Le Tribunal administratif de Lyon vient de rendre son jugement le vendredi 21 décembre rejetant la requête du Cirque Pinder (Société Promogil) et de son patron, M. Edelstein.

Ce jugement du tribunal Administratif confirme l’arrêté du 11 décembre dernier pris par Jean-François Carrenco, Préfet du Rhône, demandant l’euthanasie des animaux, pour cause de tuberculose, depuis 2010.

Le cirque Pinder avait confié deux éléphantes d’Asie, Népal et Baby, en parfait état de santé à la ville de Lyon en 1999 : un prêt, pas un don !

Ces deux éléphantes menaient depuis plus de dix ans une existence tranquille au parc de La Tête d’Or.

Or voici qu’elles se retrouvent suspectées d’être porteuses de la tuberculose !

Mais« suspectées » seulement, car rien n’est clair dans cette histoire où l’administration est trop heureuse d’invoquer le fameux « principe de précaution » pour éviter d’avoir à faire face à ses responsabilités :

«Concernant les tests pratiqués sur Baby en juillet 2010, trois étaient positifs à la tuberculose. Deux mois plus tard, cinq tests étaient négatifs, explique l'avocat du cirque Pinder, Francis Faure. Concernant Népal, un test seulement était positif en juillet 2010 et aucun en septembre. Depuis, aucune analyse complémentaire n'a été effectuée pour vérifier qu'elles étaient ou non contaminées. Ces éléphantes n'ont développé aucune manifestation clinique de la maladie. Elles sont victimes d'une présomption de contagion

Maître Francis Lefaure, ne mâche pas ses mots : Baby et Népal, seraient devenues encombrantes. D'où la décision de les euthanasier demandée par le préfet : la tuberculose, toujours ni déclarée ni confirmée, n’est qu'un prétexte !

C’est qu’en effet, la ville de Lyon, depuis l’arrivée des deux éléphantes à la Tête d’Or, a rompu sa convention avec le cirque Pinder...

Il est évident que si ces animaux, arrivés en pleine santé, sont aujourd’hui contaminés par la tuberculose, ils n’ont pu l’être que dans l’enceinte du parc, donc sous la responsabilité de la ville avec toutes les conséquences médiatiques et financières que cela implique !

Or Gilbert Edelstein est en train de mettre sur pied « Pinderland », à Perthes en Gâtinais : un parc d’attractions et de loisirs lié au cirque, où il compte bien rapatrier ses éléphantes, âgées seulement aujourd’hui de 42 ans...

On comprend que cette histoire devienne très gênante pour des gens de l’Administration qui ne veulent surtout pas devoir assumer leurs responsabilités et qui souhaitent donc pouvoir ouvrir tous les parapluies possibles!

Car la tuberculose, en admettant qu’elle soit avérée, cela se soigne, surtout quand elle n’est pas « déclarée », et cela, quelle que soit l’espèce ! Les éléphants ne font pas exception à cette règle...

Mais évidemment, un traitement de fond, qui peut s’étaler sur près d’un an coûte cher, très cher ! (On parle, selon la seule thèse vétérinaire récente sur la question, que nous évoquerons, de 60 000 $ rien qu’en produits !) C’est évidemment beaucoup plus cher qu’une euthanasie qui, une fois réalisée, étouffera le scandale d’un parc animalier lyonnais qui veut maintenir une réputation sanitaire « irréprochable » !

D’où la solution subtile mise en œuvre par le préfet Carrenco: « liquidez, après il n’y aura plus rien à voir ! » Et tout le petit monde de l’Administration sera bien content (1).

Mais il semble bien de toute façon que nous n’en soyons plus là !

Car si ces animaux sont sacrifiés à la lâcheté et à l’incompétence humaine, il y fort à parier que les politicards, les scribouillards et autres paperassiers, malgré toutes leurs réglementations, vont y laisser des plumes : le scandale est patent et la réélection à la mairie de Lyon, pour les uns, comme l’avancement de carrière, pour les autres, pourrait sérieusement en pâtir. Et tout sera fait pour que ce soit le cas... et pour le rappeler aux électeurs !

