée, de l’ermite ou de l’ogre, ou bien le regard du bord de source dont on peut craindre qu’il nous damne. Car tout ici est trahison. Parce que la forêt n’est rien d’autre qu’une immense noria du noir d’en bas qui se déverse dans le défaut des éclaircies, même en plein midi. La forêt tire des lacs entiers d’obscurité de la nuit des profondeurs. Et ce que nous attendons fébrilement dès lors que nous sommes perdus dans les bois, c’est la prairie ou le champ, au pire la clairière, en tout cas un lieu où il n’y aura pas d’arbres, c’est-à-dire pas de vecteurs d’ombre, pas de verticalité complice. Civiliser, serait-ce alors combler tous ces puits d’ombre dans le jour, établir un territoire pour l’accomplissement calme des yeux, dénier au ciel son amusement de nous voir marionnettes au bout des fils de soleil, au fond d’un théâtre d’arbres marmonnant d’éternelles histoires d’ombre ?</p>
<p>Quand les premiers agriculteurs s’en prennent à l’espace forestier d’Europe occidentale, plaines, collines et basses montagnes sont pour une bonne part sous la domination des arbres. Les pins, qui ont connu leur phase d’extension maximum vers -8000, ont alors cédé les meilleures places aux feuillus, et ceux-ci vont connaître un apogée trois fois millénaire sous la dynastie des chênes. Mais qu’on n’imagine pas la forêt primitive comme une sorte de Tronçais en moins propre. C’est un mélange d’essences de tous âges, où le chêne, dominant, est associé à d’autres grands arbres comme l’orme, le frêne, le tilleul, le merisier, parfois le charme, les érables, le hêtre. Cette forêt, plus ou moins dense selon les conditions de milieu, dominée par des arbres très âgés, est trouée d’éclaircies là où les plus vieux sujets se sont abattus, où les tempêtes ont couché des chablis. Il arrive aussi que la foudre allume des incendies qui offrent des espaces bienvenus au semis et à la pousse des essences de lumière – incendies qui ne sont sans doute pas tous naturels : des feux d’origine humaine, feux de rabatteurs en particulier, ont pu survenir bien avant les défrichements des agriculteurs. De leur côté, les grands herbivores forestiers ont un impact non négligeable sur le maintien, voire sur l’extension des espaces ouverts. Il n’en reste pas moins que, dans leur plénitude, les massifs ont une allure de forêt confuse, nullement accessible comme nos futaies, pleine d’obstacles au sol où le bois mort s’empile. Un sous-étage d’arbustes et de lianes, où souvent le noisetier abonde, accompagné par l’aubépine, le houx, la bourdaine, le chèvrefeuille, les ronces, le lierre, est doublé d’une strate arborescente intermédiaire peu homogène, à la croissance régulée par les vieux arbres dominants aux cimes plus ou moins clairsemées.</p>
<p><img title="693842725-foret-primaire-de-bialowieza-parc-national-de-bialowieza-marecage-bois-mort.jpg, juil. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/693842725-foret-primaire-de-bialowieza-parc-national-de-bialowieza-marecage-bois-mort.jpg" /></p>
<h1 class="firstHeading" id="firstHeading" lang="fr" style='background: none; margin: 0 0 0.25em; padding: 0; color: rgb(0, 0, 0); text-transform: none; line-height: 1.3; text-indent: 0; letter-spacing: normal; overflow: visible; font-family: "Linux Libertine", Georgia, Times, serif; font-size: 1.8em; font-style: normal; font-weight: normal; word-spacing: 0; border-bottom-color: rgb(162, 169, 177); border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; white-space: normal; orphans: 2; widows: 2; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; -webkit-text-stroke-width: 0; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;'>Forêt de Białowieża, ancienne forêt primaire d'Europe</h1>
<p>Les chênes n’y ont pas la physionomie trapue qu’affichent de nos jours de vieux sujets isolés (après avoir inspiré les graveurs du XIX<sup>e</sup> siècle). La plupart d’entre-eux sont des arbres à fût élevé, dégagé, très propres à décourager les Petit Poucet. Celui qui fut sorti du Rhône au début du siècle, avec ses 42 m de longueur subsistante et son fût de près de 2,90 m de diamètre à la base, témoigne sans doute de ce que pouvaient être les grands arbres de la vieille forêt feuillue primaire de l’Europe moyenne. Les druides n’avaient pas le vertige. « L’énormité des chênes de la forêt hercynienne (ancienne Germanie occidentale) dépasse toute merveille, dit Pline, (leurs) racines, se rencontrant et se repoussant, soulèvent de (véritables) collines ou bien, si la terre ne suit pas, s’arc-boutent comme des lutteurs pour former des arcs jusqu’à hauteur des branches mêmes, ainsi que des portes béantes où peuvent passer des escadrons de cavalerie » <a name="_ftnref1" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn1"><sup>[1]</sup></a>. Dans le Sud, la chênaie pubescente originelle s’apparentait sans doute davantage aux images romantiques de la forêt des contes : le chêne blanc, même en forme libre, conserve en général un fût assez court ; s’il s’élève, il est peu régulier ; avec l’âge, ses branches maîtresses, qui peuvent devenir énormes, tendent à s’étaler. Le chêne vert, qui fait des forêts sombres, étiole ses basses branches et peut développer, avec les siècles, un fût dégagé relativement élevé. Chez les feuillus de nos climats, ses peuplements les plus anciens sont ceux où règne dans son plus « religieux mystère » l’obscurité de la « forêt-cathédrale », même si les troncs sont loin d’avoir l’élan des grands chênes caduci-foliés.</p>
<p>Fréquentée par les chasseurs-cueilleurs, qui s’y repèrent grâce à leur attention constante aux signes de l’environnement, signes qu’ils complètent au besoin en semant des traces de leur passage, la forêt n’est habitée que de façon provisoire, lors des campements de chasse ou de cueillette. Il n’est pas impossible qu’on y ait ouvert volontairement, brandon en main, des trouées pour favoriser des plantes à baies amies des clairières, voire des affûts où surprendre des ruminants sylvestres attirés par l’herbe haute. Les groupes humains vivent dans les espaces ouverts, à l’adret des collines, sur les terrasses alluviales près des rivières ou encore au bord des lacs, de la mer. On vit plus près de l’eau et du rocher que de l’arbre. En même temps que le bois est requis par toutes les techniques (on a parlé à juste titre du Néolithique comme de « l’Age du bois »), pour les cabanes, les palissades, les pirogues, les pontons, et la plupart des objets de la vie quotidienne, qu’il assure la pérennité du feu, les sociétés s’édifient le dos tourné à la forêt. Assurées de réserves inépuisables derrière elles, c’est dans le territoire accessible aux regards qu’elles construisent le futur.</p>
<p>Est-il possible d’imaginer comment, au début des temps néolithiques, les hommes considèrent la forêt ? Quelles traces interpréter ? Les premiers témoignages écrits, déjà bien tardifs, qui évoquent une association entre l’arbre, les croyances et les cultes, peuvent-ils aider à entrevoir une perception originelle, dont la nature et l’expression restent forcément hypothétiques ? Les bois sacrés de l’Antiquité, dont la présence est aussi bien attestée chez les « barbares » que dans les mondes grec et latin, sont-ils comme le saint des saints d’un espace forestier qui, à l’origine, eût relevé tout entier du sacré ? Sont-ils les vestiges d’une dévotion depuis longtemps perdue sous sa forme première ? Dans quelle mesure ces espaces préservés ont-ils contribué, dans une fonction d’alibi, au recul général du manteau forestier ? Est-ce au renversement des relations à la terre qui s’opère à l’avènement de l’agriculture qu’on doit la prise en compte formelle de l’arbre et de la forêt comme lieux du sacré ? On ne voit jamais de représentations d’arbres, ni d’aucun végétal, dans l’art pariétal du Paléolithique supérieur, époque où les grands froids du Wûrm ont beaucoup fait régresser le couvert forestier, où la chasse est l’activité majeure de ceux qui occupent, en Europe, les zones méridionales et occidentales préservées des glaces. Le retour en force de là forêt, à l’Holocène, aurait-il pu alimenter une mémoire collective de l’arbre comme ennemi des sociétés, défenseur du monde animal dont la chasse devient alors plus difficile que dans les milieux ouverts ? Mais l’arbre n’est pas davantage présent dans l’art de la plupart des sociétés qui ont été, et sont parfois encore, en contact étroit avec la forêt « vierge » : c’est l’animal qui occupe toute la scène des représentations plastiques, et une bonne part de celle des mythes. L’arbre et la forêt auraient-ils eu davantage fonction de décor, au mieux de témoin, que d’acteur à part entière dans le jeu des croyances ?</p>
<p>L’un des paradoxes premiers des relations entre les sociétés occidentales et le monde des arbres tient à l’affirmation (sans doute tardive, mais c’est elle qui fait encore l’arrière-plan de nos représentations modernes de l’espace forestier) d’une sacralité qui a pour corollaires majeurs, dans les faits, la précocité comme l’étendue des défrichements. Que les temps chrétiens aient mis la dernière main à l’œuvre du paganisme, cela s’accorde à leur volonté d’éradiquer celui-ci en même temps que son territoire d’élection (supposé) ; mais la destruction de la forêt primaire était en grande partie accomplie dans le sud et l’ouest de l’Europe lorsque les moines du Haut Moyen Âge empoignent une vertueuse cognée. Comment comprendre, dans le monde antique, la « mise en défens » de certains espaces forestiers reconnus comme sacrés, en rapport direct avec le divin, et alors rigoureusement intouchables ou accessibles seulement après un laissez-passer sacrificiel, dans un contexte de déforestation intense, où les récits de conflits et de conquêtes font souvent état d’abattages massifs de forêts et même des bois sacrés de l’ennemi ? Nulle part il n’est jamais dit que la forêt ni les arbres soient « aimés » pour eux-mêmes, dans le sens que nous accordons aujourd’hui à ce verbe. Tout au contraire, la perception antique de la forêt « sauvage » s’apparente à la répulsion et à l’effroi. Sentiments qui, sans doute, ne vont pas sans l’appréhension d’une dimension sacrée, mais n’appellent aucune reconnaissance, aucun respect qui ne soit en même temps défensif. Aussi peut-on penser que l’arbre a très tôt caché la (défaite de la) forêt. La persistance de beaucoup de vieux chênes dans l’espace rural, à travers les siècles, certains jusqu’en notre temps, malgré la transformation profonde du manteau forestier subsistant, semble bien attester aussi que la fonction de garant symbolique du respect ou de la crainte a primé sur un respect qui aurait pu concerner le monde des arbres pour lui-même, dans sa manifestation de « force » indivisible. Nos ancêtres néolithiques n’étaient en rien des écologistes avant la lettre. On constatera plutôt que l’agriculture ne peut aller sans la séparation de l’arbre et de la forêt, celle-ci reculant alors vers l’originel et la « sauvagerie », état qui ne se reconnaît jamais qu’à distance – l’arbre, lui, se faisant allié de dévotion, et un jour simplement amical, dès lors qu’il s’intègre à l’espace humanisé, campagne ou village. S’il reste des chênes christianisés au cœur des forêts (où ils tiennent lieu de rappels rassurants de l’ordre extérieur), bien plus nombreux sont ceux qui, au bord des chemins ou dans les hameaux, confortent la rupture instituée depuis des millénaires à l’égard des confusions de l’inculte.</p>
<p>Prodigieuse auprès de la nôtre, la longévité des grands chênes en fait des familiers du temps. Statut qui suscite la déférence dans des sociétés où le vieillard (celui qui dépasse la quarantaine) devient un détenteur vénéré de la mémoire du groupe, une voix de sagesse. Respect, donc, mais doublé de crainte, voire de soupçon ; car ces arbres infiniment éloignés des contingences humaines, déjà capables de renaître à chaque printemps après avoir vécu la déroute solaire jusqu’aux portes de la mort, quelle histoire perdue ont-ils accompagnée ? Plus vieux que la mémoire, ce sont les témoins vivants du passé mythique, à « la condition presque immortelle, respectés par le temps et contemporains de l’origine du monde » <a name="_ftnref2" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn2"><sup>[2]</sup></a>. Ils se confondent avec les pères anciens, cette « race d’hommes sortie du tronc des chênes durs, (sans) traditions ni usages », qui furent les premiers habitants du Latium, selon le récit d’Évandre à Enée <a name="_ftnref3" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn3"><sup>[3]</sup></a>. C’est dans leur forêt profuse des bords du Tibre que l’héritier de Troie va fonder Rome, s’assurant un territoire en continuité temporelle avec les Immortels, <em>via </em>l’être terrestre qui leur est le plus étroitement apparenté, et sa progéniture ambiguë <a name="_ftnref4" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn4"><sup>[4]</sup></a>.</p>
<p><img title="chene.jpg, juil. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/chene.jpg" /></p>
