Sur fond d’affairisme, immobilier ou foncier, et de tueries animalières.
Depuis que les scandales de massacres animaliers agitent la préfecture du Rhône, certains finissent par s’interroger sur les agissements du préfet Carenco...

Jean François Carenco est ce qu’il est convenu d’appeler un « haut fonctionnaire », un de ces hommes du pouvoir jacobin qui durent, quand les élus et autres personnalités politiques passent... Carenco a une  carrière exemplaire(1) !

Homme de la haute administration, cet énarque, préfet hors cadre, ex directeur de cabinet de Borloo, est parachuté dans la région lyonnaise au moment de la démission de celui-ci, et débarque donc comme préfet en novembre 2010...

Ses attributions sont considérables et il en est fort conscient : là où dans le monde des « élus » certains cumulent les mandats, lui dans le monde des « nommés », cumule les fonctions, et on pourrait enfin s’en émouvoir en haut lieu !

- préfet du département du Rhône

- préfet de la région Rhône-Alpes

- préfet de la zone de défense sud-est

- préfet coordonnateur du bassin Rhône - Méditerranée - Corse

C’est l’un des hommes les plus puissants de la France jacobine: « duc  de Savoie et du Dauphiné  réunis ».

Jamais un tel pouvoir ne fut concentré entre les mains d’un seul homme durant l’Ancien Régime !

L’article de Fabien Fournier paru le 9 mai dans Lyon Capitale est infiniment instructif et fort utile à une bonne compréhension du personnage(2) :

Carenco n’est pas un homme de convictions, c’est un homme d’appareils et de réseaux !

Homme lige de Borloo, il se sait "protégé", comme le disent les journalistes qui  veulent paraître informés, et n’hésite pas dès sa nomination à se démarquer clairement des positions sarkozyennes de son prédécesseur Jacques Gérault, à s’opposer carrément aux décisions des ministres en place et à donner des gages à des élus de gauche pour faciliter une cohabitation qui pouvait s’avérer difficile... Et curieusement, "on" l’a laissé faire !

Pourtant on a vu des préfets se faire limoger pour bien moins que cela !

(Par exemple, celui dont dépend le Cap Nègre a bel et bien été débarqué par Sarkozy pour ne pas avoir assez vite fait procéder à des raccordements de voirie qui desservaient la villa des Bruni-Tedeschi !)

C’en est au point que Carenco est devenu aujourd’hui un atout précieux du maire de Lyon, Collomb, et de quelques autres élus de la région auxquels il a su rendre de petits services...

Il n’est jamais facile de se retrouver “le cul entre deux chaises“ : la crainte en effet est toujours de se trouver rappelé à Paris, car le pouvoir, aujourd’hui socialiste, pourrait - comme c’est l’usage en cas de changement de majorité - vouloir le remplacer par quelqu’un du sérail, considéré comme politiquement plus sûr... Et c’est là, sans surprise aujourd’hui, que l’on voit Gérard Collomb, maire socialiste, plaider à Paris... pour le maintien en place de son nouvel allié !

Mais, les élections de 2014 pourraient rebattre les cartes...

Les intéressés commencent à se poser des questions : c’est que l’intransigeance exterminatoire ridicule  de Carenco en matière animale entraîne aujourd’hui  une réprobation dans l’opinion qui pourrait bien se faire sentir dans les urnes...

Carenco pourrait  alors s’avérer être devenu un « ami » encombrant... Il sera évidemment question de ces deux éléphantes du Parc de la tête d’or que le superpréfet Carenco voudrait, au grand dam des populations, envoyer de vie à trépas pour - en l’occurrence - souscrire bourreaucratiquement à un sordide prétexte “de précaution“.

Et si Collomb, d’aventure, perdait son siège, la cohabitation de Carenco avec son successeur ne serait pas forcément aisée ! Quelque part au-delà de sa suffisance et de son assurance assumée, le multi-préfet Carenco se sait sur un siège d’autant plus éjectable que la popularité de la politique hollandiste est loin de faire l’unanimité...

Dans ces cas-là, certains hauts fonctionnaires, mal vus de l’opinion, font d’excellents fusibles...

Or le préfet Carenco a de curieuses "faiblesses" pour les maires qui "font" dans les opérations immobilières...

L’hôpital Sarde du Faucigny à Bonneville


Un certain Martial Saddier, maire de Bonneville (Haute Savoie), trouvant l’hôpital dit Sarde - désaffecté à la suite de la création du nouveau centre hospitalier de Findrol dit « Alpes – Léman » - trop lourd à restaurer, quand la surface qu’il occupe en pleine ville pourrait donner lieu à une fructueuse opération immobilière. Le préfet Carenco lui signe alors sans sourciller le permis de démolition !