On s’est donc donné beaucoup de mal en invoquant le principe de précaution qui permet de faire aujourd’hui absolument n’importe quoi, et pratiquement sans recours possible face à une administration omnipotente.

Ce qui est bien le but : j’ai déjà souligné cela quand, en 2005, ce principe a été opportunément inscrit dans la constitution !

Pour le comprendre, il n’est pas inutile ici de rappeler la triste affaire de la fièvre aphteuse qui a ensanglanté notre pays au tournant du siècle : grâce à l’interdiction de vaccination- stupidement promulguée en 1991 au nom de la libre circulation européenne d’animaux garantis sains exigée par Bruxelles - des dizaines de milliers d’animaux, « suspectés de contamination aphteuse », ont été euthanasiés, bovins comme ovins, lors d’une épidémie supposée se déclarant fort opportunément en une période où la vache folle avait provoqué une mévente bovine considérable... La DSV se déchaînait... La FNSEA poussait à la roue...Les préfets signaient les tueries : « Tuez-les tous ! » était le nouveau slogan à la mode, et la France se couvrit de sang...L’hystérie la plus totale régnait...

La plupart des éleveurs concernés, trop heureux d’être ainsi débarrassés de leurs animaux devenus invendables et de toucher les subventions de l’état (sorties de nos impôts) n’ont évidemment rien dit !(D’aucuns se rappelleront ces scènes dantesques de bûchers holocaustiques de cadavres de vaches montés sur des pistes d’aérodromes...Et ils se rappelleront aussi des conclusions des prélèvements sanitaires confirmant en de longues litanies, jour après jour, à chaque fois, qu’après examen histologiques, « le troupeau concerné abattu par précaution, n’était porteur d’aucune contamination »...)

Pourtant, pour l’honneur de la paysannerie, une poignée d’éleveurs ne l’avait pas entendu de cette oreille et avait porté plainte contre les préfets pour abus de pouvoir...

Et bien entendu les tribunaux, en l’état de la législation à l’époque, durent leur donner raison !

On imagine la consternation dans les rangs de l’Administration...

Il fallait donc à tout prix protéger l’Administration et éviter que pareille mésaventure se reproduise à l’avenir... C’est là qu’est intervenue la visiteuse médicale Roselyne Bachelot !

Ci-devante ministre de l’écologie du gouvernement Raffarin, elle avait fait rédiger et adopter la fameuse Charte de l’Environnement où prônant que « il n’y a pas d’état de Nature puisque la Nature change perpétuellement », on pouvait – sous couvert de développement durable – faire tout ce qu’on voulait en matière de saccage environnemental, sauf peut-être scier la branche sur laquelle on était assis...

On ne le dira jamais assez : le développement durable est l’antithèse de l’écologie et du respect du milieu naturel !

Bachelot prépara donc en 2004 l’inscription du principe de précaution à la Constitution, ce qui fut fait un an plus tard... Elle n’était plus ministre alors, mais la machine était sur ses rails...

(On retrouvera la dame, forte de sa totale incompétence, comme ministre de la santé durant les cinq années du Sarkozysme où elle s’illustrera surtout par une campagne ubuesque de vaccination grippale totalement inutile - où la panique sanitaire fut médiatiquement soigneusement orchestrée devant un public sceptique- qui allait coûter à la France près d’un milliard d’euros pour le seul bénéfice, non avoué, des laboratoires pharmaceutiques fabriquant le vaccin...)

Grâce au principe de précaution, répétons-le, celui qui l’invoque est désormais certain de l’impunité !

En la matière, la DSV n’est pas en reste (2), surtout quand il s’agit d’invoquer de potentielles contaminations animales ou les fameuses zoonoses : des maladies, qualifiées d’animales, transmissibles à l’homme !

Et la tuberculose entre dans cette catégorie...D’où l’affaire qui nous occupe, car des animaux atteints d’une forme de tuberculose transmissible à l’homme, sont considérés comme des réservoirs de contamination !

Et c’est le cas du Mycobacterium tuberculensisdont la DSV recherche désespérément la trace chez les éléphantes aujourd’hui désormais en sursis...

C’est là que le cynisme des fonctionnaires vétérinaires dits sanitaires prend tout son sel !

