Nous devons nous interroger sur les raisons sous-jacentes du tapage médiatique qui, avec une parfaite synchronisation, vient d’accompagner le procès du Dr. Bonnemaison, euthanasiste occasionnel, le cas du tétraplégique Vincent Lambert dont nul ne sait en conscience si au fond de son coma subsiste encore une présence, et la reconnaissance en citoyenneté d’enfants nés à l’étranger de mères porteuses, autrement dit conçus au sein de matrices mercenaires… ce qui aux dires du sinistre Pierre Bergé ne serait pas pire que de louer ses bras et sa force de travail… assertion qui mériterait peut-être d’être discutée si elle n’était d’entrée de jeu aussi répugnante !


Pour ce qui est de l’euthanasie et de ces agonies rendues plus cruelles qu’imaginables par les artifices de la techniques - laquelle est aujourd’hui en mesure de prolonger indûment, voir indéfiniment lorsqu’il s’agit de comas profonds, des existences qui n’en n’ont plus que le nom - la question a été tranchée une fois pour toutes par le magistère de l’Église ante conciliaire(1). Il serait donc opportun, avant toute chose, de se reporter à la déclaration de Pie XII relative à une question intrinsèquement  liée aux progrès des techniques médicales. Techniques qui ne valent in fine que par l’usage raisonnable que nous en faisons. Gardons en mémoire et à jamais, la sentence du prêtre et médecin que fut François Rabelais… « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » !

Il est clair que les campagnes médiatiques qui viennent d’être orchestrées autour de ces trois affaires, ne sont pas fortuites : l’euthanasie autorisée, banalisée par la loi est encore un bastion à prendre pour les progressistes totalitariens qui nous gouvernent. Car est-il utile ou nécessaire d’encadrer par la loi une pratique déjà courante, définie par des protocoles bien connus des personnels soignants, et imposée par l’évolution même de la médecine ?

Est-il souhaitable d’en faire comme le souhaite le bon docteur Kouchner une « routine » inscrite dans la loi, c’est-à-dire d’en faire un geste habituel, quasi mécanique, en grande partie exonéré de toute responsabilité individuelle ? Légalisation qui pourra servir à en couvrir les excès, ceux qui ne manqueront de suivre l’interprétation extensive ou laxiste des textes. L’intervention en fin de vie ne doit-elle pas être censément laissée à l’appréciation ultime du corps médical, des familles et des patients eux-mêmes… quand ils le peuvent encore ? Aucune loi ne doit à ce titre être promulguée qui permettrait de justifier a posteriori ou de cautionner a priori quelques abus que ce soit. Toute l’ambiguïté du débat est d’ailleurs là.

La médecine moderne, prométhéenne en son essence, a repoussé les limites de la vie jusqu’à ce que l’accouchement de la mort – notamment avec l’actuelle croissance explosive du nombre des tumeurs incurables - se fasse de plus en plus fréquemment dans des douleurs extrêmes. À ce titre, les soins palliatifs, et en fin de parcours, les injections létales de substances sédatives - sont devenus l’aboutissement logique, la contrepartie quasi obligée, à la fois de progrès techniques devenus volens nolens transgressifs de la loi naturelle, et d’une certaine malignité des politiques de dépenses publiques en matière de santé ! Nous avons d’ailleurs ici l’une des faces cachées du dossier que personne n’ose habituellement évoquer, à savoir que la mort prolongée est devenue une industrie particulièrement lucrative stimulée par notre modèle sociétal. En vérité un marché colossal(2) pour lequel les constantes références à l’éthique masque de moins en moins bien la cynique réalité d’intérêts économiques prédominants.

En France, la Loi organique du 1er août 2001 relative aux dépenses publiques(3) va conduire en 2006 à une réforme de la tarification hospitalière supprimant le forfait journalier, ceci pour lui substituer une tarification à l’acte. Avec pour effet pervers que désormais le patient en fin de vie « rapporte gros » aux services hospitaliers, lesquels sont condamnés à faire du volume coûte que coûte, et pour certains d’entre eux, sous peine de disparition. Il faut ainsi rentabiliser les services et pour cela l’on tend à gonfler artificiellement leurs activités à haute valeur ajoutée… parmi lesquels, les soins palliatifs, heureusement à présent délimités par la loi dite Leonetti du 22 avril 2005.
Un dernier mot. La loi, le juridisme à tout va, ne sont pas la panacée pour les situations douloureuses qu’engendre à foison le monde moderne. Car on ne peut décemment légiférer sur tout, si ce n’est au détriment la libre responsabilité de chacun. Pour remonter le courant, ne s’agirait-il pas à présent de revenir au serment d'Hippocrate dans toute sa primitive pureté ?
 