<p>Les chênes sont aussi parmi les plus grands arbres de nos climats. Aucun feuillu ne s’aventure aussi haut dans le domaine des dieux et des oiseaux. Privilège qui leur est lourdement compté les jours de fureur céleste : bien plus que les autres essences, le chêne est foudroyé – sans qu’on puisse encore en trouver des raisons écologiques ou biologiques satisfaisantes. Les décomptes des forestiers le placent largement en tête sur les échelles de sensibilité à la foudre. Cette vulnérabilité particulière, qui ne pouvait échapper à l’homme ancien, associait d’emblée le chêne et l’éclair, attestait une relation, aussi énigmatique fût-elle, entre l’arbre et les puissances du feu céleste. Chez les Germains, les chênes sacrés étaient des arbres marqués de leur sceau.</p>
<p>Mais ce feu qui frappe l’arbre est d’une étrange nature, quasi double : son éclat, où le ciel semble se fendre, ouvre le passage aux pluies les plus généreuses, sinon les plus dévastatrices. Et le chêne majeur des bois sacrés s’élève au voisinage d’une source, en un lieu où se relient les éléments, où se résolvent les contraires. Ses esprits compagnons, les dryades <a name="_ftnref5" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn5"><sup>[5]</sup></a>, nymphes des forêts, et les hamadryades qui vivent dans le chêne même et meurent avec lui, sont de nature féminine. Association contradictoire ou complémentaire ? Car l’arbre déjà désigné par le dieu tonnant est aussi, par ses fruits, l’image du sexe mâle : <em>balanos </em>ou <em>glans, </em>les mots grec et latin, de même étymologie, qui désignent le gland, s’appliquent aussi à celui de l’homme. Les temps historiques, offerts à un dieu mâle, auraient-ils censuré l’<em>anima </em>du chêne ? Dans les langues latines modernes, la forêt appartient toujours au genre féminin, tandis que l’arbre est masculin. Dans les mondes grec et latin antiques, l’arbre est féminin, ses fruits sont neutres, si ce n’est le gland, lui-même féminin ! « L’arbre qui cache la forêt », serait-ce donc plus qu’une locution proverbiale ? Car l’arbre mâle, l’arbre moderne pourrait-on dire, dans sa verticalité rassurante tendue vers le jour sublime, a bel et bien fait écran devant l’horizontalité profonde, sans fin, de la forêt qui se dilue dans l’obscur. S’il en est le principe fondateur, l’arbre est aussi une quasi-antithèse de la forêt. Cette opposition, qui s’ajoute à la dualité de sa propre nature, doit rester à l’arrière-plan de tous les essais de compréhension de leur histoire commune.</p>
<p>L’oracle le plus ancien du monde grec, Dodone en Epire, était associé à un chêne. Ulysse s’y rendit afin « d’entendre signifier par la haute chevelure du divin chêne le conseil de Zeus : comment retourner au gras pays d’Ithaque » <a name="_ftnref6" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn6"><sup>[6]</sup></a>. Le dieu parlait dans un bruissement de feuilles, que trois officiantes interprétaient. Une colombe noire venue d’Egypte, dit la légende, s’était posée dans les branches de l’arbre sacré. « Parlant avec une voix humaine (elle aurait déclaré) qu’il fallait établir en cet endroit un oracle de Zeus » – tandis qu’un oiseau-sœur se rendait en Lybie, initiant un oracle d’Ammon. Hérodote, qui conte l’histoire dans son habituelle distance critique à l’égard des fables, attribue à des prêtresses égyptiennes, capturées et vendues comme esclaves en des temps reculés, l’instauration du culte prophétique ; d’autant plus, dit-il, que « les règles de l’art divinatoire appliquées à Thèbes en Egypte et à Dodone se trouvent fort ressemblantes ». Le hâle et les cheveux noirs de ces femmes, leur langage étranger « semblable au ramage des oiseaux », auraient fondé la légende des colombes <a name="_ftnref7" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn7"><sup>[7]</sup></a>. Les mythologues modernes optent pour des commentaires plus subtils, car les colombes interviennent en d’autres lieux de l’histoire compliquée des Olympiens. À Dodone, le culte à un Zeus prophétique s’était substitué à celui d’une divinité féminine, Dioné (plus tard latinisée en Diane), déesse du chêne et de ses colombes, pour les uns avatar de Rhéa, mère de Zeus et déesse du chêne, pour d’autres épouse ou fille du dieu. L’important, ici, est de rappeler l’antériorité des figures féminines du chêne sur l’image mâle qui reste associée à « l’arbre de Jupiter » : c’est vraisemblablement une déesse-mère qui habite la forêt originelle ; son arbre d’élection, qui reste cependant du genre féminin dans la langue grecque <em>(drus), </em>lui a été dérobé par le dieu mâle tard venu. L’Artémis pure et sanguinaire en perpétuera tardivement la virginité et la sauvagerie natives. Qu’on ne l’imagine pas sous les traits d’une matrone bienveillante : la Grande Mère des forêts préside aux rites du renouvellement des cycles cosmiques, longtemps demandeurs de sacrifices humains. Elle parraine le meurtre annuel du « roi-chêne » des plus anciens cultes de la végétation, éphémère époux de la déesse, dont le sang et les membres iront féconder la terre cultivée gagnée sur la défaite des arbres. La mauvaise fée, la sorcière mangeuse d’enfants, femmes de la forêt, sont de sa lignée.</p>
<p>L’appréhension commune de l’arbre « sacré », dans nos cultures, reste sous l’influence majeure du romantisme allemand et de son imaginaire des forêts comme lieu fondateur de l’émotion, du sentiment poétique et de l’élan vers le divin. Notre vision de l’arbre en représentant accompli des forces essentielles de la nature s’invente une origine dans l’image supposée d’un arbre adoré <em>pour lui-même </em>; elle s’apparente à des représentations qui ont eu cours (et persistent çà et là) dans des sociétés en contact étroit avec la forêt ; elle conserve une dynamique spirituelle dont on aurait tort de sourire ; mais elle néglige l’arbre dans sa situation majeure <em>d’intermédiaire </em>entre l’en-bas et l’en-haut, de médiateur attentif dans l’étendue de ses quêtes vers la nuit et le jour. Ce qu’on voit privilégier, dans la logique d’un temps de sacralisation de la nature pour elle-même, c’est l’arbre-être divin qui serait par lui-même un interlocuteur, l’un de ces sages non-humains vers lesquels se tourne une société sans repères de sagesse chez les hommes. Tenter de comprendre le rapport ancien avec les arbres appelle ce réajustement préalable : ce n’est pas l’arbre qu’on a vénéré, mais la puissance qui le traversait ; c’est la forêt plus que l’arbre lui-même qui est la demeure des dieux, où les dieux trouvent une démesure à leur mesure.</p>
<p>Et cela sous-entend l’aptitude à la substitution, puisque beaucoup d’arbres, dans la catégorie qui intéresse une croyance, sont des vecteurs potentiels de la communication avec les êtres surnaturels. La multiplicité des mêmes arbres, des chênes en particulier, n’est pas pour rien dans le paradoxe sacralité/destruction : la divinité ou les divinités qui se manifestent à travers les arbres auraient-elle besoin de <em>tous </em>ces intercesseurs alors qu’on voit bien que les plus vieux arbres eux-mêmes sont mortels, qu’ils finissent par s’effondrer ? Si le dieu ou la déesse est unique dans son champ d’influence, ses porte-parole sont potentiellement infinis. Il suffit qu’il reste assez d’arbres pour constituer un territoire idéal que la divinité se devra de fréquenter, incapable qu’elle est de contourner la restriction de l’ordre symbolique inventé, comme en toute innocence, par les hommes. Infiniment ancienne est notre aptitude à convertir l’inatteignable en une représentation, idole ou symbole, qui libère (ou du moins favorise) l’accès à la réalité où l’inatteignable s’incarne, forêt, fleuve, océan, veines des métaux profonds. Tout en aidant à l’appropriation du monde, le stratagème, en syllabes de pierre, d’os, d’ocre pilé, de corde pincée, suscite l’art, outre-discours, poursuite d’un dialogue interdit aux paroles communes – et en même temps leurre, miroir oblique où le dieu, sous sa propre image qui se brouille, voit l’homme, dès la première invocation, déjà tourné vers ailleurs. Il en résulte le couple religion/spoliation dont l’histoire des forêts, en Occident, est l’une des chroniques les plus fidèles.</p>
<p>La forêt, qui est pourtant tout <em>autre chose </em>que la somme de ses arbres, en devient donc divisible : quelques arbres, dans les cultes, peuvent résumer la forêt ; les arbres sont moins importants que la voix susceptible de les traverser. Reconnus comme la résidence préférée des dieux, ou bien désignés au dieu qui ne peut faire autrement que de les préférer puisque leur charge de foi les distingue désormais de <em>tous </em>les autres arbres, ces intermédiaires rassemblent la société dans une même adhésion, non à un quelconque pouvoir de l’arbre lui-même mais à une nécessaire fonction médiatrice. Celle-ci sera le plus souvent requise dans des cultes étrangers, du moins au premier degré, au domaine propre des arbres – ainsi, on s’adresse à Cérès, déesse des moissons, par l’intermédiaire d’un chêne. L’arbre consacré est un investissement social, et les sociétés gagnent beaucoup dans l’affaire : la garantie de communication avec le divin, un gage majeur d’identité (nos dieux nous appartiennent), et la liberté d’étendre leur territoire sur l’espace forestier implicitement désacralisé. Car les privilèges reconnus à l’arbre ne vont jamais sans un recul de la forêt dans la reconnaissance des peuples. Qui attente à l’arbre attentera en même temps au dieu et à la société qui l’invoque. On comprend alors la désinvolture des conquérants : les dieux amis de nos ennemis sont nos ennemis <a name="_ftnref8" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn8"><sup>[8]</sup></a>.</p>
<p>« <em>Silua </em>(la forêt) est devenue <em>lucus, </em>bois sacré, ou <em>nemus. </em>Les trois termes relèvent du <em>sacer </em>[sacré] ; mais <em>silua </em>est du côté du <em>tremendum </em>(du sauvage, du non encore exploité par l’homme) ; alors que <em>lucus, </em>lui, est toujours consacré par l’homme : reconnu comme numineux <a name="_ftnref9" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn9"><sup>[9]</sup></a>, et vénéré comme tel, il est déjà du côté de l’<em>ordo rerum </em>[ordre des choses] » <a name="_ftnref10" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn10"><sup>[10]</sup></a>. <em>Lucus </em>s’apparente à <em>lucere, </em>« briller », « éclairer », et fait allusion à la clairière. Dans l’antiquité italique, ce terme évoque toutefois un lieu sombre, effrayant, qu’il était interdit de modifier de quelque façon que ce fût. Tandis que le <em>nemus </em>est « le bois sacré “humanisé” de la tradition hellénique et hellénistique », « dans lequel, du moins à l’époque impériale, l’élément sacré est en régression devant l’élément esthétique » <a name="_ftnref11" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn11"><sup>[11]</sup></a>. <em>Nemus </em>dérive du verbe grec <em>némô, </em>« partager », « attribuer à un troupeau la partie du pâturage où l’on mène paître », « conduire au pâturage » (d’où, aussi, « nomade »). Chez plusieurs auteurs latins, <em>nemus </em>désigne clairement la forêt pâturée. On retrouve ici la relation : ouverture des forêts par les sociétés pastorales / définition d’un territoire semi-forestier humanisé / instauration d’un <em>lucus </em>qui, à l’origine, est un reste de la forêt primitive. Et l’on ne peut que s’interroger sur cette conversion de la clairière sacrilège, gagnée par l’incendie ou l’abattage sur la <em>silua </em>première, sœur des temps d’avant l’homme, en une enclave-témoin des confusions de l’inculte au beau milieu du territoire calme du berger et du laboureur, sinon dans l’espace urbanisé. Lieu sombre paradoxal dans un espace ouvert, résumé de la forêt terrifiante très à distance de celle-ci, le <em>lucus </em>est une sorte de <em>condensé d’originel. </em>Clairière inverse, il réintroduit dans l’espace humanisé un lieu d’effroi sacré dont il est vraisemblable de penser qu’il répète l’obscurité fondatrice, la terreur première, celles qu’il fallait surmonter pour transformer le monde.</p>
<p>Pourquoi jouer à se faire peur ? Pourquoi conserver des témoins de l’état ancien ? S’agit-il de rappeler les terreurs ancestrales ? D’affirmer le prix de la distance chèrement acquise de la futaie à la cité, de consolider périodiquement, par le sacrifice, des limites dont on sait qu’elles ne sont jamais infrangibles ? Et qu’en est-il du grand holocauste du peuple des arbres ? Est-il définitivement oblitéré par cette sorte de fétichisme qui fait conserver des traces de la victime là où l’avenir se construit, justement, dans l’opposition la plus radicale à sa mémoire ? Fétichisme et culpabilité s’apparient volontiers. Ne faudrait-il pas, alors, faire la part d’un remords secret des défricheurs : il a une place vraisemblable dans la genèse des croyances et des cultes en rapport avec les arbres. Remords qui ne peut tenir au seul fait d’avoir détruit, par nécessité, la demeure des dieux anciens, mais qui touche aussi au refoulement d’un meurtre obscurément voulu et savouré. Car n’est-il pas intolérable que les pères survivent à leurs enfants de façon aussi ostensible, tout en gardant leur sagesse pour eux, ne la partageant que dans l’énigme, dans l’éparpillement des feuilles ? Le sacrifice saisonnier d’un adolescent à la mère, généreuse et terrible, des gibiers et des moissons premières, n’aurait pas eu alors pour seule fonction de garantir par un sang jeune la pérennité des cycles, la permanence des fécondités, mais aussi de payer les intérêts d’une dette originelle que son énormité empêche de nommer. Le dragon des contes, au souffle de feu, qui réclame le tribut (parfois hebdomadaire) d’une jeune fille, est un être des forêts. Serait-il né de l’incendie des possessions anciennes de la Grande Mère, dont il perpétuerait la colère dans les siècles ? Il exige, lui, une nourriture féminine et vierge, seule à même de s’incorporer à la substance de l’esprit des terres sauvages, de compenser le vieillissement du monde <a name="_ftnref12" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn12"><sup>[12]</sup></a>. Si l’on fait taire un instant le remue-ménage des dieux, à la fois régi et amplifié par les cultes, il est peut-être possible d’entendre comme la sourde et interminable réplique du séisme originel : le viol et le meurtre de la forêt-mère, préalables obligés de l’appropriation de la nature, du règne d’un temps humanisé.</p>
