Depuis quelques semaines, le petit monde politique s’agite curieusement beaucoup autour du caractère « cancérogène probable » enfin reconnu de certains herbicides, notamment du glyphosate, un désherbant total systémique commercialisé sous brevet par Monsanto avec l’appellation commerciale de « Round Up » depuis 1974.


Cet herbicide a connu durant plus de trente ans une diffusion planétaire car son emploi – premier cas connu en la matière – a été rapidement jumelé avec la mise sur le marché des premières semences OGM...

Monsanto dès le début de ses recherches OGM s’est focalisé sur 2 aspects très particuliers, aux arrières pensées politiques et commerciales beaucoup plus affirmées que les grandes envolées lyriques et humanistes sur la création de plantes et d’animaux « fabricants de médicaments » ne le laisseraient supposer...

N’a a-t-on pas vu - lorsque José Bové a commencé ses campagnes de destruction de champs expérimentaux d’OGM susceptibles de diffuser, sciemment, des gènes modifiés aux populations végétales alentours - le Monde titrer : « José Bové contre la recherche médicale » (sic !).

Or, jamais il n’y eut la moindre recherche d’envergure effectuée dans ce domaine : c’est de la poudre aux yeux !

La recherche Monsanto s’est cantonnée dans deux domaines financièrement très porteurs :

- La suspension de fertilité des fructifications chez les céréales (autrement dit la stérilité génétique des grains produits, résultat du fameux pool transgénique dit « Terminator ») conduisant les cultivateurs à devoir systématiquement racheter des semences d’une campagne de culture sur l’autre, car assurés de ne pouvoir ressemer une partie du grain récolté pour la récolte suivante.

Une arme du grand dessin de contrôle politique ethnique mondial déjà esquissé par Henry Kissinger :

« Qui contrôle la nourriture contrôle les populations, qui contrôle l’énergie contrôle les nations et celui qui contrôle la monnaie contrôle le monde ».


L’OGM devient ainsi le premier moyen mondial de chantage politique à la famine !

- L’incorporation aux plantes cultivées de gènes résistants aux molécules actives d’herbicides totaux.

Ainsi l’OGM sera semé sur un terrain totalement « nettoyé » où lui seul pourra pousser et se développer.

C’est ainsi que fut créée la gamme des semences dites RR « Round Up Résistantes » commercialement intitulées « Round Up Ready » (prêtes pour les traitements au Round Up).

Pour semer dans de bonnes conditions, on est donc contraint d’avoir recours à l’herbicide concerné.

L’art et la manière de se créer un monopole commercial biologique par la biochimie et la génétique...

Une histoire qui a évidemment pris dès le début pour support les plantes les plus stratégiques, les plus cultivées : les céréales, bases de l’alimentation ! En particulier le blé, le riz, le maïs et le soja, fondement de l’alimentation animale intensive.

Le glyphosate a ainsi recouvert la planète durant des décennies avec la bénédiction de tous les productivistes, sans que les voix discordantes de quelques chercheurs avisés ne parviennent à se faire entendre.

On a constaté les effets nocifs de la rémanence du glyphosate, la non dégradation de nombre de ses sous-produits dans les zones traitées, etc.

On a même mis en évidence des plantes devenues résistantes dès les années 2000, sans parler de transfert du gène de résistance, ce qui a conduit à l’abandon de milliers d’hectares de terres céréalières cultivées aux USA, totalement envahies par des Chénopodes, ou des Ambroisies, au Delaware, au Texas et en Géorgie...

Dans la vallée du Rhône, ce sont les cultures de tournesol qui sont envahies par l’Ambroisie.

Pire, l’action reprotoxique du Round Up sur des cotonniers transgéniques a abouti à l’effondrement des rendements !

Mais finalement personne n’a bougé : Monsanto usait de sa position de monopole mondial !

Pourtant cette position était condamnée à terme, les brevets tombant finalement dans le domaine public...

Le glyphosate est devenu d’usage public en 2000, mais les semences RR de Monsanto restant sous brevet, cela a permis, malgré la mise sur le marché de préparations de glyphosate concurrentes au Round Up, à Monsanto de bénéficier depuis quinze ans encore d’une véritable prolongation de sa situation de monopole.

Mais Monsanto - dès avant la date fatidique - avait su anticiper... en isolant un gène résistant (aussitôt breveté rassurez-vous !) à une autre molécule herbicide : le dicamba !

Mise au point par Union Carbide, cette molécule a fait l’objet d’un accord d’exploitation avec Monsanto finalisé le 20 janvier 2009. Date historiquement autrement plus importante à cause de cet accord que par la prestation de serment de Barack Obama !

Car le dicamba est au glyphosate ce que la bombe H est à la bombe A...

Un agent chimique reconnu tératogène chez l’homme (excusez du peu !) dérivé de l’acide benzoïque !

Considéré comme « modérément toxique » par la littérature de propagande, sa dose létale 50 orale (DL 50) chez le rat est de...2,74 mg/kg ! Un record de toxicité inégalé pour ce genre de produit...

Si le benzène est reconnu comme agent cancérogène, personne curieusement ne semble encore s’être sérieusement penché sur le rôle de l’acide benzoïque qui entre d’ailleurs dans la composition de nombre d’additifs alimentaires... C’est rassurant !