Jean-Michel Vernochet 29 juin 2014

Notes :

1 - Intervention en français de Pie XII le 24 fév. 1957 http://frblin.perso.neuf.fr/ccmf/05textesstsiege/pie12/pie12sante1957a.pdf

2 -  « Le secteur de la santé représente 12,5% de l'activité économique [hexagonale] évaluée en termes d'emplois et de valeur ajoutée. La production du secteur de la santé s'élève à 235 milliards d'euros, soit 7,6% de la production nationale [à titre de comparaison, en 2013 le budget français de la Défense se montait à environ 45 mds d’€]. La consommation finale en produits de santé est estimée à 193,3 milliards d'euros, dont 125,9 milliards d'euros compris dans l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie, soit 65,1% » [hopital.fr10spt09]. En 2014 l’Assurance maladie représente  quelque 81 mds d’€ sur lesquels 75 mds vont aux seuls hôpitaux ! Les handicapés représentent 9 mds et les personnes âgées, moins bien loties, 8 mds.

3 - Loi organique n° 2001-692 du 1 août 2001 relative aux lois de finances [legifrance.gouv.fr13oct13].
 

                                                                              ***

Du Dr. Bonnemaison à Vincent Lambert via Pie XII


Par Claude Timmerman - Agrégé de biologie  -  27 juin 2014

L’acquittement du docteur Bonnemaison par la Cour d’Assises de Pau le 25 juin, bien qu’attendu, a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le camp de ceux qui se montrent résolument hostiles à abréger volontairement les souffrances de personnes pour qui la médecine ne peut plus rien. Or il importe de bien comprendre au préalable de quoi l’on parle, avant de porter quelque jugement définitif que ce soit. Même si la vox populi n’est pas tout à fait la vox dei, l’on ne peut tout à fait ignorer que selon un récent sondage 90% des personnes interrogées se déclaraient « favorables à l’euthanasie sous certaines conditions ». Opinion générale que reflètent les réponses particulières apportées par le jury populaire du procès Bonnemaison. Notons également qu’une majorité de nos anciens y seraient favorables, contrairement à ce qui a toujours été avancé à ce sujet dans le cadre d’une information systématiquement biaisée !

Si aujourd’hui certains milieux catholiques s’insurgent contre l’idée de laisser faire la nature tout en  prodiguant les soins nécessaires pour atténuer, voire adoucir les derniers instants, l’on constate a contrario que l’épiscopat dans sa grande majorité évite de faire de la surenchère… notamment parce que le refus de l’euthanasie est un faux débat ! Faux débat parce qu’en réalité tranché depuis près de soixante ans par le Vatican. L’Église en effet accepte pleinement le risque de provoquer la mort à l’occasion de certains soins dits palliatifs. À Rome, en octobre 1956 à l'issue d'un Congrès d'anesthésiologistes italiens, le Professeur Mazzoni, Secrétaire de la Société italienne d'anesthésiologie, avait soumis au Souverain Pontife, S.S. Pie XII, trois questions concernant l'analgésie. Le St Père avait alors répondu au plan théologique et éthique lors d'une audience spéciale accordée le 24 février 1957 à une assemblée internationale de 500 médecins et chirurgiens [Intervention en français de Pie XII du 24 fév.1957]. 

Sa conclusion est sans appel : « Vous Nous demandez : La suppression de la douleur et de la conscience par le moyen des narcotiques lorsqu'elle est réclamée par une indication médicale, est-elle permise par la religion et la morale au médecin et au patient même à l'approche de la mort et si l'on prévoit que l'emploi des narcotiques abrégera la vie ? ». Il faudra répondre : « S'il n'existe pas d'autres moyens et, si, dans les circonstances données, cela n'empêche pas l'accomplissement d'autres devoirs religieux et moraux : Oui. Comme Nous l'avons déjà expliqué, l'idéal de l'héroïsme chrétien n'impose pas, au moins d'une manière générale, le refus d'une narcose justifiée par ailleurs, pas même à l'approche de la mort ; tout dépend des circonstances concrètes ».