<p><img title="watermark69.jpg, juil. 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/watermark69.jpg" /></p>
<p><strong>Forêt de la Sainte Baume</strong></p>
<p>Dans l’antiquité méditerranéenne, la répétition des sacrifices et des rituels associés, soit aux nouveaux défrichements, soit à la coupe périodique des taillis du <em>nemus, </em>soit à la célébration de la divinité du <em>lucus, </em>évoque, bien en-deçà de l’adresse aux dieux, la réminiscence des actes fondateurs de la déforestation. Une véritable codification de la relation au domaine boisé ou à ses vestiges consacrés est mise en place ; certains gestes y répètent l’abattage originel. Dans la Rome des premiers siècles de notre ère, le culte annuel rendu à la déesse Dia (Cérès) impliquait un (ré-) éclaircissement préalable du <em>lucus, </em>lequel « est autant une aire permanente au sein d’un bois, que le résultat d’un élagage qui s’imposait à chaque fois que l’on voulait rencontrer la divinité dans son bois sacré ». Comme il est probable que « les prêtres ne touchaient pas à cette clairière avant le sacrifice de Dia suivant, elle devait être envahie de nouvelles pousses et de branches […]. Ainsi l’établissement de la clairière était une nécessité et un préalable au sacrifice célébré dans le <em>lucus. </em>» Avant d’entrer dans le bois, où l’on sait que croissaient au moins des chênes verts et des lauriers, et d’accomplir l’éclaircie, le <em>magister </em>de la confrérie dévolue au culte de la déesse immolait deux jeunes truies sur l’autel situé à l’entrée du bois, afin d’expier et l’émondage, et « le travail à faire ». Laissé toute l’année à la seule disposition de la divinité, ce bois n’était pénétré que par les prêtres, soit à des fins sacrificielles, soit pour un entretien en relation avec le culte, comme l’enlèvement du bois mort, qu’on brûlait lors des sacrifices. Toute souillure, notamment par des cadavres, était proscrite. Comme les données relatives au temple de Dia ont leur analogue à propos d’autres sites latins, on peut « considérer qu’elles correspondent aux règles concernant tous les bois sacrés du monde italique et à la description du bois sacré comme un lieu touffu et impénétrable ». Le culte à <em>Dea Dia </em>durait trois jours, les deux premiers dans un sanctuaire urbain, le troisième dans le <em>lucus. </em>Ce que l’on sait des modalités du culte dans la ville même montre qu’il n’y avait pas de sacrifice expiatoire, que les célébrants « s’adressent à la divinité comme à un concitoyen alors que, dans son bois sacré, ils la rencontrent en tant que divinité, dans toute son altérité. C’est de la tension entre ces deux types d’approche des dieux que naissait la représentation de (leur) nature, éminemment supérieure aux hommes, mais pourtant accessible, et partie prenante dans la <em>respublica </em>» <a name="_ftnref13" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn13"><sup>[13]</sup></a>.</p>
<p>Dynamique du sacré qui conduit à la question de son origine : les dieux n’auraient-ils, ici, trouvé leur définition que dans l’établissement du <em>lucus </em>initial (c’est-à-dire par le défrichement) ; la simplification, sinon la mise en ordre de l’espace forestier « civilisant » les divinités, leur octroyant une parole saisissable par les hommes ? Perçue comme « numineuse », la forêt n’en est pas moins <em>impénétrable </em>comme sens autant que comme milieu. Il arrive, parfois, qu’elle parle, annonçant par une voix mystérieuse l’imminence d’un événement grave pour la vie de la cité, ou délivrant un oracle. Chez les Latins, c’est le plus notable des pouvoirs du dieu Faunus, à la nature et au sexe indécis, parfois mâle, parfois femelle, expert aussi en mauvais tours – car il s’amuse à effrayer les humains par ses apparitions-surprise, par des voix de nulle part qui restent souvent incompréhensibles. Certaines de ses formes représentent une menace pour la jeune mère et son enfant. Capables de prophétisme, oracles premiers, ces dieux archaïques de la forêt sont cependant trop capricieux pour qu’on puisse les mettre à contribution dans l’opération de jalonnage de l’avenir où, à travers l’acte divinatoire, les sociétés antiques investissent une bonne part de leur énergie cultuelle. Quand on ne s’en fait pas des alliés en leur offrant un espace de rencontre ritualisé, c’est-à-dire un temple où le dialogue devient possible dans les normes de l’invocation et du sacrifice, il importe de les tenir à distance : « pour que l’homme puisse habiter sans risque sur le sol de la cité, il fallait préalablement que soient expulsés les démons encombrants qui pouvaient s’y trouver. Cette libération était une condition nécessaire de la naissance de la cité, de l’émergence de la civilisation. Elle représentait un des aspects du passage du monde sauvage au monde civilisé. » <a name="_ftnref14" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn14"><sup>[14]</sup></a>.</p>
<p>Ce partage de l’espace forestier vaut pour beaucoup de sociétés à dominante agraire, et se perpétue jusqu’en notre temps : la réserve naturelle forestière tient plus que jamais lieu d’alibi dans un monde qui, globalement, déboise bien plus qu’il ne conserve ou replante. Dans les cultures du type chasse/cueillette, le système de troc avec les esprits tutélaires ne mettait pas en cause leur hégémonie. Pour que l’agriculture et les civilisations associées prospèrent dans l’espace et le temps, il fallait à l’inverse, nécessairement, <em>faire sortir les dieux de la forêt, </em>jusqu’à les reloger dans des demeures de pierre où la part de l’arbre passe dans l’ordre symbolique (les colonnes) ou bien ne réside plus que dans le matériau bois, qui rappelle la part prise par la forêt à l’élaboration des croyances.</p>
<p>Dans le partage ancien de la forêt tel qu’il est établi par l’instauration d’un <em>lucus </em>consacré, l’interdit est à la mesure de la spoliation qu’il autorise : qui attente aux arbres consacrés s’expose à la mort, et souvent de la façon la plus atroce – comme s’il fallait alors expier non seulement l’outrage à la divinité, mais aussi la destruction de tous ces arbres laissés pour compte du sacré, indirectement sacrifiés aux divinités des moissons. Certains récits mythiques semblent révéler, d’ailleurs, un profond espace de culpabilité entre l’arbre et la terre cultivée, évoquant peut-être aussi, en manière de parabole, les effets de la déforestation sur ce qu’on nommera un jour les équilibres écologiques. Ainsi de l’histoire d’Erysichthon, fils de Triopas, roi de Thessalie, telle que la raconte Ovide : « assez fou pour mépriser la puissance des dieux », il a « profané un temple de Cérès, une hache à la main » et « porté un fer sacrilège sur […] un chêne immense, au tronc séculaire, entouré de bandelettes, de tablettes commémoratives et de guirlandes, témoignages de vœux satisfaits ». Sous les premiers coups de hache, l’arbre pousse un gémissement et son écorce saigne ; l’un des assistants, qui retient le bras destructeur, est décapité ; l’arbre immense finit par s’effondrer à la consternation des dryades qui vont demander à Cérès le châtiment du criminel. La déesse décide « qu’elle déchirera son corps en le livrant aux tourments de la faim » ; mais, comme « les destins ne permettent pas que Cérès et la Faim se rencontrent », c’est une oréade, nymphe des montagnes, qui ira porter l’ordre divin à la Faim, « à l’extrémité de la Scythie […], un pays désolé, une terre stérile, sans moissons, sans arbres ». Depuis le « champ pierreux (où elle) arrachait avec ses ongles et avec ses dents quelques rares brins d’herbes » <a name="_ftnref15" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn15"><sup>[15]</sup></a>, la Faim, portée par le vent, gagne la couche d’Érysichthon endormi et son baiser lui insuffle une boulimie incoercible.</p>
<p>Indépendamment des diverses interprétations possibles du mythe, il y a ce paradoxe, déjà évoqué : un chêne témoin de la forêt originelle est consacré à la déesse des moissons, la Déméter des Grecs. Et de « quels vœux satisfaits » témoignent les bandelettes et autres ex-voto qui ornent son tronc ? S’agit-il de prières pour de bonnes récoltes, et si c’est le cas, pourquoi ce passage par l’intermédiaire des forces à l’œuvre du bord de l’inculte ? Faudrait-il déceler, dans ce curieux trafic d’influences, la preuve d’un savoir sous-jacent où la forêt, à travers l’arbre qui la résume, reste le territoire d’origine du don de nourriture ? Le champ gagné sur la forêt défrichée reste sous sa dépendance symbolique, la déesse des céréales allant même résider, à l’occasion, là où demeuraient les dieux du monde sauvage. Mais le lien pourrait s’étendre, au-delà du symbole, jusqu’aux relations de nécessités où le champ reçoit de la forêt l’eau des sources, l’abri contre le vent, la fumure du troupeau qui paît le sous-bois du <em>nemus. </em>L’arbre de Cérès abattu, c’est le champ qui est menacé, puisque la punition du bûcheron sacrilège ressemble fort à la famine, la description du pays de la Faim à la terre épuisée par l’incurie des sociétés paysannes méditerranéennes. Dès lors, la fable d’Érysichthon tiendrait lieu de substitut cathartique à la culpabilité des défricheurs. La faim terrible qui est la punition du destructeur de la forêt contribue à nous préserver des famines. Il peut convertir tout son patrimoine en nourriture, aller jusqu’à vendre sa fille (c’est-à-dire l’avenir), finir sa vie en mendiant affamé fouillant les ordures : c’est de dilapidation du monde qu’il s’agit, et de son corollaire ultime, la misère. Robert Graves avance que le nom d’Érysichthon signifiant «<em> </em>celui qui déchire la terre », cela « indique que son véritable crime était d’avoir osé labourer sans l’autorisation de Déméter » <a name="_ftnref16" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn16"><sup>[16]</sup></a>; d’où la punition par la faim. Il me semble qu’on peut entendre la métaphore de plus près, et voir dans l’acte du bûcheron mythique non seulement l’offense aux divinités du territoire humanisé, mais aussi l’image de la déchirure initiale où le vêtement originel de la Grande Déesse a été mis en pièces, où le champ s’est instauré par le sacrilège tandis que le pouvoir de semer, qui octroyait aux sociétés certaines prérogatives des dieux, initiait en même temps le péril de famine.</p>
<p>Désormais bien distinct de la divinité protéiforme des grandes forêts, aux innombrables métamorphoses, le bois sacré peut finir par se résoudre à un seul arbre intercesseur, intermédiaire entre la supplique des hommes et l’attention évasive d’un dieu détourné de l’ombre, devenu céleste. Au centre de l’enclos sacré, l’arbre se fait axe de transmission du dialogue mystique. Faut-il entériner pour autant l’image, par excellence romantique, d’une forêt modèle des cathédrales, où les piliers rappelleraient les troncs, les voûtes des branches en arceaux, les vitraux ces fragments de jour qui tombent des frondaisons ? Quels que soient les modèles qui inspirent, consciemment ou non, les premiers bâtisseurs de temples, on remarquera que les églises chrétiennes, surtout médiévales, et même quand la technologie du verre autoriserait une relative clarté, rétablissent en elles l’obscurité des anciennes forêts. Est-ce pour faire désirer davantage la petite lumière que l’autel propose à hauteur d’homme, tel un signe de la lisière bienvenue ? Cependant, de nos jours encore, l’image de la déesse-mère se distingue, dans la pénombre, à son buisson de flammes sans cesse rajeuni.</p>
<p>Le chêne, dont on sait qu’il est l’élément essentiel de l’<em>alsos </em>grec comme du <em>lucus </em>latin, est également présent dès les origines de la tradition judéo-chrétienne. Abraham fait étape « au lieu saint de Sichem (Naplouse), au chêne de Moré ». Plus tard, YHWH (« Yahvé ») choisit de lui apparaître « au chêne de Mambré » (Hébron). C’est sous « le chêne qui est près de Sichem que Jacob enfouit « tous les dieux étrangers » de sa famille avant de monter à Béthel <a name="_ftnref17" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn17"><sup>[17]</sup></a>, l’ancienne Luz, où Debora, la nourrice de Rebecca, mourut et fut ensevelie « au-dessous de Bethel, sous le chêne ». Il s’agit d’arbres connus, vénérés, enclos sacrés pré-judaïques dont la mention ne tient en rien de l’anecdote. Les Patriarches connaissent leur importance dans le peuple et doivent, ou y faire d’une certaine façon acte d’allégeance, ou les intégrer à la nouvelle foi – et Yahvé lui-même se manifeste sur ce territoire des dieux païens. Si Jacob enterre les idoles sous <em>le </em>chêne, c’est parce qu’il sait que nul n’osera aller les exhumer en ce lieu voué aux manifestations des forces supérieures, quelles qu’elles soient. Il restitue les signes païens au territoire des divinités anciennes ; acte néanmoins ambigu, qui laisse deviner un reste d’attention pour leurs prérogatives – car pourquoi ne pas avoir détruit les images ? C’est encore ici un moment de transition, où l’arbre est le témoin actif d’une passation de pouvoirs divins ; sa fonction se perpétue dans la substitution des croyances. Les mises à mort de chênes sacrés n’auront lieu que bien plus tard. Aussi, « sous le chêne qui est dans le sanctuaire de Yahvé », toujours à Sichem, Josué pourra-t-il dresser une stèle en témoignage du pacte de Dieu et d’Israël, accepté par le peuple <a name="_ftnref18" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn18"><sup>[18]</sup></a>. L’arbre y reste vecteur d’attention divine.</p>