Certes, ce n’est pas un bâtiment inscrit, juste un joyau de l’architecture sarde du XIX eme, construit en 1840...

Martial Saddier est surtout connu pour un curieux amendement retiré : le n° 444 discuté à l’Assemblée le 24 septembre 2012(3) : 

Après l’alinéa 12, insérer les deux alinéas suivants :

« 4° bis Après le huitième alinéa, est inséré un 5° ainsi rédigé :

« 5° Sont également comptabilisés comme autant de logements locatifs sociaux les lits d’hôpitaux, de prison, de gendarmerie, de soins de suite et de réadaptation. »

Dans son exposé il avait indiqué : « Les lits de ces structures doivent être comptabilisés dans le quota des 25 % de logements sociaux, au regard de leur utilité éminemment sociale et des coûts supportés par les collectivités qui comprennent ces structures sur leur territoire. » (sic !)

Qualifier les cellules pénitencières de "logements sociaux " il fallait l’oser ! A moins que ce ne soit un vœu pieux ?

C’est un bon moyen de contourner les quotas d’obligation de construction de logements sociaux ! Astucieux non ?

La population appréciera : verdict lors des prochaines élections...

Et puis Saddier est député UMP... Une petite faveur de Carenco à droite donc...

Cette démolition autorisée a immédiatement déclenché une grosse réprobation localement de la part de la population soucieuse de préserver son patrimoine...(4)

Une importante manifestation a eu lieu samedi, avec le concours de la député européenne Malika Benarab-Attou et les encouragements de la ministre de la culture, Aurélie Filipetti, qui a tenu à faire savoir qu’elle regrettait de ne pouvoir être présente(5) !

Mais cela passera... Enfin le maire en est persuadé! On attend les premiers coups de pioche...

Quant à Carenco, peut lui chaut !

Les daims du fort de Feyzin

On finirait par croire que le nettoyage par le vide soit la spécialité de Carenco, surtout depuis la lamentable affaire des daims du fort de Feyzain : le maire socialiste, Yves Blein, a décidé de créer un centre équestre dans l’enceinte du fort de Feyzin, désaffecté par l’armée en 2003, et racheté alors par la commune !

Or il s’y trouvait une harde d’une grosse trentaine de daims qui vivaient dans le périmètre... Des animaux en provenance du parc de la Tête d’Or – une coïncidence ? - accueillis là pour alléger la harde du parc des animaux, en surnombre...

Outre que la « cohabitation » des daims et de l’activité du club, de l’avis même des praticiens, ne posait aucun problème, il y avait des parcs repreneurs pour les daims, et on avait même trouvé un financement pour en effectuer la capture et le transport, dès le 7 décembre ! Qu’on ne continue pas à soutenir le contraire à la mairie : nous détenons le double des correspondances  électroniques  de la mairie sur la question !

Mais le maire, couvert par la validation préfectorale qu’il a aussitôt mis en avant, a préféré... les faire abattre !

Une jolie tuerie qui a fait les délices d’une bande de viandards conviés tout exprès pour la chose...

Merci au préfet Carenco ! Un petit service rendu à un élu de gauche avec la complicité bienveillante de la DSV... Reste à savoir s’il y aura à Feyzin beaucoup de clients heureux de galoper sur le sang des daims...

Reste à savoir aussi si les électeurs de Blein apprécieront cette tuerie gratuite, aussi inutile que stupide !

Et les mensonges les plus éhontés et les plus absurdes émanant de la mairie ont circulé comme quoi « la capture n’était pas possible » (on se demande à quoi servent les fusils hypodermiques et les filets... et on suppose que les praticiens habituels, rompus à ces pratiques courantes parfaitement maîtrisées, faisaient grève !).

L’équipe du maire a fait le maximum en matière de désinformation pour justifier le massacre ! Notamment, le directeur de cabinet du maire, un certain Pierre Obretch, qui ne se prénomme pas André certes, mais ce n’était évidemment pas de bon augure ! Mais comme l’a souligné le préfet Carenco dans une interview récente : « On a tué des milliers de vaches [au moment de l’affaire de la fièvre aphteuse ?] et on n’en a pas fait toute une histoire ! » (sic !)...

Comme quoi, le préfet Carenco  n’en était pas à son coup d’essai avec l’affaire des éléphantes du parc de La Tête d’Or... Et il a pris de l’assurance ce petit monsieur en ce début d’année fort de ses "succès"!