En fait, la fameuse « sédation de fin de vie » qui fait aujourd’hui polémique dans la presse et les tribunaux, repose d’abord sur une authentique hypocrisie médicale : le refus tacite d’exposer publiquement que la sédation aboutit presque automatiquement à la mort de l’agonisant, ceci pour deux raisons physiologiques simples :
- Tout patient en phase terminale qui subit des perfusions répétées, sinon continues, est prédisposé à la mort par arrêt cardiaque… la première conséquence de la perfusion étant une augmentation du travail cardiaque  nécessaire à diffuser la masse des liquides injectés dans le milieu intérieur ce qui conduit la pompe cardiaque d’un organisme très affaibli à « lâcher » à un moment ou à un autre. Perfuser sur une longue durée est donc susceptible de provoquer pratiquement à coup sûr une crise cardiaque...
- Tout analgésique, et notamment la morphine, au-delà du phénomène d’accoutumance, mène à l’augmentation progressive des doses pour parvenir à soulager efficacement la douleur souvent insoutenable des cancéreux en fin de vie. Vient le moment où l’organisme ne supporte plus de telles surdoses. De cette manière, les soins palliatifs de sédation conduiront inéluctablement au décès, une séquence bien connue et assumée par le personnel médical.
 
Dans le cas du Dr. Bonnemaison cette insupportable hypocrisie médicale est poussée aussi loin que possible, en particulier à travers la déclaration du Conseil de l’Ordre :
« La radiation va entrer en application le 1er juillet, comme prévu [autrement dit après le jugement de la cour d’assises qui eut dû en principe condamner le médecin, au moins formellement]. Elle est bien entendu soumise à la cassation par le Conseil d'État s'il y a appel du Dr. Bonnemaison… Celui-ci a notamment été condamné par la chambre nationale disciplinaire de l'Ordre sur le fait qu'il n'a pas respecté l'article 37 du code de déontologie médicale, qui introduit une procédure collégiale prévoyant, dans le cadre de la loi Leonetti, qu'un médecin ne peut agir seul ».

Ce qui est donc ici reproché par ses pairs au docteur Bonnemaison n’est pas du tout le fait qu’il ait administré sciemment des produits potentiellement létaux à une demi-douzaine de personnes, mais qu’il ait agi seul, c’est-à-dire sans concertation avec les autres membres de l’équipe médicale. Telle est l’état des lieux : implicitement l’Ordre des médecins reconnaît in fine et valide la sédation de fin de vie, laquelle n’est pas à cette occasion mise en cause, tout en condamnant un confrère qui a eu la malchance de servir de bouc émissaire à l’ensemble de sa profession.
 
Mais de quelle « vie » à préserver est-il réellement question ?

À ce stade de notre exposé le moment est venu d’évoquer les multiples transgressions de la loi naturelle qu’autorisent aujourd’hui les formidables progrès de l’ingénierie médicale. Ceci, entre autres, parce que de nombreux et prétendus biens pensants donneurs de leçons nous rebattent les oreilles à longueur de temps à propos du caractère sacré de la vie humaine. Vie quasi fétichisée qu’il s’agirait de préserver coûte que coûte… « de la conception à la mort » et quelles que soient les circonstances. Soit, mais de quelle vie est-il question ? S’agit-il de la vie qui nous est donnée et reprise par la Divinité ou bien d’un sursis de vie artificielle dont l’homme prométhéen a acquis la capacité… par le truchement de techniques propres à prolonger indûment l’existence terrestre de ses semblables ?

Là se situe la question essentielle ! Car pour prolonger cette vie, envers et contre tout, l’Homme est parvenu à déployer des trésors d’ingéniosité qui à présent l’amènent à se voir confronté à la déchéance des corps et à des sommets de souffrance qu’il ne maîtrise plus et vis-à-vis desquels il se montre impuissant parce qu’il ne possède pas de réponse appropriée… les moyens lui faisant désespérément défaut. Car nous sommes parvenus à une époque où il est désormais possible de freiner le processus de destruction du corps, voire de le suspendre – pensons aux comas prolongés des années durant – mais pas encore d’en inverser la course. Si nous acceptons que la vie soit artificiellement prolongée, alors nous devons admettre que les mêmes moyens techniques puissent être employés pour mettre un terme aux affres d’une lutte sans issue. C’est une question de bon sens tout autant que l’exercice de la plus élémentaire charité comme l’a lumineusement vu et dit sa Sainteté Pie XII. 
  
Le temps est également révolu de « l’acharnement  thérapeutique » pratiqué naguère sous le fallacieux prétexte d’un éventuel miracle médical, certainement jamais observé, ou au prétexte d’avancées imminentes de la science, les mourants étant alors, bien malgré eux, transformés en cobayes disponibles pour tester toutes sortes de « traitements expérimentaux »… en outre, dans cette triste occurrence l’espérance et la peine de leurs proches étant quant à elles prises en otage.