<p>Il n’empêche : les anciens dieux ont la vie dure, et la faim cruelle. En témoignent les rites « païens » associés aux arbres, que dénoncent les Prophètes en d’autres lieux de l’Ancien Testament. Au VIII<sup>e</sup> siècle avant J.C., s’indignant aux crimes d’Israël, Osée dénonce une dévotion aux arbres où l’aspect divinatoire, évoqué sur le mode de la dérision, rappelle cependant la fonction du chêne oraculaire : « Mon peuple consulte son morceau de bois et c’est son bâton qui le renseigne […] ; ils sacrifient sur le sommet des montagnes, ils brûlent leurs offrandes sur les collines, sous le chêne, le peuplier, le térébinthe ; on est si bien sous leurs ombrages ! » Au VI<sup>e</sup> siècle, Isaïe s’indigne d’un culte des arbres, ou en rapport avec l’alliance arbre / rocher / grotte, culte associé à des sacrifices humains – alors que ces pratiques avaient probablement disparu dans la Grèce contemporaine : « Vous qui vous excitez près des térébinthes, sous tout arbre verdoyant, immolant des enfants dans les ravins, les fissures des rochers <em>». </em>Son contemporain Ézéchiel annonce leur châtiment : « Vous saurez que je suis YHWH quand leurs cadavres, percés de coups, seront là parmi leurs idoles, tout autour de leurs autels, sur toute colline élevée […], sous tout arbre verdoyant, sous tout chêne touffu, là où ils offrent un parfum d’apaisement à toutes leurs divinités » <a name="_ftnref19" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn19"><sup>[19]</sup></a>. L’allusion aux « arbres verdoyants » fait supposer une préférence pour les sempervirents comme le pistachier lentisque et le chêne <em>Quercus calliprinos</em> <a name="_ftnref20" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn20"><sup>[20]</sup></a>. Au temps d’Eusèbe de Césarée (III<sup>e</sup>-IV<sup>e</sup> siècles) et de Saint Basile (IV<sup>e</sup> siècle), on venait en pèlerinage à un chêne de Mambré, supposé témoin de la Genèse. Au XIV<sup>e</sup> siècle, John Mandeville, voyageur anglais, dit avoir vu sur le Mont Mambré les restes d’un vieux chêne contemporain d’Abraham, desséché à la mort du Christ. Et c’est bien cet événement-là qui, en Occident, décide de la fin de l’arbre intercesseur comme confident des saisons païennes : il a une fois pour toutes légué son pouvoir et ses alliances à la Croix, cet arbre du sacrifice qui deviendra le repère absolu d’une renaissance libérée des cycles.</p>
<p>Dans les mythes et les cultes des peuples non-méditerranéens, Germains en particulier, le chêne tient une place tout aussi importante, et s’y retrouve souvent associé à un dieu tonnant, double boréal de Zeus, dont le Thor germanique est la forme la plus connue. Le bois sacré des Germains et des peuples nordiques, comme sans doute celui des Latins, est un vestige probable de la forêt primaire. Là, le chêne « est la présence du dieu sans être ce dieu lui-même, comme l’indique clairement l’adoration plus particulière qu’avaient les Germains pour les chênes foudroyés et qui en portaient la marque. Si le tonnerre est le langage de Zeus, l’arbre brisé est le témoignage permanent de cette parole fugace. » <a name="_ftnref21" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn21"><sup>[21]</sup></a> Au point qu’on vénère comme pilier cosmique et axe du monde un tronc de chêne ainsi désigné par les puissances célestes, arbre mort taillé en colonne ou en pyramide. En 772, Charlemagne abattit cet <em>Irmensul </em>des Saxons <a name="_ftnref22" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn22"><sup>[22]</sup></a> – lequel, aussi bien que le menhir ou l’obélisque, n’est pas sans préfigurer le clocher de l’église chrétienne. Au XI<sup>e</sup> siècle, on pratiquait encore des sacrifices humains dans le sanctuaire d’Upsal, au sud de la Suède : « Pendant neuf jours, on immolait chaque jour six victimes dont chaque fois un homme. Les dépouilles étaient immédiatement suspendues aux arbres du bois sacré qui entouraient le temple » <a name="_ftnref23" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn23"><sup>[23]</sup></a>. Dans le domaine celtique du nord de la Gaule, ce sont des arbres coupés et replantés, voire des poteaux, qui tiennent lieu d’enclos sacré. On y suspend des trophées : corps et armes des ennemis tués au combat, ou sacrifiés. Dans les sanctuaires de Gournay-sur-Aronde et de Saint-Maur, le lieu central du sacrifice « est une grande fosse où se faisaient les offrandes animales, et où surtout elles pourrissaient » ; ce qui laisse entendre un culte « tourné vers le bas », vers les forces souterraines. Non attestées antérieurement au III<sup>e</sup> siècle avant J.C., ces pratiques originaires de l’Asie centrale et septentrionale semblent avoir été importées des régions du sud-est de l’Europe et de l’Asie Mineure par des peuples migrants, dont les Belges faisaient partie. « Seul l’usage du bois importait ; à défaut d’arbre sur place, et pour permettre le déplacement, une simple perche pouvait être utilisée. Le trophée se transformait alors en un étrange épouvantail humain, comme en décrit Hérodote […] à propos des Scythes » <a name="_ftnref24" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn24"><sup>[24]</sup></a> – comme l’est aussi, d’une certaine façon, la croix des suppliciés, où l’arbre schématisé n’est plus dressé que comme l’image terrorisante du pouvoir judiciaire, militaire ou politique.</p>
<p>Dans le cas des rituels qui se satisfont de l’arbre mort ou de sa représentation symbolique, la fonction de bois de justice laissée dans son registre propre, il n’est pas sans intérêt de souligner leur lien, fût-il circonscrit dans l’espace et le temps, avec la dévotion aux forces souterraines : un arbre coupé ou un poteau ont perdu leur pouvoir naturel de relier avec l’en-haut. Par contre, l’acte même de les enfoncer en terre peut affirmer une volonté de communiquer avec l’en-bas. En ce qui concerne la Gaule septentrionale, ces pratiques ont lieu dans une région en grande partie déboisée depuis au moins le début de l’âge du fer, où il n’est peut-être pas étonnant qu’une société sédentarisée dans un paysage ouvert par l’agriculture ait perpétué des traditions cultuelles de gens des steppes. « C’est un bien curieux rôle que joue l’arbre dans le trophée celtique. Il n’est plus seulement moyen de communication du bas vers le haut, des hommes aux dieux. Il est, au sens littéral, porteur de message, message qui serait une offrande lui collant à l’écorce. » <a name="_ftnref25" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn25"><sup>[25]</sup></a> Mais, si l’adresse aux dieux célestes reste possible, la plantation de l’arbre ou du pieu à trophées semble avoir une forte connotation chthonienne, la dépouille dont le sang s’égoutte sur le sol remplaçant le feu sacrificiel dont la fumée s’élève dans les branches vivantes <a name="_ftnref26" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn26"><sup>[26]</sup></a>.</p>
<p>Qu’il s’agisse, en Grèce ancienne, d’affirmer la suprématie d’un pouvoir ou d’un régime politique sur un autre, chez les Latins d’étendre une hégémonie fondée sur la consommation du monde, ou bien, pour les chrétiens, d’asseoir la primauté d’un nouveau dieu débarrassé de tout intercesseur parmi les êtres naturels, faisant de l’homme même son temple, cela s’exprime dans la destruction pure et simple du bois ou de l’arbre sacrés. Comme on l’a déjà vu, le problème du relogement des dieux n’encombre guère les conquérants. Au V<sup>e</sup> siècle, Hérodote raconte que le Spartiate Cléomène, après avoir massacré les Argiens qui s’étaient réfugiés dans le sanctuaire d’Argos, « sans respect pour le bois sacré lui-même, l’avait fait incendier » <a name="_ftnref27" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn27"><sup>[27]</sup></a>. Lucain, au I<sup>er</sup> siècle avant J.-C, conte, lui, la terreur des soldats forcés d’abattre le bois sacré des Messaliotes, si vive que le général de César lui-même dut donner l’exemple et prendre la cognée, assumant seul la responsabilité du sacrilège : il fallait du bois de charpente pour bâtir les instruments du siège de Marseille (en 49), et le pays était déjà entièrement déboisé <a name="_ftnref28" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn28"><sup>[28]</sup></a>.</p>
<p>Pendant les premiers siècles chrétiens, les cultes associés aux vieux arbres traversaient sans peine les larges mailles des premiers réseaux de la foi nouvelle, dont les propagateurs mirent bien du temps à extirper un paganisme aussi solidement enraciné que les chênes eux-mêmes, et toujours prêt à rejeter de souche. Les chrétiens ne furent pas les derniers à s’adonner ou à revenir au culte du feu, des arbres, des fontaines. En 443 (ou 452), le deuxième concile d’Arles met en garde ces égarés, et même leurs évêques : « Si, sur le territoire placé sous la juridiction d’un évêque, des infidèles allument des torches, s’ils vénèrent des arbres, des fontaines ou des pierres et que l’évêque néglige de déraciner ces pratiques, qu’il se sache prévenu de sacrilège » <a name="_ftnref29" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn29"><sup>[29]</sup></a>. Dans le capitulaire de Leipzig de 743, le « culte des forêts que l’on nomme Nimidas » est condamné comme superstition <a name="_ftnref30" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn30"><sup>[30]</sup></a>. À l’apogée du Moyen Âge, en Europe occidentale, même si la dévotion ouverte à des divinités associées à la forêt semble révolue, il subsiste, outre un fonds de croyances populaires très vivace, des recours insidieux à l’image du chêne à l’intérieur même des églises gothiques. En Angleterre, feuilles et glands sont souvent représentés sur les croisées d’ogives, les chapiteaux, ou en d’autres lieux peu accessibles aux regards.</p>
<p>Au début du XIX<sup>e</sup> siècle encore, à Cuse, dans le Doubs, on allait en pèlerinage jusqu’à « une douzaine de chênes énormes […] nommés par le peuple les Chênes bénits ». On y dressait un reposoir à la Fête-Dieu. Bien que « plusieurs de ces arbres vénérés [eussent] été ornés de croix et de madones », on peut supposer une mémoire de bois sacré païen, car, après sa destruction en 1832 sur ordre de « l’Administration », il n’y eut plus jamais de vendanges ni de récoltes aussi bonnes qu’auparavant <a name="_ftnref31" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn31"><sup>[31]</sup></a> constat où les gens du pays reconnaissaient implicitement la relation immémoriale entre ces arbres consacrés et la fécondité du sol. Évocation de <em>lucus, </em>aussi, que le « chêne beignet » qui existait encore à Neuillé (Maine-et-Loire) au milieu du XIX<sup>e</sup> siècle : il était entouré d’un cercle de grosses pierres ; tous les ans, à la Chandeleur, les bergères, qui apportaient chacune œufs, huile ou farine, y faisaient des crêpes ou des beignets, survivance possible d’anciennes offrandes d’un culte lunaire associé à la fête celte du printemps de début février, et dansaient jusqu’à la nuit dans le vieil enclos magique <a name="_ftnref32" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn32"><sup>[32]</sup></a>. En Lithuanie comme en Lettonie, où le christianisme ne pénétra qu’au XIV<sup>e</sup> siècle, des cérémonies associées au culte des morts, dans des bois à caractère sacré, survivaient encore à la fin du XX<sup>e</sup>. Et les « arbres à clous », où l’on vient ficher son vœu à coups de marteau, comme ceux, souvent des chênes, qui endossent les maux représentés par des morceaux d’étoffe, voire des pansements, se rencontrent toujours çà et là dans nos pays, certains aussi visités que des sanctuaires de guérison, remémorant, aussi bien que le « chêne beignet », l’arbre abattu par Érysichthon l’impie.</p>