Au point même aujourd’hui de braver, on va le voir, le chef de l’état !

Les éléphantes de Pinder gardées au parc de la Tête d’Or


Là encore c’est une simple affaire immobilière qui occupe le maire socialiste Michel Collomb : récupérer les terrains occupés actuellement par les éléphants pour édifier en fond du parc de la Tête d’Or une « savane africaine ». Là on voit le préfet se précipiter pour aider son ami Collomb à libérer les lieux en usant de façon fallacieuse de toutes les  ficelles réglementaires...

Nous avons consacré déjà un article à cette affaire : ces animaux, seulement coupables d’avoir côtoyé une éléphante effectivement tuberculeuse placée dans un enclos voisin, sont arbitrairement déclarées tuberculeuses sans aucun test probant, par des agents de la DSVn’ayant aucune compétence en matière de faune sauvage et qui refusent de laisser pratiquer par des vétérinaires spécialisés les contrôles adéquats !

On ne parle surtout pas de la mise en place d’un protocole de soins - connu et pratiqué partout avec succès notamment aux USA - si elles s’avéraient effectivement atteintes !

Voir notre article « Baby et Népal un sacrifice imbécile programmé.. »( 6)

Carenco n’a aujourd’hui qu’une obsession : parvenir coûte que coûte - parce qu’il l’a décidé, envers et contre tout, et tous, pour le plaisir de satisfaire son besoin de pouvoir légitimé par les dispositions réglementaires - à faire euthanasier ces animaux !

S’il ne recherche pas la sympathie populaire qui ne lui sert de rien, Carenco s’inquiète tout de même de l’opinion publique, et il est sidérant de naïveté quand il déclare qu’il ne supposait pas que « la mobilisation des sympathisants de la cause animale allait durer si longtemps »... (sic !). Qu’il se rassure, elle n’est pas prête de s’arrêter !

Ainsi, la pétition – pour ne parler que celle là – initiée sur avaaz.org  le 16 décembre, a réuni 50 000 signatures en 15 jours et 75 000 en exactement un mois(7)...

Aujourd’hui autour de  93 000, elle atteindra certainement les 100 000 avant peu !

Et au-delà de personnalités médiatiques diverses, depuis Brigitte Bardot et Alain Delon à Laurence Parisot ou au Prince Sixte de Bourbon Parme, sans parler de la princesse Stéphanie de Monaco, voici maintenant que des personnalités politiques de gauche de premier plan, comme l’ancien premier ministre Michel Rocard, interviennent !

Mais Carenco, psychorigide,  reste inébranlable, se permet d’ironiser et même de donner des leçons !

Fort de son prestigieux costume sombre brodé de feuilles de chêne, n’a-t-il pas osé dire lors d’un entretien à l’occasion des cérémonies de vœux « qu’il était serein et qu’il n’était pas Rataxès... » !

Nous apprenons ainsi que le préfet Carenco s’intéresse aux classiques illustrés...

Peut-être, faudrait-il lui rappeler qu’effectivement Rataxès ne triomphe pas de Babar et, sans négliger Jean de Brunhoff, pourrait-on alors lui parler d’un certain Antoine de Saint-Exupéry qui fait dire, par le renard, au Petit Prince : « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé ! »

Mais c’est peut-être un peu difficile à comprendre pour un énarque pour qui la responsabilité s’incarne et se limite - comme il se plait à le dire -  à l’application de la règlementation... Sans le moindre discernement, cela va sans dire : « Selon le code rural, poursuit le préfet, tout animal ayant vécu à proximité d'un autre animal atteint par cette maladie est réputé malade. Ces deux éléphantes sont donc administrativement malades. Et si elles contaminent demain un enfant, c'est moi qui serai pénalement responsable ».(8)

On admirera la subtilité – ou la stupidité - et l’indigence de l’argumentation !

D’abord le Code Rural n’a rien à voir avec les parcs zoologiques dans leur spécificité, ensuite la qualification « d’administrativement malade » est tellement ridicule et déconnectée de toute réalité biologique tangible, qu’elle n’appelle aucun autre commentaire !

Tout au plus, l’invoquer ne peut que déconsidérer celui qui se retranche derrière ! Enfin, il n’est évidemment pas possible de pouvoir prouver que la contamination tuberculeuse de quelqu’un (et pourquoi évoquer un enfant sinon pour faire pleurer dans les chaumières ?) qui se serait baladé dans le parc, soit le fait des éléphantes placées de surcroit en enclos isolé hors de portée du public. N’oublions pas en effet que si la tuberculose atteint aujourd’hui certains éléphants, c’est la conséquence d’une contamination humaine !