Tel est donc le substitut du glyphosate stratégiquement prévu depuis bientôt dix ans et aujourd’hui en cours de mise en place chez Monsanto !

Curieusement c’est donc seulement au moment où ce monopole commercial du glyphosate est sérieusement ébranlé, alors que Monsanto en prépare le relais, que la machine médico-médiatique se met en marche...

Coïncidence sans doute, le brevet sur le soja Roundup Ready de première génération de Monsanto (RR1) a pris fin en mars 2015... D’autres évidemment vont tomber prochainement dans le domaine publique.

C’est alors que « Sus au glyphosate », devient le nouveau mot d’ordre à la mode, évidemment lancé par Monsanto, quoi qu’il en dise, pour éviter de se faire déborder par la concurrence...

Et c’est là que l’on voit Ségolène Royale, bien connue pour sa politique de défense de l’environnement et des espèces sauvages, monter au créneau !

Rappelons que notre ministresse de l’environnement s’est illustrée en autorisant le massacre puis l’éradication des bouquetins du Bargy pour contenter les fabricants de reblochon, plus récemment en acceptant le massacre des loups « responsables » soit disant de « massacres de milliers brebis » un nombres tels que la population totale des loups d’Europe n’y suffirait pas – et en acceptant l’éradication des blaireaux dans l’Yonne, avant d’autoriser récemment les saccageurs agricoles de la bordure du marais poitevin à labourer des zones de prairies naturelles permanentes pourtant classées en zone sensible...

Une perte irrémédiable pour la biodiversité et un risque considérable pour la conservation de cet écosystème particulièrement fragile !

Jamais un ministre, en France, n’aura autant œuvré pour légaliser le massacre de la biodiversité...

S’attaquant brusquement à la question des pollutions du milieu aux herbicides, mais uniquement au glyphosate, Ségolène s’est empressée de souligner que les mesures d’interdiction qui seraient prises ne concerneraient que les particuliers et absolument pas les agriculteurs !

Ouf ! Les productivistes pourront donc continuer à empoisonner sciemment le milieu avec l’aval du gouvernement...

Les coupables se sont bien évidemment, comme toujours pour les agriculteurs, les particuliers !

Ce sont eux qui, avec leur petits jardins et les pesticides qu’ils y déversent sûrement à seau, qui polluent le pays depuis des décennies.

Qu’on se le dise !

D’ailleurs, cynisme ou provocation, une association de défense des productivistes, victimes des pesticides vient de se créer : http://www.phyto-victimes.fr/qui-sommes-nous/

Baptisée « phyto-victimes » elle regroupe « des personnes (ou leurs proches) qui ont utilisés des pesticides, du fait de leur activités professionnelles, ayant entraîné des problèmes de santé » (sic !)

Soyons clairs : les problèmes de santé liés aux pesticides sont réservés aux empoisonneurs !

Si vous habitez à la campagne avec votre famille en bordure d’un champ régulièrement traité et que vous bénéficiez ainsi de toutes les pulvérisations dont il est l’objet, vous n’avez rien à dire ! Par contre si vous êtes l’auteur de ces pulvérisations, vous avez le droit à l’assistance de l’association dont le conseil d’administration est quasi exclusivement composé d’agriculteurs du productivisme, catégorisés ici pour les besoins de la cause sous l’étiquette « grandes cultures »...

La page d’accueil du site http://www.phyto-victimes.fr/ annonce d’ailleurs fièrement :

«  La guerre au Roundup est déclarée. Ségolène Royal a porté une nouvelle estocade contre le produit vedette de Monsanto, lundi 16 juin. Un « amendement à la loi de transition énergétique interdira le glyphosate en vente libre au 1er janvier 2016 ».

Soyons clairs : les jardiniers lampistes, à la consommation infinitésimale, vont être privés de glyphosate, et en priorité bien sûr aujourd’hui des produits herbicides autres que le Round Up, contenant du glyphosate, mis récemment sur le marché par les concurrents de Monsanto dans les jardineries. Car c’est bien là le cœur du problème !

On a d’ailleurs largement vu dame Ségolène se précipiter devant des caméras complaisantes pour les retirer des rayons !

Mais pour les productivistes empoisonneurs, rien de changé : la « vente libre » ne les concerne pas !

Sur le fond, le marché des herbicides sera donc désormais totalement ouvert pour que Monsanto y déverse ses nouveaux poisons tout fraîchement brevetés, et dont les molécules actives n’ont encore fait l’objet d’aucune étude sérieuse d’impact !

Une stérilisation des sols encore plus efficace, qui permettra sans doute de lutter contre l’envahissement de l’ambroisie mais qui amènera évidemment à terme à l’apparition de nouvelles formes de résistances particulièrement inquiétantes....

Mais de quoi, pour Monsanto, être tranquille pour quelques nouvelles dizaines années, et lui permettre de consolider sa position de monopole...

Madame Royale, par cette prise de position, ne fait que nettoyer le terrain en vue de cette nouvelle offensive commerciale.

Monsanto peut donc dire merci à Ségolène...

Claude Timmerman 21 / 06 / 15