<p>Les saints ermites des premiers temps du christianisme usèrent de divers stratagèmes pour détourner le peuple des croyances associées aux arbres, non sans se rappeler les méthodes expéditives des conquérants latins. Dans les pays de tradition celtique, des saints Colman, Colomban, Ronan et quelques autres, n’hésitèrent pas à bâtir leur hutte sous les vieux chênes consacrés par les rituels druidiques, prouvant par là que leur dieu, non seulement ne craignait pas la concurrence des divinités du haut feuillage (ou du sous-sol), mais saurait bien les réduire au silence – ne serait-ce qu’en s’en faisant des alliés. Fût-ce après la mort du propagateur de la nouvelle foi : Ronan (V<sup>e </sup>ou VI<sup>e</sup> siècle), vénéré en Armorique, conduisit lui-même, défunt, un chariot tiré par quatre bœufs « au centre de la forêt, où étaient les plus grands chênes […]. On comprit ; on enterra le saint et on bâtit son église en ce lieu. » <a name="_ftnref33" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn33"><sup>[33]</sup></a> Preuve parmi bien d’autres du recouvrement des cultes, et déjà dans la simple occupation du sol consacré. Colomban <a name="_ftnref34" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn34"><sup>[34]</sup></a>, lui, de son vivant (VII<sup>e</sup> siècle), habitait sous un chêne. L’arbre était si redouté que, lorsqu’un orage l’abattit après la mort du saint, personne n’osa porter la main sur sa dépouille, sauf un tanneur peu scrupuleux qui, avec l’écorce, traita un cuir dont il se fit des souliers. Mal lui en prit car, les ayant chaussés, il fut envahi par la lèpre. Ce genre de punition, fréquent dans l’hagiographie en relation avec l’arbre, évoque tout à fait les rancœurs habituelles aux dieux de la mythologie : au saint la vertu, la charité, le pardon ; à l’arbre (des païens) la basse vengeance. Au VII<sup>e</sup> siècle encore, en Pays de Caux, saint Valéry, « farouche destructeur d’arbres sacrés », abattit un chêne « sculpté d’images superstitieuses ».</p>
<p>Tous ces apôtres de la foi s’appliquèrent à démontrer à leurs catéchumènes que les divinités alliées aux arbres n’étaient autres que des démons – ce qui revenait, en rompant les alliances, à « déciviliser » le monde végétal. Cela prit du temps. Les vieux chênes qui avaient survécu au zèle des missionnaires furent christianisés. On ficha des croix sur les arbres ; mais ce furent surtout des images de la Madone qui remplacèrent les divinités sylvestres dans le creux des vieux troncs ou à même l’écorce, le chêne retrouvant ainsi, tout naturellement, sa probable alliance originelle avec la Grande Déesse. Souvent, quand il ne s’agissait pas d’apparition entraînant un culte, on « trouvait » une statue cachée dans les branches. Il arrivait aussi que, les années passant, une figure fixée au tronc se fasse recouvrir, et à la longue absorber entièrement par le bois, préparant la découverte future, lors d’un abattage, d’une vierge miraculeuse. La dendrophilie de Marie se manifestait par une obstination têtue à regagner « son » chêne (ou son hêtre, son orme, voire son sapin), lorsque des fidèles, trouvant le gîte indigne de la mère de Dieu, rapportaient sa statue dans une maison particulière ou dans une église. Ainsi de la vierge associée au chêne de Dury, en Picardie, arbre mort vers 1900, où l’on avait découvert anciennement une statue de la Vierge remontant au Moyen Age : cette statue était retournée d’elle même près de l’arbre <a name="_ftnref35" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn35"><sup>[35]</sup></a>. Tout comme la Grande Mère des anciennes forêts, ou la Cérès latine, Marie punissait ceux qui attentaient à ses arbres ou dérobaient ses images votives. Mais aussi, à la façon de ses aïeules païennes, elle savait mettre en garde le bûcheron sacrilège : les arbres (re-)consacrés saignaient quand on les frappait de la hache, ou bien leur bois tranché montrait l’image de la croix.</p>
<p>Peu à peu, entre déboisements et domination absolue de la religion chrétienne, relayée par une raison instituée aussi soupçonneuse à son égard qu’envers les anciens cultes, les dernières traces de dévotion ostensible associée aux arbres se perdirent. Expulsés de leur demeure d’écorce, passés à l’anonymat, interdits de toute expression, les esprits de la forêt continuèrent cependant de hanter les territoires dont ils étaient dépossédés, se réfugiant au besoin dans ceux de l’inconscient – où il semble vain d’espérer les dépister jamais tout à fait. L’Église abattit les dieux anciens, mais ne put contenir la prolifération dans les siècles d’une vaste descendance de fées, enchanteurs, sorcières, gnomes et autres créatures plus ou moins fréquentables, dont l’univers du conte fait toujours sa population favorite. C’est que, image éternelle dans l’imaginaire, l’arbre, tout désacralisé qu’il est, reste un objet (un être) éminemment sacralisable. Par lui-même, sans aucune caution supérieure manifeste, il produit de l’étonnement, de l’émotion, une ébauche de vertige métaphysique en accord avec son aptitude à résumer le cosmos, de l’inquiétude aussi ; et c’est un creuset très apte à la genèse de la ferveur, autant que de la frayeur.</p>
<p>Aussi, un peu partout en Europe, la mémoire du chêne, sinon comme intermédiaire du sacré, du moins dans son rôle de vecteur « d’énergie », mémoire qui se renouvelle sans cesse dans la rencontre avec l’arbre même, a-t-elle traversé les siècles et perdure-t-elle de nos jours. S’il est peu probable qu’on cueille encore des feuilles sur les sujets frappés par la foudre, pour les garder sur soi en talismans protecteurs et gagner en « force », certains continuent d’aller dans les bois pour étreindre un grand chêne, ou s’appuyer à son tronc un long moment, afin que la vigueur et le calme de l’arbre les pénètre et les conforte. Rencontre d’arbre à homme, sans contingences divines reconnues, petite cérémonie à soi seul où s’instaurerait peut-être un dialogue dédramatisé avec le symbole retourné à son essence. Mais la soif inextinguible de ritualisation, de théâtralité cultuelle ouverte à tous les jeux hiérarchiques, ressuscite çà et là des cultes forestiers du week-end, où le druide le dispute au chaman à grands renforts d’aubes pur lin et d’encens garanti sans additifs de synthèse. Ce qui a peu d’effet sur la trans-amazonienne, le sacrifice au dragon japonais de toutes les forêts primaires du pourtour pacifique, ou la gestion à courte vue de bien des massifs européens.</p>
<p>Certains ont avancé que la christianisation, dans son obsession à convertir les esprits des bois en démons, aurait fini par substituer la crainte à une quasi-familiarité initiale permise par l’instauration du <em>lucus </em>consacré, où le sacrifice, préalable à toute activité en forêt, écartait d’avance la menace : au sens strict, on laissait sa peur aux lisières. À l’inverse de son prédécesseur, l’arbre support de dévotion chrétienne aurait ainsi fermé l’accès à la forêt (si ce n’est à l’ermite, aux réprouvés et aux bandits), forêt dont il s’est ostensiblement détaché. Si l’histoire est sans doute moins simple, il reste que, au seuil du troisième millénaire, le citoyen qui navigue sur Internet ne s’aventure pas seul, la nuit, dans un bosquet – et même, en plein jour, on le surprendrait plus d’une fois à jeter des coups d’œil inquiets en arrière. Si l’on déploie volontiers la table de pique-nique, le dimanche, au bord des allées ou dans les aires aménagées des forêts suburbaines, on s’empresse quand le soir vient de plier bagages, et pas seulement à cause des risques d’agression (le mal-intentionné restant, passé une certaine heure, le seul occupant humain des bois). Car les rôles officiels de « poumon vert » et « de forêt de loisir » ne découragent en rien les esprits malins passés du fourré sylvestre à celui, au moins aussi accueillant, du mental. Cette crainte essentielle, dont les enracinements majeurs suivent ceux des arbres, est sans analogue dans nos relations à la nature, en Occident : ni la mer ni le désert ni la montagne ne nourrissent des peurs aussi profondes que celles de la forêt, dernier lieu de rencontre objective avec nos monstres – hors l’espace habité dont on sait la richesse, déjà, en succédanés de cavernes et de labyrinthes.</p>
<p>À la fin des années 1980, le chêne-chapelle d’Allouville attirait à peu près 200 000 visiteurs chaque année. Comme l’arbre présentait de sérieux signes de dépérissement, certaines instances administratives envisageaient, en cas d’inefficacité des traitements de survie, d’assurer sa conservation par injection de résines de synthèse. On dira : mort, le chêne sacré des Germains restait bien vénéré ; pourquoi pas l’arbre élevé au rang de monument historique ? La question reste toutefois posée de ce qui est <em>vu </em>de l’arbre, de ce que son image révèle ou recouvre pour l’homme des villes au nouveau détour des millénaires, alors que tout un courant de pensée, dans les sociétés industrialisées, amorce un regain d’alliance de l’arbre et du sacré, sur des modes pour le moins confus et surtout régressifs. Ceci intervenant dans un contexte qui rappelle celui du plein temps des cultes associés aux forêts, dans nos contrées : ils entérinaient les succès d’une civilisation issue des grands défrichements, capable d’avoir instauré de véritables parcs naturels des dieux ; ils ressuscitent sous de nouvelles formes au moment où la déforestation accélérée des zones intertropicales, comme l’éradication, moins connue mais tout aussi brutale, des dernières forêts primaires tempérées de l’Hémisphère Nord, en même temps que l’extension de la forêt-usine à bois, semblent vouloir conclure par le désert, ou la simplification ultime des milieux, l’histoire ambiguë des relations de l’homme et de l’arbre.</p>
<p>Dans le centre de l’Ile de Vancouver, sur la côte ouest du Canada, les compagnies forestières qui traitent la couverture boisée comme champ de maïs (mais abandonné, après la coupe rase, au seul bon vouloir des pluies), ont fait don à l’Etat de Colombie Britannique d’un peuplement relique de douglas énormes, vestige de la forêt primaire au milieu de la dévastation des coupes à blanc. Cette « <em>Cathedral grove</em> » (futaie-cathédrale), lieu de promenade extatique sanctifié par un appareil d’<em>ex-voto</em> (parfaitement intégré au site) qui célèbre tout autant l’ancienneté prodigieuse des arbres que la générosité de la mafia arboricide, s’apparente au <em>lucus </em>de l’Antiquité méditerranéenne. On laisse à l’entrée l’ostentation grotesque du 4×4 aux jantes chromées ; on baisse la voix ; on prend garde de n’abandonner aucune souillure, fût-elle témoin, comme la boîte de Coca-cola, du raffinement atteint par les processus civilisateurs ; on dame malgré tout le sol, car l’accès n’est pas réglementé comme dans les parcs nationaux aux cheminements définis avec rigueur <a name="_ftnref36" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftn36"><sup>[36]</sup></a> mais que l’asphyxie des racines finisse par tuer les arbres, les nouvelles divinités du week-end s’offusqueraient-elles d’une mort par excès de dévotion ? Cette halte routière aménagée, qui donne <em>vraiment </em>accès au temps d’avant la conquête, d’avant la ville et la consommation du monde, assure à la cité encombrée de temples contradictoires un arrière-plan de simplicité unificatrice, dans la connivence avec les puissances natives, où le jogging ne contredit pas le « resourcement », ni le caméscope la conscience rassurante de la permanence des témoins d’origine, bienveillants, tellement capables de passé qu’ils en confortent l’avenir. Illusion pareille à celle qui, hors du <em>lucus </em>intouchable, ne voyait que civilisation là où la dévastation préparait la fin des empires.</p>
<p>À un pôle, la pseudo-sacralisation consumériste des garants d’origine, l’embaumement de l’arbre pharaonique en limite de décrépitude, qu’il n’est pas exclu de voir un jour feuillu de plastique, sorte de diorama de plein-air à la gloire du chêne « sacré », la reconstitution valant pour réalité quand celle-ci est suffisamment vertigineuse. De l’autre, le saccage effréné des forêts primaires dans l’écho dérisoire des conférences de Rio et d’ailleurs – et l’écologie mystique comme alternative au recul des arbres, assimilé à celui des âmes. Y a-t-il alors quelque part pour l’arbre, en notre temps, une place qui ne soit ni fictive, ni évasive (le paysage, l’ornemental, l’arbre urbain), ni menacée, ni faussée ? Peut-on prêter attention au devenir du monde quand on ignore les arbres ? Peut-on ne pas douter de l’homme quand on les célèbre à l’excès ? Le test dans lequel l’arbre enseigne certains traits fondamentaux d’une personnalité trouve son répondant au niveau des sociétés : on a certes l’arbre et la forêt de son histoire, mais celle de l’inconscient collectif ne peut plus rester, ici, à l’arrière-plan. Car la question de la culpabilité foncière à l’égard du monde des arbres est loin d’être résolue. Elle fait son chemin sous de nouveau visages, chez les nouveaux prophètes de la Terre pour la Terre, toute justice chez les hommes devenue contingence encombrante du retour aux supposées lois naturelles. Aussi peut-on peut craindre de nouveaux sacrifices.</p>
<p>Ces histoires ne se prêtent, à l’évidence, à aucune conclusion. Nul, d’ailleurs, si ce n’est dans l’ordre de la croyance, ne saurait proposer une lecture tout à fait intelligible de l’être qui l’est le moins, irréductiblement double dans ses partages profonds tant du côté obscur que dans la clarté, de surcroît privilégié jusqu’à la gloire dans les vassalités du temps. Accomplissement d’ambiguïté, aussi retenu par ses quêtes sans fin dans l’inconnaissable que capable d’effusion dans la connivence des oiseaux, témoin d’absolue confiance mais exposé au foudroiement, l’arbre, dans son essence, est de tous les objets terrestres celui qui s’apparente le plus à la psyché humaine. Qu’il ait tenu lieu, dans bien des sociétés, de père (ou de mère) des hommes, n’est pas une attribution plus étonnante que son rôle dans le cabinet du psychologue, où il intervient de surcroît dans l’essai de compréhension de l’enfant. Il ne faudrait cependant pas négliger une fonction essentielle de l’arbre-symbole, si rarement énoncée qu’on pourrait s’interroger sur les raisons de cette censure même : il nous enseigne que la psychologie des profondeurs ne peut aller sans celle des hauteurs, dont on laisse à tort l’exclusivité à la métaphysique.</p>