J’engage chacun à lire soigneusement la thèse de docteur vétérinaire de 2008 – Toulouse ci-dessous référencée, la seule apparemment sur la question qui fait autorité et est invoquée par toutes les parties :

« Étude de la tuberculose chez l’éléphant – Importance en parc zoologique »

http://oatao.univ-toulouse.fr/2079/1/debouch_2079.pdf

 On y retrouve tous les traits d’une profession devenue d’abord administrative et réglementaire :

- méconnaissance zoologique de l’espèce,
- mépris total de l’animal,
- désintérêt évident de la recherche curative au profit du seul dépistage, reconnu d’ailleurs pas forcément fiable ( !)
- justification systématique du massacre animal au motif de “risques” pour l’homme...et de coûts thérapeutiques jugés trop élevés (?)

Et que chacun soit sans inquiétude, il n’y a vraiment rien de suffisamment technique dans ce document pour que le contenu soit inaccessible à un néophyte en la matière... On pourrait s’étonner en revanche que ledit contenu, vu sa faiblesse, ait valu la qualité de thèse à son auteur(e) mais là n’est pas la question...

Ladite thèse est homologuée. Utilisons- la donc tant qu’on peut, car elle riche d’enseignements !

J’y note avec intérêt en page 60 / 61 :

« Chez l’éléphant, la mycobactérie la plus souvent isolée chez les individus tuberculeux est

Mycobacterium tuberculosis. Toutefois, un cas de tuberculose à M. Bovis a été décrit chez cette espèce [65, 75, 78]. Il est intéressant de remarquer que cette maladie de captivité, apparemment absente dans la nature, est causée par un pathogène « humain ». Il est ainsi hautement probable que ces infections aient pour origine une transmission à partir d’un homme infecté.

D’une manière générale, les infections animales dues à M. tuberculosis concernent essentiellement les animaux domestiques ou captifs et ne semblent pas se déclarer naturellement chez les mammifères en liberté. »

Ainsi donc, la tuberculose est d’origine humaine (3) et la question qui devrait d’abord être posée est évidemment bien celle de préserver l’animal de la contamination humain, notamment dans les parcs zoologiques !

On notera d’ailleurs que Baby et Népal sont installées en parc d’isolement sans capacité de contact avec quelque animal que ce soit, ni d’humains autre que leurs soigneurs...

Mais elles sont qualifiées de « bombes contaminantes » par la mairie de Lyon sans même que l’on sache si elles sont vraiment atteintes et effectivement contagieuses...Ubuesque.

Quand on connaît les rapports publiés par le Ministère de la Santé sur les problèmes bien connus de recrudescence de la tuberculose, observée essentiellement en milieu urbain, associée aux déplorables conditions de vie et de logement de personnes en grande précarité -notamment parmi les immigrés en situation irrégulière et les SDF, non suivis médicalement - qui se baladent dans la rue au contact de chacun, ces considérations sur deux éléphantes confinées, à la tuberculose non déclarée et non avérée à ce jour, sont pour le moins...étonnantes !

La « fiabilité » du diagnostic est clairement dénoncée en conclusion de la page 101 :

« Conclusion : Bien que l’examen histopathologique ne permette pas d’affirmer avec certitude que l’animal est tuberculeux, il reste un excellent diagnostic d’orientation chez l’éléphant.

Le diagnostic clinique ante-mortem est donc toujours insuffisant et les lésions macroscopiques et microscopiques post-mortem, bien qu’intéressantes, ne sont pas pathognomoniques.

Ainsi, il est nécessaire d’associer à ces examens une ou plusieurs épreuves de diagnostic expérimental. »

Autrement dit, si on est capable d’invoquer une suspicion de contamination, la fameuse « orientation », on ne peut la confirmer, même après massacre, autopsie et coupes histologiques !