La tuberculose est malheureusement en recrudescence, notamment dans les populations marginales, c’est avéré ! S’en servir à des fins partisanes est simplement odieux !

Mais que ne ferait-on pas pour justifier du "bon droit" de l’administration !

En des temps et en des lieux pas si lointains, il y a une bonne soixantaine d’années, d’autres hommes au costume sombre brodé de feuilles de chêne, bien à l’abri derrière les règlements et les ordonnances, n’hésitèrent pas à laisser tirer contre des foules désarmées. Ensuite on put compter les morts...

Nul doute que s’il avait alors été en fonction, le préfet Carenco l’aurait pleinement assumé...

La tuberculose est en recrudescence avérée: c’est une réalité non maîtrisée !

Tous les hôpitaux des zones urbaines le constatent !

Les grands centres sont particulièrement visés : certaines populations migrantes sont particulièrement concernées, certes, mais pas seulement elles.

Les centres hospitaliers regorgent aujourd’hui de tuberculeux provenant notamment des pays de l’Est et porteurs de bacilles, devenus résistants aux antibiotiques !

Nombre de ceux-ci semblent être amenés en France pour y être soignés, par des filières d’immigration illégales(9) !

Là, on peut vraiment parler de bombes biologiques comme le souligne le professeur Bricaire :

« Ce sont des bombes ambulantes, prévient le Pr Bricaire. Leur prise en charge est très difficile. On expérimente. Il faut huit antituberculeux parfois pour soigner un patient qui sera hospitalisé pendant des mois, le temps que les BK - bacilles de Koch - disparaissent des prélèvements. Des traitements chirurgicaux sont parfois nécessaires.

Ces tuberculoses multi-résistantes sont la conséquence des thérapeutiques antérieures mal conduites, inadaptées, ou arrêtées trop tôt: le bacille devient résistant et se transmet à d'autres personnes avec sa résistance ».

On attend avec impatience de connaître les mesures prises par la Direction de la Population du Rhône et le Préfet Carenco pour protéger les habitants de la région lyonnaise... Mais c’est évidemment beaucoup plus difficile à mettre en œuvre et moins spectaculaire que de faire euthanasier deux éléphantes confinées, pas même avérées tuberculeuses !

Et là, en ce qui concerne la tuberculose humaine importée, s’il ne fait rien, le préfet Carenco risque se retrouver effectivement pénalement responsable !

Rassurons-nous on connaît alors la chanson : « responsable mais pas coupable » !

Pour l’heure la situation des éléphantes est figée...

En dépit du fameux pourvois introduit par Edelstein, directeur du cirque  Pinder et propriétaire des éléphantes, la situation est figée - quoiqu’en dise Carenco qui a bien souligné que ce pourvois n’était pas suspensif - tant que le Conseil d’Etat n’aura pas rendu son arrêt (sans doute d’ici une quinzaine de jours maintenant). Devant l’émotion suscitée et les diverses interventions faites, le président Hollande, respectueux de la séparation des pouvoirs, après avoir fait savoir très logiquement dans un premier temps qu’il entendait que la justice suive son cours, a demandé à ce que de nouveaux contrôles soient effectués...

Car les affirmations péremptoires de la DSV, aussitôt utilisées pour demander l’euthanasie par celui-qui-dit-ne-pas-être-Rataxès,  n’apparaissant guère probantes au vu des tests effectivement effectués il y a plus d’un an. C’est le moins qu’on puisse dire : l’Elysée, tout comme Edelstein, ont donc demandé à ce que de nouveaux tests soient effectués par des vétérinaires compétents, évidemment spécialistes des pachydermes... Mais par deux fois, l’une des rares spécialistes françaises, le docteur Florence Ollivet-Courtois, mandatée par Pinder s’est vue refuser l’accès à l’enclos des animaux !

Alors que le préfet avait été prévenu à trois reprises, Carenco, mardi dernier a eu le culot de faire dire par ses services qu'il était hors de question « d'autoriser un prélèvement dans la précipitation » (sic !). Or « Depuis le 14 décembre, nous avons adressé trois demandes au préfet. Il n'a jamais répondu » a souligné la vétérinaire(10) !