La véritable et unique question est alors : « Doit-on condamner l’homme à vivre en soufrant le martyr ? ». Et si oui, au nom de quoi ? Quels chrétiens, et au nom de quelle morale transcendante, peuvent-ils condamner celui qui demande à être finalement soulagé d’une douleur inhumaine ? Dans de telles  situations, à l’égard de ceux ou celles du personnels médicaux qui acceptent d’opérer un choix engageant leur responsabilité morale – et pas seulement juridique et professionnelle - s’applique à la lettre l’injonction évangélique « Tu ne jugeras point » [Luc 6/37-45]. Commandement qui, devant l’indicible souffrance des corps, s’adresse tout autant au passeur d’âme qu’au libre choix de celui qui au terme de la douleur décide de rendre les armes… Agonie ne signifie-t-il pas étymologiquement le combat, l’ultime combat ? Bref, au nom de quel sophisme moral ou théologique peut-on refuser de mettre fin à une vie devenue contre naturelle parce que maintenue envers et contre tout ? Cela en recourant à tous les artifices -  judicieusement nommés « palliatifs » - issus de techniques transgressives de la loi naturelle, autrement dit de la loi divine ?

Loi Leonetti et acharnement thérapeutique

De ce point de vue, l’acharnement thérapeutique a été longtemps un véritable fléau… certains expérimentateurs avons-nous dit, se retranchant derrière l’idée abstraite, désincarnée de la rétention, à quelque coût humain que ce soit, du dernier souffle vital. Ce qui est évidemment absurde et dans certains cas haïssable… mais explicable par les riches possibilités d’expériences ou de tests qu’offrent les cas désespérés. Cela en jouant, la plupart du temps, sur les sentiments des parents auxquels l’on fait miroiter une improbable rémission. Certes de rares expérimentations peuvent s’avérer parfois propices à l’avancement de nos connaissances, mais en majorité elles sont le plus souvent inutiles et cruelles.

C’est pour répondre à de tels excès que fut mise en place la loi dite Leonetti. Loi qui permet jusqu’à un certain point d’empêcher l’acharnement thérapeutique tout en requérant l’assentiment du moribond, ce qui évidemment suppose chez le patient un certain état de conscience. Or, quid de ceux qui ne peuvent plus physiquement communiquer ?  À l’instar de tous les grands traumatisés cérébraux, comateux irréversibles et autres, à demi conscients baptisés aujourd’hui « pauci-relationnels » ? Ces « légumes » seraient actuellement au nombre de 1500 en France, sous perfusion de nourrissage parfois assortie d’un respirateur… techniques qui permettent de conserver un « patient » durant des mois, voire des années... Pensons au Nobel Alexis Carrel, père fondateur de la cytologie, pourtant devenu aujourd’hui « M. Le Maudit » aux yeux de la pensée unique ! Celui-ci parvint à conserver en milieu physiologique un cœur de grenouille isolé qui a continué de battre pendant...17 ans !

Pensons ici et maintenant au cas si douloureux de Vincent Lambert et aux rocambolesques péripéties judiciaires qui accompagnent son interminable et muette agonie ! Cet infirmier victime d’un accident de la route, tétraplégique, plongé dans un profond coma est devenu le symbole de l’acharnement médical autant que du refus obstinés de certains membres de sa famille de mettre fin à son calvaire, au nom, dit-on, de certains principes(1)… en fait dévoyés parce que bafoués par les techniques mises en œuvres. Encore une fois, quelle peut-être la valeur ou le sens d’un semblant d’existence biologique maintenu artificiellement en suspension au-dessus du néant ?

Vincent Lambert avait pour sa part, de son vivant, toujours fait état de sa réprobation quant à l’acharnement thérapeutique. Aussi est-il singulièrement paradoxal de voir que sa longue agonie est prolongée depuis cinq ans par sa propre génitrice. Son épouse se désole et nombre de ses amis également, mais rien n’y fait ! Reste que Vincent Lambert est aujourd’hui totalement désincarné : au fil des années il a cessé d’être un homme pour n’être plus qu’une cause. Il est devenu peu à peu un argument et instrument aux mains de ceux qui veulent légiférer et n’en démordent pas. Il est à ce titre l’enjeu d’une bataille entre des positions et des factions aux motivations plus ou moins obscures, plus ou moins inquiétantes, car plus le carcan des règles et des obligations juridiques s’épaissit, plus la liberté humaine dépérit.
 
