imagesCAQGIJJN.jpg L’obésité est une flaque qui s’étend. Et on se demande si le cauchemar prendra fin un jour. En Amérique du nord comme en Europe, elle fait des ravages croissants. Sur le vieux continent, où l’opinion se sentait il y a une décennie encore relativement à l’abri en moquant les « gros ventres » d’outre Atlantique, le pourcentage d’obèses a pratiquement doublé en 20 ans. Les ceintures craquent : plus d’un européen sur deux est aujourd’hui en surpoids ou obèse. Et le phénomène ne s’arrête pas là : Des études sérieuses montrent que l’obésité touche dorénavant les animaux qui ont le « malheur » de côtoyer les humains et les dérives de leur société de “consommation” : animaux domestiques, animaux sauvages vivant près des hommes et animaux de laboratoire sont plus gros qu’ils ne l’étaient il y a vingt ans.

Une étude effectuée auprès de 20 000 animaux montre que l’épidémie d’obésité se propage aux animaux de compagnie, aux animaux sauvages évoluant à proximité de l’homme et aux animaux de laboratoire. A l’approche de Noël, l’homme aurait bien pu se garder d’offrir ce cadeau de trop à ses « 60 millions d’amis » . L’auteur principal de cette étude est David Allison, biostatisticien à l’Université d’Alabama à Birmingham, aux Etats-Unis. C’est en effectuant des recherches sur des liens entre le poids corporel et la longévité chez un groupe de ouistitis du Centre national de recherches sur les primates du Wisconsin que ce scientifique a voulu y voir plus clair. Son équipe a alors observé les changements de poids auprès des mâles et des femelles de 8 espèces différentes : Chiens, chats, rats et divers primates et rongeurs. Sauvages pour les uns, domestiques pour les autres.

Les chercheurs ont ainsi suivi le gain de poids en pourcentage sur plusieurs années. Et certains animaux se sont différenciés des autres par une augmentation de poids parfoisimagesCAF9FC7B.jpg spectaculaire. David Allison est lui-même surpris : « La cause exacte de ces hausses nous est inconnue, mais les hypothèses sont évidentes. L’augmentation de plus de 40% du poids corporel des rats sauvages évoluant dans les rues de Baltimore traduirait la « richesse » croissante de leur régime alimentaire, car ils se nourriraient des excédents rejetés par l’homme. Chez d’autres animaux et dans d’autres cas ,différents facteurs pourraient entrer en compte, comme la perturbation du système endocrinien ou des agents pathogènes influant sur le métabolisme ».

Nikhil Dhurandhar, un chercheur en obésité au Centre de recherche biomédical de Pennington, à Baton Rouge, indique pour sa part l’existence d’un virus humain, l’AD36, susceptible de déclencher l’obésité, et qui pourrait avoir été transmis à certains animaux. En Europe, cette fois, Jaap Seidell, chercheur en nutrition et santé au centre médical de l’Université Libre d’Amsterdam (VU), qui a lui aussi étudié le lien entre le gain de poids chez les animaux et leurs propriétaires, insiste sur l’influence possible des modes de vie imposés par l’état de captivité des animaux domestiqués. Aux dires de Jaap Seidell « Les animaux domestiques et sauvages pourraient dans certains cas être soumis à des changements dans leurs habitudes alimentaires, entraînant des variations dans leur façon d’organiser dans leur environnement ».

Sur les deux continents, les vétérinaires s’accordent avec les experts pour souligner une poussée de l’obésité chez les animaux domestiques. Le Docteur Ernie Ward, vétérinaire depuis 20 ans et auteur de Pourquoi nos chiens deviennent plus gras va même jusqu’à avancer qu’ « aux Etats-Unis nous sommes témoins de la croissance démesurée de taille de nos animaux domestiques ».

Source : http://www.carevox.fr/sante-des-animaux/article/l-obesite-atteint-desormais-les