<p>Déraciné de l’ombre, débranché du ciel, collaborateur estimé d’une société responsable, compagnon de boulevard, patriarche de square, l’arbre n’en est pas pour autant civilisé. Apprivoisé comme individu, il reste sauvage comme peuple (fût-il tenu en bon ordre). Et aussi longtemps que nous serons capables de crainte, ce peuple-là aura son mot à dire dans les pactes de l’âme et du monde, où rien n’a jamais été acquis dans l’illusion paradisiaque. La cruauté des premiers sacrifices est sans commune mesure avec celle qui parraine le cours des valeurs boursières, dont les rituels négateurs de vie ne sont jamais très éloignés de la corbeille. Entre la régression vers les uns et l’acquiescement implicite aux autres, il y a une réflexion toujours et plus que jamais nécessaire, dans la dialectique originelle du noir et de la clarté, dans la poétique d’un arbre libéré des mythes anciens, laissé à sa puissance de production d’images, capable de fournir à notre temps de nouveaux repères dans l’obscur.</p>
<p>Il est important pour notre paix que la forêt demeure terrible, qu’on y lutte sans fin contre le dragon, car il veut passer une fois pour toutes la lisière et s’installer parmi les hommes. Le costume trois-pièces lui va aussi bien que la tunique de l’ascète imprécateur.</p>
<p>Pierre Lieutaghi.</p>
<p> </p>
<p>Ethnobotaniste et écrivain.</p>
<p>Il a créé pour le prieuré de Salagon, dans les Alpes de Haute Provence, un jardin ethnobotanique à plusieurs facettes, véritable conservatoire des plantes ou herbes qui sont utilisées depuis des siècles.</p>
<p>Il a publié une dizaine de livres dont <em>Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux</em>, ou encore, <em>Le livre des bonnes herbes</em>, tous deux chez Actes Sud.</p>
<p><a href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/">https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/</a> </p>
<p style="text-align: center;">.</p>
<hr /><p style="text-align: left;">Notes:</p>
<p><a name="_ftn1" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref1">[1]</a> Pline, <em>Hist. nat., </em>16, 6. César, au siècle précédent, dit que cette « forêt hercynienne », qui « commence à la frontière des Helvètes […], et, en suivant la ligne du Danube », va vers l’est, « a une largeur équivalente à huit journées de marche d’un voyageur légèrement équipé ». Quant à son étendue, « il n’est personne, dans cette partie de la Germanie, qui puisse dire qu’il en a atteint l’extrémité, après soixante jours de marche, ou qu’il sait en quel lieu elle se termine » <em>(Guerre des Gaules, </em>6, 25 ; trad. L.-A. Constans, Les Belles Lettres, 1967).</p>
<p><a name="_ftn2" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref2">[2]</a> Pline, <em>Hist. nat., </em>16, 6.</p>
<p><a name="_ftn3" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref3">[3]</a> Virgile, <em>Enéide, </em>VIII, 314s., trad. J. Perret, Folio, 1993, p. 254.</p>
<p><a name="_ftn4" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref4">[4]</a> À la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, encore, « c’est du tronc d’un chêne que les enfants piémontais les plus naïfs [s’imaginaient] avoir été retirés par leur mère », tandis qu’en Allemagne « les petits enfants se [croyaient] sortis d’un arbre creux, ou d’une vieille souche » (Gubernatis, <em>Mythologie des pi</em>, 1, p. 9). Ces arbres qui engendrent des hommes se retrouvent dans un grand nombre de cultures.</p>
<p><a name="_ftn5" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref5">[5]</a> Grec, <em>drus, </em>« chêne ». À l’origine, arbre en général : les dryades habitent alors les arbres de toute espèce, non seulement les chênes. Si <em>drus </em>se spécialise de bonne heure en Grèce, ainsi chez Homère où il désigne l’arbre par excellence, c’est un mot construit sur une racine indo-européenne bien antérieure, qui dit la confiance, le respect, la loyauté <em>(cf. </em>l’anglais <em>trust, </em>« confiance », l’allemand <em>treu, </em>« fidèle », etc.). Ce n’est donc pas l’arbre au bois solide qui suscite métaphoriquement les concepts de fermeté, résistance, fidélité, mais ces qualités de l’âme qui seront un jour transférées au chêne, dans le sud-est de l’Europe <em>(cf. </em>É. Benveniste, <em>Le vocabulaire des institutions indo-européennes, </em>8, éd. de Minuit, 1969, p. 103).</p>
<p><a name="_ftn6" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref6">[6]</a> <em>Odyssée, </em>14, 328-29, trad. M. Dufour, J. Raison, Classiques Garnier, 1988.</p>
<p><a name="_ftn7" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref7">[7]</a> Hérodote, <em>L’enquête, </em>2, 55.</p>
<p><a name="_ftn8" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref8">[8]</a> Vues du bord des conquérants, les alliances avec les dieux sont <em>naturellement </em>interchangeables.</p>
<p><a name="_ftn9" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref9">[9]</a> De <em>numen,-inis, </em>« divinité, puissance divine ». Ce qui appartient à l’indicible, au terrible, aux volontés supérieures – où se reconnaît le divin. Terme fréquent chez C.G. Jung.</p>
<p><a name="_ftn10" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref10">[10]</a> P. Gallais & J. Thomas, « L’arbre et la forêt dans l’<em>Enéide </em>et l’<em>Eneas</em> <em>», </em>2, p. 159.</p>
<p><a name="_ftn11" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref11">[11]</a> P. Grimai, <em>Les jardins romains, </em>Fayard, 1984, p. 68, p. 170. « Nemus, à mi-chemin entre le sacré et l’esthétique, finit par désigner tous les bosquets de jardins qui, eux non plus, ne sont jamais purement profanes. »</p>
<p><a name="_ftn12" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref12">[12]</a> On rappellera que la langue française, en manière de dérision quelque peu cathartique, qualifie de « dragon » <em>une femme </em>considérée comme terrible.</p>
<p><a name="_ftn13" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref13">[13]</a> Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de H. Broise et J. Scheid, « Etude d’un cas : le <em>lucus deae Diae </em>à Rome », in <em>Les bois sacrés, </em>Actes du colloque international de Naples, Collection du Centre Jean Bérard, n° 10, Naples, 1993.</p>
<p><a name="_ftn14" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref14">[14]</a> D. Briquel, « Les voix oraculaires », dans <em>Les bois sacrés, loc. cit., </em>p. 77-90, 1993.</p>
<p><a name="_ftn15" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref15">[15]</a> Ovide, <em>Les métamorphoses, </em>8, 738-843s., trad. J. Lafaye, Les Belles Lettres, 1970.</p>
<p><a name="_ftn16" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref16">[16]</a> R. Graves, <em>Les mythes grecs, </em>24, b, note 4.</p>
<p><a name="_ftn17" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref17">[17]</a> Beitin, près de Ramallah, en Cisjordanie. Bethel est vraisemblablement un doublet du sémitique <em>bétyle, </em>« maison de dieu », pierre dressée qui témoigne de l’échange entre l’homme et la divinité. L’alliance de la pierre et de l’arbre est une constante des anciens cultes, qui ne peut être développée ici. Josué, cité plus bas, dresse ce genre de borne-menhir près du chêne de Sichem.</p>
<p><a name="_ftn18" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref18">[18]</a> Respectivement : <em>Genèse, </em>12, 6/18, 1/35, 4/35, 8 ; <em>Josué, </em>24, 26.</p>
<p><a name="_ftn19" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref19">[19]</a> Respectivement : <em>Osée, </em>4, 12-13 ; <em>Isaïe, 57, 5.</em></p>
<p><a name="_ftn20" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref20">[20]</a> Il y a peu de grands chênes en Palestine/Israël. Le plus notable est sans doute le chêne du Mont Thabor, <em>Quercus ithaburensis, </em>arbre semi-persistant du groupe <em>œgylops. </em>Mais c’est aussi, et surtout peut-être, à ce <em>Q. calliprinos, </em>ou « chêne de Palestine », proche du chêne kermès, susceptible de parvenir à un âge très avancé, que s’appliquent à la fois « chêne touffu » et « arbre verdoyant ».</p>
<p><a name="_ftn21" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref21">[21]</a> J.-L. Brunaux, <em><span class="skimlinks-unlinked">loc.cit</span>., </em>p. 61, 1993.</p>
<p><a name="_ftn22" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref22">[22]</a> Ou <em>Irminsul, </em>« la colonne universelle ».</p>
<p><a name="_ftn23" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref23">[23]</a> Adam de Brème, <em>Descriptio insularum aquilonis, </em>26, 27. Cité par J.-L. Brunaux, <em>ibid. </em>Upsal (Uppsala) est sur la limite nord de l’aire du chêne pédoncule, mais d’autres essences peuvent avoir été impliquées dans ces rituels.</p>
<p><a name="_ftn24" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref24">[24]</a> J.-L. Brunaux, <em>Les bois sacrés, </em>p. 62, 1993 [citation d’Hérodote : <em>L’enquête</em>, 4, 64].</p>
<p><a name="_ftn25" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref25">[25]</a> J.-L. Brunaux, <em>ibid.</em></p>
<p><a name="_ftn26" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref26">[26]</a> À ce titre, la croix chrétienne n’est pas non plus sans un rôle d’instrument à descendre chez les morts, où il est dit que le Christ séjourna pendant trois jours avant la résurrection. Et beaucoup de figurations du tombeau d’où il va resurgir évoquent la grotte oraculaire où l’on entend la voix des dieux profonds.</p>
<p><a name="_ftn27" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref27">[27]</a> Hérodote, <em>L’enquête, 6, </em>76 (trad. A. Barguet, La Pléiade, 1964). Les choses se passent entre 500 et 495. Le sacrilège (parmi d’autres) n’est pas sans punition : à son retour à Sparte, Cléomène devient fou et finit par se suicider par auto-lacération.</p>
<p><a name="_ftn28" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref28">[28]</a> Lucain, <em>Pharsale, </em>3, 399-428.</p>
<p><a name="_ftn29" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref29">[29]</a> Edouard Salin, <em>La civilisation mérovingienne d’après les sépultures, les textes et le laboratoire, </em>4 vol., Paris, 1950-59, 4, p. 52.</p>
<p><a name="_ftn30" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref30">[30]</a> <em>Ibid., </em>p. 482-83.<em>Nimidas </em>est à rapporter au latin <em>nemus.</em></p>
<p><a name="_ftn31" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref31">[31]</a> Thuriet, <em>Trad, popul. Hte-Saône et Jura, </em>p. 350, 1892.</p>
<p><a name="_ftn32" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref32">[32]</a> Sébillot, <em>Folkl. Fr., La flore, </em>pp. 83-84.</p>
<p><a name="_ftn33" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref33">[33]</a> Renan, <em>Souvenirs d’enfance, </em>chapitre 2.</p>
<p><a name="_ftn34" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref34">[34]</a> Sans doute pas un ascète maigrichon : d’après le <em>Dictionnaire des Saints </em>de Dom Philippe Rouillard (R. Morel, 1962), il tuait les ours à coups de poings.</p>
<p><a name="_ftn35" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref35">[35]</a> À la Révolution, on avait tenté d’abattre ce chêne, mais « le fer ne put y faire que des entailles insignifiantes » (M. Crampon, <em>Le culte des arbres et de la forêt en Picardie, </em>p. 191,1936).</p>
<p><a name="_ftn36" href="https://sniadecki.wordpress.com/2013/06/16/lieutaghi-foret/#_ftnref36">[36]</a> Les espaces aménagés des fragments de forêts primaires qui subsistent de nos jours dans des pays développés comme les États-Unis, le Canada ou la Nouvelle-Zélande, ont une sorte de fonction de narthex du temple végétal ; mais on doit se tenir dans ces vestibules ; le nouvel espace consacré interdit l’accès à la forêt-vestige, laissée au bon vouloir du temps. Le soin extrême qui préside à l’installation des sentiers ou des édicules, les barrières qui interdisent l’approche des plus vieux arbres, valent comme actes de célébration implicites – parfois à quelques mètres seulement des zones entièrement déboisées.</p> FAO : Fédération des « Ânes Obscurantistes »urn:md5:81d42204035678a0e823d90391f3c3052017-06-09T21:25:00+01:00Terre FutureSCIENCES
<p align="CENTER" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><strong>Le
cas du baobab</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">Par
Claude
Timmerman, ancien conseiller du Ministre du développement rural du
Togo</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Durant
des siècles, des navigateurs, des géographes, des explorateurs, des
voyageurs, des marchands ou des missionnaires, ont sillonné la
planète en tous sens à la demande des rois, empereurs et papes et
ont permis depuis Vasco de Gamma ou Yermak – pour ne
citer, en occident, que ceux-là - d’acquérir une connaissance