Pire, Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, reçu à l’Elysée par une conseillère de François Hollande, chargée de ce dossier a été informé par elle de ce que « François-Hollande avait pris les dispositions administratives pour vérifier l’état sanitaire des éléphantes mais que l’administration du préfet du Rhône bloque ! ». Ainsi donc Carenco n’hésite même plus maintenant à narguer l’Elysée !

Cet acharnement devient ubuesque !Le 6 février, devant ce refus, Brigitte Bardot a demandé à la ministre de l'Ecologie de prendre position et d'autoriser la mise en place immédiate des tests sérologiques (financés par la FBB).

Il y a donc eu un nouveau rassemblement des sympathisants de la cause animale dimanche le 10 Février devant le parc de la tête d’or à LYON(11)...

Carenco ce week-end est devenu titulaire d’un record original : une manifestation par jour et pour des motifs différents !

Et si André Comte–Sponville avait raison ?

Face à cette suffisance, à cette mauvaise foi évidente et à cette obstination, l’analyse du philosophe André Comte-Sponville sur le salaud sartrien prend ici une résonnance particulière :

« Le salaud, au sens sartrien du terme, c’est celui qui se croit, qui se prend au sérieux, celui qui oublie sa propre contingence, sa propre responsabilité, sa propre liberté, celui qui est persuadé de son bon droit, de sa bonne foi, et c’est la définition même, pour Sartre, de la mauvaise. Le salaud au fond, c’est celui qui se prend pour Dieu (l’amour en moins), ou qui est persuadé que Dieu (ou l’Histoire ou la Vérité) est dans son camp et couvre, comme on dit dans l’armée, ou autorise, ou justifie, tout ce qu’il se croit tenu d’accomplir.../..

Le salaud, c’est celui qui a bonne conscience. C’est « l’ayant-droit », comme dit François George dans ses Deux études sur Sartre, autrement dit celui qui est convaincu de sa propre nécessité, de sa propre légitimité, de sa propre innocence. C’est pourquoi aucun salaud ne se croit tel : tous les salauds sont de mauvaise foi, qui ne cessent de se trouver des justifications ou des excuses.../...

Le salaud, dit un jour l’auteur de La Nausée, c’est le "gros plein d’être". »(12)

Tel que l’énonce André Comte-Sponville, Jean François Carenco serait-t-il un "salaud" au sens sartrien du terme?

A chacun d’en juger !

Au bout du compte, cette affaire met au jour une situation d’arbitraire qui ne pourra plus rester en l’état :

- le vide juridique concernant la gestion des espèces sauvages (surtout protégées !) en captivité,

- l’incompétence patente des DSV en la matière, où personne n’est réellement formé pour cela,

- l’inaptitude du Code rural à s’appliquer aux réserves de faunes exotiques et aux parcs zoologiques.

À cause de l’affaire Népal et Baby, le scandale a enfin éclaté au grand jour :

il faudra bien se décider maintenant à légiférer pour régler la spécificité de cette question !



par Claude Timmerman

                                                                                                                 

1.http://www.rhone.gouv.fr/automne_modules_files/standard/public/p123_51103f4c4635b640de639612d2bf1af1CV_JF_Carenco.pdf

2.http://www.lyoncapitale.fr/Journal/univers/Politique/Region-rhone-alpes/Collomb-va-t-il-sauver-le-prefet-Carenco

3.http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/0200/444.asp

4.http://www.lavoixdesallobroges.org/tribune-libre/588-appel-a-sauver-lhopital-de-bonneval-de-lavocat-jean-luc-favre

5.http://malikabenarabattou.files.wordpress.com/2013/02/article-chambc3a9ry-1.jpg

6.http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/28/N%C3%A9pal-et-Baby%C2%A0%3A-un-sacrifice-imb%C3%A9cile-programm%C3%A9%2C-au-service-de-l%E2%80%99ignorance%2C-de-l%E2%80%99incomp%C3%A9tence-et-de-l%E2%80%99id%C3%A9ologie-bureaucratique

7.http://www.avaaz.org/fr/petition/Sauvons_Baby_et_Nepal_de_leuthanasie/

8.http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/14/baby-et-nepal-quel-cirque_1816176_3244.html

9.http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/01/23/19734-hopitaux-debordes-par-tuberculeux-deurope-lest

10. http://www.20minutes.fr/lyon/1094899-tests-refuses-baby-nepal

11. http://www.liberation.fr/societe/2013/02/10/lyon-manifestation-pour-sauver-les-elephantes-baby-et-nepal_880769

12. http://poethique.over-blog.fr/article-qu-est-ce-qu-un-salaud-comte-sponville-53426437.html