Monsanto_graines_dettes-cca3f-300x200.jpg Monsanto va «offrir» aux agriculteurs haïtiens 475 tonnes de semences génétiquement modifiées : un cadeau “mortifère” ?

Le tremblement de terre à Haïti, le 12 janvier 2010, a fait le bonheur de certains affairistes. La multinationale américaine Monsanto va offrir aux agriculteurs du pays un cadeau empoisonné, à savoir 475 tonnes de semences de céréales et légumes, dont 60 ... génétiquement modifiées (OGM), en plus des engrais et pesticides qui leur sont associés.

Tout cela sera distribué gratuitement par le projet WINNER (1), avec le soutien de l’ambassade étasunienne en Haïti. Les Haïtiens savent-ils que Monsanto fabriquait le défoliant dit «Agent orange» herbicide dispersé massivement de ... que les bombardiers américains ont utilisé massivement au grand préjudice autant des populations civiles vietnamiennes que des soldats américains ?

Les Haïtiens savent-ils que dans beaucoup de pays ces semences sont considérées comme dangereuses ? Elles sont bien entendu nécessairement accompagnées du Round Up, cet herbicide prétendument “écologique”, mais en réalité fortement mutagène en raison du glyphosate qu’il contient, un polluant majeur de la nappe phréatique. Cependant la firme Monsanto continue de prétendre, contre toute évidence, que son produit est biodégradable. Ce qui lui a valu un procès intenté et gagné par le service de répression des fraudes de Lyon (2).

Aux États-Unis, une ancienne employée de Monsanto, Linda Fischer, vient d’être nommée présidente de l’Environmental Protection Agency qui possède un droit de regard sur toutes les questions liées à l’environnement. N’est-ce pas, dans ce cas d’espèce comme si le chat était chargé de s’occuper du bien-être des souris…?

Monsanto a donc déjà commencé à distribuer ses semences de maïs OGM dans les régions de Gonaïves, Kenscoff, Pétionville, Cabaret, Arcahaie, Croix-des-Bouquets et Mirebalais. En Haïti, il n’y aura vraisemblablement bientôt plus que des semences Monsanto, laquelle a par ailleurs investi récemment dans l’état de Bahia au Brésil quelques 550 millions de dollars pour la fabrication son herbicide maison.



Last but not least, les agriculteurs haïtiens savent-ils qu’ils ne pourront réensemencer leurs champs sans payer de royalties à Monsanto ? Et que de toute façon ils seront liés pour toujours à ce gracieux fournisseur de grains dont la philanthropie est en passe de devenir légendaire.

Jean-Yves Urfié

Notes

1 Le projet WINNER a été lancé le 8 octobre 2009 – avant le tremblement de terre, mais après les tempêtes tropicales – par l’Agence américaine pour le développement international (USAID). Ce projet qui vise, entre autres «l’intensification agricole». Il est financé par l’USAID à plus de 126 millions de dollars. Une délégation de Monsanto a visité Haïti le 6 mai 2010. Un débat existe sur le caractère des semences (maïs hybride) et les pesticides qui y sont associés, mais le ministère haïtien affirme qu’il ne s’agit pas de semences Round UP Ready.

2 La cour d’appel de Lyon a confirmé en octobre 2008 la condamnation en première instance de la firme d’agrochimie Monsanto pour publicité mensongère à propos de son désherbant, le Round Up.

http://www.internationalnews.fr/article-colonisation-de-la-planete-par-monsanto-apres-l-iraq-et-l-afghanistan-haiti-50619856.html