assez précise de notre planète : des découvertes éparses et
successives, faites par la vertu de <span style="text-decoration: none;">l’observation</span>,
et qui se sont traduites par des multitudes de cartes, de récits, de
descriptions géographiques et ethnologiques, de croquis, etc...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">Les
bibliothèques les plus illustres en sont pleines...</p>
<p style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">Mais
il faut croire que de nos jours le progrès aidant, les techniques
les plus nouvelles d’investigation en matière de cartographie, qui
remplacent l’œil, l’alidade et la jumelle, font oublier ces
siècles d’observations rangées apparemment aujourd’hui au rayon
des curiosités.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">L’observation
directe et la collation des informations qui en découle sont
devenues obsolètes !</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">C’est
que les outils “modernes” permettent de travailler plus vite et
avec plus de précision et de découvrir des éléments jusque-là
ignorés!</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">Il
faut cependant admettre que cela réserve quelques surprises, comme
le déclare de façon péremptoire, et sans rire, la FAO dans
l’exemple qui est montré ici:</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">“<em><strong>Les
baobabs, ici au Sénégal, ne sont pas aisément repérables avec les
outils classiques de la cartographie.”</strong></em>
(sic!)[<a href="http://l.leparisien.fr/Mm6u-K1qr"><span lang="zxx"><ins><strong>http://l.leparisien.fr/Mm6u-K1qr</strong></ins></span></a>]</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><img title="baobabs.png, juin 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/baobabs.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br />Et
de justifier ainsi qu’on aurait aujourd’hui “découvert”
grâce aux moyens d’investigation nouveaux, des centaines de
millions d’hectares de forêts jusqu’ici “ignorées”!</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ne
pas pouvoir repérer aujourd’hui des baobabs fait peser de grandes
craintes sur l’avenir d’autres petites espèces végétales
menacées tel que le séquoia géant d’Amérique... qui ont
également dû échapper à la sagacité des experts de la FAO...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">Cela
étant le Baobab est clairement malmené, sinon ignoré, de ces
technocrates peu cérébrés et visiblement quelque peu incultes
notamment en matières botanique, historique et ethnologique; ce qui
est particulièrement inquiétant pour des gens “experts reconnus”
en matière d’agri-culture...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><strong>Un
peu d’Histoire</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Repéré,
notamment par des graines, dans des tombes égyptiennes de plus de
deux mille ans av JC, par les archéologues, le baobab y est décrit
pour la première fois dans l’Ancien Empire.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
En
1354 dans ses récits de voyages, Ibn Battuta, célèbre explorateur
arabe, décrit cet arbre découvert dans le bassin du Niger et
indique que les indigènes utilisent ses graines tant en farine qu’en
décoction contre la fièvre. (Il semble que "ba hobab"
provienne d’ailleurs de l’arabe "bu hibab", que l’on
traduit par "fruit aux nombreuses graines".)</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
En
1592, le baobab fut décrit pour la première fois par un européen,
Prospero Alpino, dans son ouvrage de botanique “De plantis Aegypti
<span style="text-decoration: none;"><a href="http://www.futura-sciences.com/planete/definitions/botanique-phloeme-6787/">liber</a>”</span>
(Le Livre des plantes d’Égypte), nommé alors "ba hobab". Le
nom en sera contracté en baobab au XVIIèmesiècle...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Toutes
les explorations françaises et britanniques, préludes à la
colonisation, évoqueront cet arbre en Afrique...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
En
1750, Michel Adanson (1727-1806) a découvert une autre espèce de
ces arbres, que l'on nommait alors "l'arbre aux calebasses"
dans les îles du Cap-vert et au Sénégal, où il était commis de
la Compagnie des Indes en poste à Saint-Louis du Sénégal durant
cinq années. Ce botaniste français fut le premier à en publier une
description botanique systématique exhaustive, ce qui amènera
Linné, comme Jussieu, à le préférer à Alpino pour le désigner
comme découvreur de l’espèce, et d’ailleurs du <span style="text-decoration: none;">genre
</span>qui lui sera ensuite attaché :
<em><strong>Adonsonia</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<strong>On
en connaît aujourd’hui huit espèces à travers l’Afrique, dont
certaines ont été importées jusqu’en Australie...</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Le
pouvoir médicinal et l’usage nutritif de ces graines, de la taille
d’une fève, est toujours bien connu...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Les
fruits sont connus dans la littérature sous le nom de “pain de
singe”. Tout est utilisé localement dans cet arbre, les feuilles,
les fibres (textile), etc...[<a href="http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-baobab-arbre-pharmacien-arbre-vie-666/page/2/"><ins><strong>http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-baobab-arbre-pharmacien-arbre-vie-666/page/2/</strong></ins></a>]</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Mais
il faut croire que tout cela n’est pas parvenu à la connaissance
de ces technocrates qui s’éloignent, il est vrai, le moins souvent
possible de leurs bureaux feutrés romains, ou des grands hôtels
lors de leurs déplacements...</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">L’obscurantisme
des experts n’a souvent pas d’autres causes.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Je
me souviens d’une anecdote, vécue, particulièrement savoureuse. Lors
de son passage au Togo, au début des années 70, un expert de la FAO
avait fait une conférence, à laquelle j’étais convié, en tant
que conseiller du ministre de l’agriculture, sur “le devenir des
céréales locales et l’intérêt de la systématisation de leur
culture”. Un
sujet particulièrement important pour le nord du pays qui est en
pleine bordure sahélienne.</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">A
cet effet il avait très justement évoqué le cas du fonio, une
céréale aujourd’hui récemment mise à la mode en occident par
les “nutritionnistes” car elle est sans gluten. Elle
était jusque là quasi ignorée ailleurs que dans sa zone de culture
traditionnelle et ancestrale. Le
fonio produit de très petites graines de l’ordre de 1 à 2 mm !</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<img title="folio.png, juin 2017" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/folio.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><img title="main_folio.png, juin 2017" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/main_folio.png" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR">C’est
dans doute pourquoi, à Lomé, à huit cents kilomètres au sud de sa
zone de culture, l’expert sans sourciller avait exposé, en
démonstration durant sa conférence comme étant du fonio, un panier
de graines de... baobab ! </span>C’est
vrai qu’il faut au moins être expert pour arriver à confondre ! <span lang="fr-FR">(Ou
si l’on préfère, il ne faut surtout pas être expert pour pouvoir
faire la différence !)</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><img title="baobab_mesure.png, juin 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/baobab_mesure.png" /></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;"><span lang="fr-FR"><br /></span></p>
<span lang="fr-FR">
<p align="JUSTIFY" lang="fr-FR" style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal;">Par
charité chrétienne, je ne décrirai pas l’hilarité de
l’assistance. Aujourd’hui, ce sont donc des peuplements
forestiers de baobab qui auraient « disparu » des radars
! Décidément, la FAO et les baobabs ne font pas bon ménage !</p>
</span> On le croyait disparu, le chien sauvage de Nouvelle-Guinée vient d’être observé un demi-siècle plus tardurn:md5:3a0bc15e5387bda5f2824b4e5f376e032017-04-30T16:00:00+01:00Terre FuturePROTECTION ANIMALE
Le chien sauvage des hauts plateaux de Nouvelle-Guinée avait-il disparu ? Il semblerait que non. Des chercheurs ont finalement confirmé l’existence d’une population en bonne santé, viable, cachée dans l’une des régions les plus reculées et inhospitalières de la planète.
Le chien sauvage des hauts plateaux de Nouvelle-Guinée est une sous-espèce de loup gris. C’est à l’origine un chien domestique retourné très vite à l’état sauvage. Ce sont surtout les canidés les plus anciens et les plus primitifs du monde. Disparus ? Pas tout à fait. Une expédition récente au cœur des montagnes de Nouvelle-Guinée révélait il y a quelques jours la présence d’au moins quinze individus sauvages, y compris des mâles, des femelles et des petits en bonne santé et en plein isolement, loin de tout contact humain.
<br /><img title="New-Guinea-Singing-Dog-Canis-lupus-familiaris-hallstromi-Mark-Kostich.jpg, juin 2017" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau/New-Guinea-Singing-Dog-Canis-lupus-familiaris-hallstromi-Mark-Kostich.jpg" /><br /><br />« La découverte et la confirmation de la présence de chiens sauvages dans les hauts plateaux pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle est non seulement passionnante, mais également une opportunité incroyable pour la science », se réjouit l’un des membres de la <em>New Guinea Highland Wild Dog Foundation</em> (NGHWDF). « L’expédition de 2016 aura permis de localiser, d’observer, de documenter et même de recueillir des échantillons biologiques confirmés par des tests d’ADN, une meute d’une quinzaine de spécimens qui vivent et se développent dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée, à quelque 3 460 à 4 400 mètres au-dessus du niveau de la mer ». <br /><br />Les échantillons fécaux ont également confirmé leurs liens avec les dingos australiens et les chiens chanteurs de Nouvelle-Guinée, des « variantes » élevées en captivité.
Les pièges photographiques installés sur le site auront notamment permis de capturer plus de 140 images de ces canidés sauvages en seulement deux jours sur Puncak Jaya, l’une des plus hautes montagnes de la région.
Physiquement, imaginez ce chien sauvage court sur pattes avec une tête large, mesurant en moyenne 31 à 46 cm de haut pour un poids allant de 9 à 14 kg. Il présente également deux pelages différents : certains spécimens sont noirs, d’autres sont roux.
<br /><br />L’étude et l’épluchage des données sont encore en cours, mais un document scientifique sur la découverte devrait être publié dans les prochains mois. Les chercheurs se disent « optimistes “quant aux chances de survie de l’animal dans les hauts plateaux. Les sociétés minières locales ont été chargées de prendre des mesures d’intendance environnementale pour protéger l’écosystème entourant leurs installations, ce qui signifie qu’ils ont ‘créé par inadvertance un sanctuaire dans lequel ces chiens sauvages pourraient prospérer’, explique l’un des chercheurs.
<br /><br />https://sciencepost.fr/2017/03/chien-sauvage-de-nouvelle-guinee-premiere-observation-plus-dun-demi-siecle/ Edgar Pisani, mort du fossoyeur de la paysannerieurn:md5:749861114c562f1a44eeec66f9b26dc42016-07-03T14:36:00+01:00Terre FutureACTUALITES
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong><img src="http://terrefuture.blog.free.fr/public/nouveau_repertoire/bis/jab6_lhermitte_001f-ConvertImage.jpg" alt="" title="jab6_lhermitte_001f-ConvertImage.jpg, juin 2019" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong><br /></strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Exit
Edgar Pisani s’est éteint le 20 juin… Le futur ministre de
l’agriculture de De Gaulle et grand fossoyeur de l’agriculture
française sous couvert de modernisation, est né à Tunis en 1918
d’une famille maltaise supposée d’origine italienne. Le jeune
Edgar, à dix-huit ans, monte à Paris pour suivre des études
supérieures. Malgré son admission en khâgne au Lycée Louis le
Grand, il n’intégrera aucune des prestigieuses grandes Écoles
auxquelles il se prépare. Il sera tout bonnement licencié ès
lettres. En juin 1940, fiancé à la fille du député de Paris, Le
Troquer - le futur héros des « Ballets roses » de 1959 -
fuyant la débâcle, il embarque avec son beau-père sur le
« Massilia » en compagnie de vingt-sept courageux
parlementaires socialo-communistes, dont Jean Zay, Pierre Mendès
France, Georges Mendel, et Edouard Daladier... Débarqués sous les
huées à Alger, ils durent être protégés manu militari contre la
vindicte populaire.</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Le
résistant de la XXIe heure </strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Revenu
en France, il sera pion au Lycée Chaptal. L’on prétend qu’il
aurait alors rejoint la Résistance. Arrêté avec ses parents en
mars 1944, il est envoyé au Mont Dore comme « otage
administratif » et sans qu’aucun lien avec la résistance
ne soit établi. Évadé en juin 44, il rentre à Paris et intègre
pour le coup le réseau dit « Nouvelle Administration
Publique » chargé d’assurer la transition gouvernementale.
