En début d’année, une étude a fait le lien entre le bisphénol A, un élément commun des matières plastiques, et un puissant perturbateur hormonal des maladies cardiaques (1). Pourtant, maintenant, dans le numéro de mars du Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology, des chercheurs signalent un nouveau danger découvert récemment, posé par le bisphénol A. Hugh S. Taylor, docteur en médecine, professeur au Département d’obstétrique, de gynécologie et des sciences de la reproduction de l’université Yale, et son équipe de recherche, ont découvert pour la première fois que l’exposition au bisphénol A pendant la grossesse peut provoquer des anomalies dans l’utérus de la progéniture et des altérations permanentes de l’ADN.

Mais vous pouvez toujours éviter les plastiques et donc éviter l’exposition au bisphénol A, non ? Malheureusement, un autre groupe de scientifiques vient d’annoncer qu’il devient de plus en plus difficile de le faire.  

Conclusion : il existe maintenant des preuves solides montrant que les océans sont contaminés à l’échelle mondiale au bisphénol A.

Katsuhiko Saido, Docteur de l’université Nihon, à Chiba au Japon, et ses collègues, ont annoncé leur découverte surprenante et inquiétante à la 239ème réunion nationale de l’American Chemical Society qui s’est tenue dernièrement à San Francisco. Il a affirmé que la contamination généralisée des océans au bisphénol A résulte des détritus de plastique dur jetés à la mer ainsi que d’une autre source surprenante : la peinture de plastique époxydique utilisée pour assurer l’étanchéité des coques de navires (2).

Le Dr Saido a dit à la presse : « Cette nouvelle trouvaille démontre clairement l’instabilité de l’époxy, et montre que le bisphénol A se dégageant de l’époxy atteint l’océan. Des études récentes ont montré que les mollusques, crustacés et amphibiens pourraient être affectés par le bisphénol A, même à faible concentration. »

Les scientifiques ont noté que la lumière décompose rapidement la mousse de plastique blanc aux températures communément rencontrées dans les océans, en libérant un perturbateur endocrinien, le bisphénol A. Or ce n’est pas seulement à partir du plastique souple que se dégage le bisphénol A…

Le Dr Saido a expliqué : « Nous avons été très surpris de constater que le plastique polycarbonate se biodégrade dans l’environnement. Les polycarbonates sont très durs, si durs qu’ils servent à faire des poignées de tournevis, des verres incassables de lunettes, et d’autres produits très résistants. Ce constat va à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle le plastique dur demeure inchangé dans l’environnement pendant des décennies ou des siècles. La biodégradation relâche naturellement du bisphénol A dans l’environnement. »

L’équipe de recherche du Dr Saido a analysé le sable et l’eau de mer de plus de 200 sites dans 20 pays, notamment de zones d’Asie du Sud et d’Amérique du Nord. Chaque site vérifié contenait ce que le Dr gauche a étiqueté comme des quantités « importantes » de bisphénol A, allant de 0,01 à 50 parties par million.

Le Dr Saido a fait remarquer que la couverture de détritus actuelle résulte du rejet de débris de plastique sur les rivages, environ 150.000 tonnes par le Japon seul chaque année. En outre, l’immense zone de déchets de plastique appelé Great Pacific Garbage Patch, qui a environ deux fois la taille du Texas (3), contamine désormais la zone entre la Californie et Hawaii. « Les débris de plastique marin dans l’océan constitueront certainement une nouvelle contamination océanique mondiale pour longtemps dans l’avenir, » a prédit le Dr Saido dans le communiqué de presse (4). 

Dans encore d’autres données sur le bisphénol A, Rolf Halden, professeur agrégé à la School of Sustainable Engineering de l’université d’État d’Arizona et directeur adjoint du Environmental Biotechnology at the Biodesign Institute, vient de publier un article de recherche qui donne à réfléchir sur le danger des plastiques truffés de produits chimiques. Ses conclusions, qui figurent dans le dernier numéro de Annual Review of Public Health, apportent plus de preuves sur le fait que le plastique des dépotoirs, décharges et océans du monde, constitue un problème de toxicité toujours grandissant.

Le Dr Halden a conclu dans son journal que, en fait, le plastique et ses additifs, du style bisphénol A, ne sont pas seulement autour de nous; ils sont pratiquement à l’intérieur de chacun. Des produits chimiques sont révélés dans le sang et l’urine car ils sont ingérés avec la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et les autres expositions environnementales.

Le Dr. Harden a déclaré dans un communiqué de presse : « Nous sommes condamnés à vivre avec la pollution du plastique d’hier et nous aggravons la situation chaque jour en ne changeant pas notre comportement. Nous sommes à un moment critique et ne pouvons continuer de la manière qui a été instaurée. Si nous étions intelligents, nous chercherions des matériaux de remplacement, de sorte de ne plus avoir ce décalage : satisfaits une minute et pollués pendant 10.000 ans. »

Source : http://www.naturalnews.com/028567_bisphénol 

Notes :

1- http://www.naturalnews.com/027974_bisphenol_A_heart_disease.html

2- Celle qui sème déjà la mort dans la Grande Barrière de Corail, dans le sillon laissé par le porte-conteneurs chinois : http://www.maxisciences.com/mar%E9e-noire/echouage-sur-la-grande-barriere-de-corail-l-039-australie-saisit-la-justice_art6875.html

3- La décharge de déchets de plastique du Pacifique est estimée à deux fois la taille de l’Amérique :www.dailymail.co.uk/news/article-512424/Rubbish-dump-floating-Pacific-Ocean-twice-size-America.html

www.independent.co.uk/environment/green-living/the-worlds-rubbish-dump-a-tip-that-stretches-from-hawaii-to-japan-778016.html

4- Cette estimation date de quelques années, elle est maintenant dépassée, voir une autre gigantesque décharge d’ordures de plastique dans l’Atlantique :www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-1253511/Scientists-discover-giant-plastic-rubbish-patch-North-Atlantic.html