Le cas Lambert est lourd d’enseignements

Finalement, personne n'a vraiment pris garde, ni souligné la suspension de la décision du Conseil d’État par la cour Européenne des Droits de l’Homme dans l’heure qui a suivi la décision « souveraine » de nos Conseillers !  Il s’agit pourtant là d’une question de fond, lourde de conséquences pour notre souveraineté nationale. À quoi bon maintenir des Institutions régaliennes – ici la Justice – ou une représentation nationale – les deux Chambres – si les gens de Bruxelles peuvent à leur gré invalider les décisions de nos instances nationales ? Incidemment le cas Lambert constitue une impressionnante pierre d’achoppement donnant la mesure de ce qui reste de souveraineté, et donc de liberté, ou de marge de manœuvre au Législatif et au pouvoir judiciaire dans notre dorénavant pitoyable Hexagone [lefigaro.fr24juin14].
 
M. Manuel Valls, ci-devant Premier ministre – et parce qu’il n’a pas d’autres chats à fouetter – a chargé dans la foulée de ce verdict européen, M. Jean Leonetti et le député socialiste Alain Claeys de préparer un nouveau projet de loi relatif à la fin de vie, lequel devrait être présenté au Parlement avant la fin de l'année. « Ce sera, pour mon équipe, le délai de trop » déclarait alors le médecin de Vincent Lambert, le Dr. Éric Kariger qui a toujours prôné l’arrêt de l’acharnement dont est victime son patient tout en précisant : « Aucune loi, aucune religion ne défend le principe de souffrir. Je ne suis pas pour la vie à tout prix, même si jamais je ne donnerais la mort. Reste qu’à un moment, la médecine doit savoir se retirer ». Mais que signifie précisément ce dernier verbe ? « La médecine doit savoir se retirer », en laissant par exemple son patient mourir de déshydratation pour ne pas risquer de se voir accuser à son tour de « donner la mort »? Ou bien en assumant en totalité l’assistance qu’il doit en principe à un patient atteint de lésions irréversibles ? Patient qu’il a maintenu jusqu’à ce jour en condition artificielle de survie ! Nous ne ferons pas au Dr. Kariger de procès d’intention car c’est aux fruits que l’arbre doit être jugé ! En contrepoint notons que le Dr.  Bonnemaison a eu lui au moins le courage d’endosser ses actes  et de refuser ouvertement l’hypocrite euthanasie passive qui consiste à débrancher et à laisser crever...

Au palmarès des bouffonneries liées au cas Lambert, épinglons au passage le « bon docteur » Kouchner qu’on ne savait pas si délicat, lui qui fut, en tant que proconsul de l’Otan, le promoteur indirect de l’épuration ethnique des Serbes du Kosovo… et dont le nom s’est indirectement trouvé entaché par des rumeurs de trafic d’organes.  Trafic de l’horreur dénoncé dans un rapport de l’ancien procureur général du canton du Tessin, Dick Marty, à la demande de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (2). Ainsi M. Kouchner ne veut plus  - de façon quelque peu orwellienne - que l’on parle d’euthanasie [étymologiquement mort douce] parce que le mot rappellerait fâcheusement le « nazisme »… euthanazi ! Ah bon ! Au reste peut-être devrait-il accorder son violon avec celui de son ami et coreligionnaire Jacques Attali qui en son temps préconisait l’euthanasie méthodique des vieillards(3)!
 
Bref si vous n’avez aucune envie de vous retrouver le cas échéant à l’état de légume déshydraté ou asphyxié lentement, agissez pour un urgent retour du bon sens assorti d’une dose massive de charité chrétienne. Après tout l’on achève bien les chevaux !?
 
                                   
Claude Timmerman  27 juin 2014


Notes :

1 - La mère de Vincent Lambert bénéficie du soutien inconditionnel de milieux se réclamant de la Tradition. Mais lorsqu’elle déclare à Antenne II, le soir de la décision de la Cour Européenne de justice à un  journaliste faisant allusion à sa foi catholique : « J’ai des convictions, mais cela n’a rien à voir : je ne suis pas intégriste, je ne suis pas une illuminée ». Les Catholiques fervents apprécieront certainement de se voir, dans cette réaction sous les feux médiatiques, assimilés à des « illuminés ».

2 - « Traitement inhumain de personnes et trafic illicite d’organes humains au Kosovo » 12 décembre 2010. Rapporteur: Dyck Marty, Suisse http://assembly.coe.int/ASP/APFeaturesManager/defaultArtSiteVoir.asp?ID=964

3 - Point de vue sur la question de l’ancien de feu le président Mitterrand, et conseiller officieux de M. Sarkozy tiré de sa monographie « L’avenir de la vie » 1981… « Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis, pour ma part, en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie »… «  En effet du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement… L’euthanasie sera dans tous les cas un des instruments essentiels de nos sociétés futures, dans tous les cas de figure…Des machines à tuer permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera insupportable et économiquement coûteuse. Je pense donc que l’euthanasie sera la règle de la société future ».