Le 19 août, après la prise de la Préfecture de Police par les
<em>libérateurs</em>, il intègre le cabinet du préfet. Propulsé
sous-préfet à seulement 24 ans, il doit cependant faire face à
l’hostilité que suscite ses origines : Maltais, il est en
effet administrativement sujet britannique<sup>1</sup>…
en incompatibilité avec sa nomination. Finalement francisé de
papier, Pisani devient chef de cabinet du préfet de police, puis
<em>dircab</em> de son ancien beau-père André Le Troquer, nommé
ministre de l'Intérieur en 1946. Parce qu’entre temps Pisani a
épousé en secondes noces, Fresnette Ferry, petite nièce de Jules
Ferry. Le 1er août, il est bombardé préfet de Haute-Loire. Ce plus
jeune préfet de France est âgé seulement de 28 ans. En janvier
1947, passé directeur de cabinet du ministre de la Défense, onze
mois plus tard il est promu préfet de Haute Marne. Après s’être
placé en congé administratif, il est élu sénateur de ce même
département le 1er août 1954 et s'inscrit au groupe du
Rassemblement des gauches républicaines et de la gauche démocratique
présidé par François Mitterrand. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Ministre
gaulliste, vrai fossoyeur de la paysannerie</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
En
1961 il devient ministre de l'Agriculture du gouvernement de Michel
Debré puis des gouvernements Pompidou successifs jusqu'en 1966. Il
fait alors passer la <em>loi complémentaire d'orientation agricole</em>,
celle-ci fait entrer notre agriculture dans le productivisme forcené
et la quête débridée de débouchés extérieurs. Une
loi qui, en raison de sa forte imprégnation marxiste, va s’avérer
dévastatrice pour nos terroirs faisant essentiellement de la
« terre » un « <em>outil
de travail </em>» ou un «<em>
instrument de production </em>».
Alexis Arette<sup>2</sup>
le dénoncera vigoureusement en 1994 dans son fameux ouvrage «<em> Les
damnés de la terre </em>».</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Obsédé
par la production, Pisani enferme l’agriculteur dans une seule
fonction : produire ! Laissant la transformation génératrice
de profits substantiels aux industries alimentaires alors en plein
essor. Produire à tout va, n’importe comment, pourvu que ce soit
peu onéreux, en quantité industrielle, facilement conservable et
exportable. Pour ce faire, Pisani va trouver des alliés de choix :
la Fédération nationale des syndicats d'exploitants
agricoles [FNSEA], le très marxiste Centre
national des jeunes agriculteurs [CNJA] et l’Institut national de
la recherche agronomique [INRA]. Afin de produire massivement, l’on
mécanise à outrance ce qui entraîne le remembrement extensif des
parcelles cultivées. Quant au recours aux intrants chimiques,
engrais et pesticides, il s’impose comme l’alpha et l’oméga
de l’<em>agrobizness</em>
naissant. Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement
rural [SAFER] sont créées avec pour unique vocation de confisquer
les terres arables au seul profit corporatif des agriculteurs.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Le
saccage des terroirs et du patrimoine rural</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
L’INRA
oriente ses recherches en fonction de ces nouveaux paramètres,
détruisant des siècles de sélection rationnelle de variétés
végétales dotées de grandes qualités organoleptiques
(c’est-à-dire savoureuses), adaptées aux terroirs, afin de
répondre aux contraintes de la commercialisation à grande échelle.
Les élevages sont transformés en camps de concentration hors-sol
tandis que l’essor de la zootechnie, puis de la génétique aura à
son tour ses propres effets pervers. En vingt ans, le paysage de la
France est bouleversé. Les réseaux hydrographiques sont
arbitrairement, et souvent stupidement, reconfigurés ; le
bocage et les haies coupe-vent rétentrices d’eau, sont
massacrés... Avec toutes les conséquences que cela implique :
destruction de la flore et de la faune. À l’arrivée, la France
aurait perdu 25% de sa biodiversité. Inondations, déstabilisation
des micro-climats sont devenus le lot commun d’un domaine forestier
surexploité. Et l’on ne s’étendra pas sur les scandaleuses
pratiques d’irrigation qui assèchent les rivières pour l’arrosage
de cultures totalement inadaptées à nos sols et à nos climats, tel
le maïs… ni de l’appauvrissement de terres dévitalisées par
l’usage intensif des intrants, des terres quasiment « mortes » !
Des agronomes moins atteints de cécité intéressée tels Dufumier
ou Bourguigon, seront expulsés de l’INRA pour s’être insurgés
contre ce véritable assassinat de notre patrimoine agraire.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Exode
rural et surproduction démentielle</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Avec
Pisani, la population agricole se trouve divisée par quatre entre
1965 et 1972, parallèlement le nombre de fonctionnaires agricoles
sera, lui, multiplié par quatre. Jacques Delors, futur président de
la Commission Européenne, chef de service au Commissariat Général
au Plan, déclare alors cyniquement : «{<em>Les
agriculteurs, on les aura </em>! }».
Au bout du compte, l’agriculteur est devenu sans s’en apercevoir
un sous-traitant de l’industrie chimique, de l’industrie et des
filières commerciales agricole. Un technicien qui ne décide de
rien, applique des protocoles et s’apparente d’assez près au
salarié d’un sovkhoze soviétique ayant la dimension de
l’Hexagone. L’exploitant agricole est de la sorte devenu une
sorte d’ilote travaillant presque exclusivement pour payer ses
emprunts, ses machines rutilantes et les méga firmes chimiques dont
les commerciaux viennent lui vanter les mérites de leurs intrants
pour des récoltes surabondantes… et surtout sans effort. À tel
enseigne que les pollutions agricoles engendrées par les nitrates et
les pesticides atteignent des taux si catastrophiques qu’elles
feront dire, vingt ans plus tard, à François Mitterrand lucide :
<em>«{Les agriculteurs sont les premiers
pollueurs de France !}»</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Car
contrairement aux industriels sanctionnés à la moindre faute, les
graves nuisances de l’agro-chimie ne sont jamais répertoriées ou
sanctionnées : le couple pollueur/payeur n’existe pas dans le
monde agricole. Quant à la production pléthorique, de médiocre
qualité moyenne, standardisée, on ne sait plus qu’en faire. Les
anciens se souviennent des « beurres d’intervention ».
Dans de gigantesques entrepôts frigorifiques s’entassaient des
centaines de tonnes de beurre, de carcasses de veau ; les prix
s’effondrent et les revenus agricoles suivent. Cette surproduction
se heurte évidemment à la concurrence mondiale - céréales ou
viandes - en provenance de pays où les coûts sont moindre :
mouton de Nouvelle-Zélande, d’Australie, bœuf argentin… Seul un
homme de gauche ou un bureaucrate de la FNSEA est inapte à
comprendre qu’un marché n’existe que s’il y a une demande…
et que si l’offre proposée est concurrentielle.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
En
un mot l’agriculture productiviste née de et avec la loi
d’orientation du sieur Pisani fut une catastrophe à tous points de
vue : emploi, dégradation des sols et des écosystèmes, santé
publique, biodiversité… or l’activité agricole est en lien
étroit avec le vivant, il est insensé d’en vouloir faire une
industrie <em>comme une autre</em>.
Il est d’ailleurs des signes qui ne trompent pas. L’agro-industrie
en quête de standardisation toujours plus poussée ne parle plus
depuis longtemps de « produits agricoles » mais de
« <em>matières premières
agricoles </em>» ce qui en dit long
sont le chemin parcouru. Ainsi, à la fin des années soixante-dix
l’on apprit que l’usine Gloria de Lisieux - en cœur de zone
laitière - était alimentée par trains entiers en lait danois !
Le récent scandale des usines Spanghéro, au-delà de l’escroquerie
de la viande de cheval, montre que l’approvisionnement de
l’agro-industrie relève d’abord de courtiers internationaux et
s’est totalement affranchie des productions locales. Au demeurant,
il s’agit d’un secteur aidé car la production agricole, sans
valeur ajoutée de transformation, reste un secteur par définition
non rentable. Subventionner à tour de bras le structurellement
déficitaire sera le rôle dévolu à la Politique agricole commune,
la PAC.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Le
Mitterrandien acteur de la PAC</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
Devenu
sénateur, Pisani lâche le gouvernement de Georges Pompidou en 68,
s’enthousiasmant pour le mouvement révolutionnaire soutenu par son
ami Rocard et votera la censure contre ses ex amis. Le « <em>traître</em> »
fonde sans succès son propre parti, le MPR, et fait valoir ses
droits à la retraite en tant que préfet. Soutien inconditionnel à
la candidature de Michel Rocard dans la perspective de l’élection
présidentielle de 1981, il n’est pas retenu comme ministre par
François Mitterrand qui le fait cependant nommer Commissaire
européen chargé du développement (1981-1984)… en remplacement de
Claude Cheysson appelé, lui, au gouvernement. Il visite alors
tous les pays d’Afrique à l'exception de l’Afrique du Sud,
renégocie la Convention de Lomé et participe à la mise en place de
la PAC instaurée par la Communauté économique européenne. Ceci en
étroite collaboration avec Jacques Delors, ministre français des
Finances. Son action aboutira à
aggraver un peu plus la condition paysanne en privilégiant par le
truchement des primes versées par les SAFER, à une véritable
« <em>course à la terre </em>»… qui enclenchera une
diminution du nombre des exploitations, au doublement moyen de leur
surface, le tout rendant de plus en plus difficile l’installation
des jeunes agriculteurs. Jacques Delors,
promu président de la Commission Européenne en 1985 poursuivra
activement dix ans durant cette dévastatrice
politique technocratique.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Le
Haut-Commissaire de Nouvelle Calédonie désavoué</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
En
Nouvelle Calédonie, la poussée indépendantiste dirigée par Jean
Marie Tjibaou, chef du Front de libération canaque [FLNKS],
détermine Mitterrand à nommer fin 1984 Pisani Haut-Commissaire de
la République. Après avoir rencontré le chef canaque, Pisani
ébauche un accord relatif à une indépendance/association qui
devait se traduire par l’organisation d’un référendum
d’auto-détermination avant le 31 décembre 1987. Malgré cela, le
7 janvier, les violences redoublant à Nouméa, Pisani fait proclamer
l’état d’urgence. L’irrédentiste canaque Éloi Machoro est
abattu le 3 mai 1988 par le GIGN dans la grotte d’Ouvéa où il
retenait 16 gendarmes en otages. Dépité et inutile, Pisani quitte
la Nouvelle Calédonie en novembre 1985, rappelé à Paris par le
Premier ministre Laurent Fabius.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Président
révoqué de l’Institut du monde arabe</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Pisani
est nommé Président de l’Institut du monde arabe en 1986. Il
réussit ce tour de force de se brouiller aussitôt avec tous les
représentants de la Ligue arabe qui assurent quelque 40% du
financement de l’Institut. Dès 1988, sa gestion a fait l'objet
d'un rapport de la commission des Finances du Sénat à la suite d'un
déficit d'exploitation cumulé de 38,5 millions d'euros. À cette
époque, l'IMA est en « quasi cessation de paiement »
après la défaillance des pays de la Ligue arabe. Prodigue, Pizani,
n’a pas hésité à se lancer dans des projets surdimensionnés
dont le plus fameux restera l’exposition « Désert »
pour laquelle il fit nommer sa compagne du jour « conseillère
scientifique » et loua force hélicoptères pour le <em>repérage</em>
de sites remarquables. Autoproclamé médiateur à la veille de
la guerre de 1991 contre l’Irak baasiste, Chirac excédé lui
demande sa démission. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
La
FNSEA vient de fêter ses soixante-dix ans. Edgar Pisani s’en est
allé en laissant derrière lui une somme de décombres qu’il reste
aux générations futures d’inventorier. Lorsque l’actuel
ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, apprit la nouvelle,
il déclara en toute simplicité : « <em>Aujourd'hui le
monde agricole est orphelin d'Edgard Pisani, visionnaire, européen
convaincu et grand humaniste</em> »… Les agriculteurs en
faillite et les familles des paysans suicidés apprécieront !</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<em><strong>Romain
Rocquancourt</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<em>1
- Depuis 1863 Le consul britannique Wood avait organisé une
immigration coloniale maltaise en Tunisie où les Maltais purent
acquérir des terres, le plus souvent en usant de prête noms
tunisiens. Mais évidemment les décrets Crémieux de nationalisation
des Juifs et leurs annexes pris dix ans plus tard pour l’Algérie,
n’allaient pas leur être appliqué.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em>
2
- Alexis Arette-Hourquet, ou Arette-Lendresse, est un agriculteur,
écrivain, homme politique et poète français né en 1927. Ancien
membre du Front national (FN), il a appartenu à l'Organisation armée
secrète (OAS).</em></p>