Et les choses ne s’arrangent pas avec le fameux diagnostic expérimental précédemment prôné, décrit dans les pages suivantes, qui nous amènent à la conclusion peu encourageante de la page 109 :

« Conclusion : Ces techniques d’observation microscopique directe sont très insuffisantes mai permettent une orientation diagnostique rapide. L’observation d’éléments A.A.R. après coloration ne peut conduire qu’à la conclusion suivante : « présence de bacilles A.A.R. » (en quantité importante) et ne peut en aucun cas conclure au diagnostic de tuberculose. Il est alors essentiel de procéder à une identification précise de la mycobactérie en cause, au moyen d’autres méthodes. L’observation microscopique est très rarement effectuée seule. Elle constitue, la plupart du temps, un examen préalable à la mise en culture de l’échantillon. »

On attendra donc la page 113 pour voir poindre le bon sens : la culture microbiologique à partir de prélèvements sur les expectorations (ici rejets nasaux) de l’animal

« Conclusion : L’isolement de la mycobactérie tuberculeuse par culture bactériologique reste la méthode de référence pour la confirmation de l’infection à M. tuberculosis ou à M. bovis chez l’éléphant en raison de son excellente spécificité (diagnostic de certitude). Elle est par ailleurs une étape indispensable lors de la mise en place d’un traitement, qui ne peut avoir lieu sans détermination préalable de la sensibilité de la mycobactérie aux antituberculeux.

Cependant, le manque de sensibilité de la méthode (notamment sur échantillons de lavage de trompe) justifie qu’elle ne soit plus considérée comme un moyen de dépistage suffisant. »

Ainsi donc, sous prétexte que l’échantillon serait arbitrairement considéré comme non probant, la méthode serait considérée comme un moyen de dépistage insuffisant ?

Ou bien devons-nous retourner la proposition pour bien comprendre ??? (je rappelle que ce document est une thèse de docteur vétérinaire !)

Ce qui nous conduirait à énoncer doctement : Si le test est négatif, c’est que l’échantillon n’était pas probant !

Car on souligne bien, en p 122, que l’excrétion des bacilles n’est pas continue dans le temps, pas plus chez l’éléphant contaminé que chez l’homme : donc si un prélèvement effectué ne montre aucune trace de contamination...C’est que le prélèvement est raté. Il fallait effectivement le souligner !

Bref, si on résume : on ne peut effectuer de diagnostic avec certitude, même post mortem, et l’existence d’une culture bactérienne issue d’un prélèvement dans les narines, sans présence du bacille recherché, n’est pas une preuve de non contamination...

Mais personne ne souligne là qu’un test n’a de valeur, comme tout test, que s’il est reproductible (et confirmé) ni qu’à l’inverse, si on multiplie des tests étalés sur plusieurs mois, tous sans réponse, c’est que statistiquement il y a extrêmement peu de chance que l’animal soit contaminé : cela n’intéresse personne comme hypothèse de travail chez les tueurs!

Mais c’est précisément la situation où se trouvent nos deux éléphantes : un test positif pour l’une non confirmé, aucun test positif pour l’autre, les deux réalisés il y a deux ans... Et quelques tests ultérieurs tous négatifs...

Pour éviter d’établir le péché d’innocence, AUCUN TEST RECENT N’A ETE PRATIQUE !

(Heureusement que la médecine vétérinaire sanitaire n’est pas une discipline judiciaire : elle aurait des difficultés avec la présomption d’innocence !)


Ajoutons pour en finir avec la thèse-qui-fait-autorité qu’on arrive à y trouver, après toute une série de considérations sur des tests sérologiques pas toujours fonctionnels, sur la prophylaxie, sur la désinfection, et sur les risques d’introduction d’individus extérieurs en collection zoologique, à la page 160, des éléments... sur le traitement antituberculeux ! Enfin ! Eh oui cela existe ! Et cela marche même chez l’éléphant... On avait failli l’oublier.

Alors dans une thèse, il faut bien y consacrer quelques pages. Une dizaine au plus, sur une thèse de 233 pages...

Je souligne, une dizaine, car sur les trente pages consacrées aux« outils thérapeutique » et à « la mise en place d’un traitement antituberculeux » plus des deux tiers sont consacrés aux dispositions réglementaires associées à l’administration de la posologie, aux « risques » pour les soigneurs, aux effets secondaires, aux difficultés d’isolation des animaux et d’administration des antituberculeux, aux formes de résistance du bacille, bref tout ce qu’on peut imaginer pour démontrer comment, vu d’un bureau, un traitement (qui indiscutablement marche très bien le plus souvent !) ne peut pas être mis en œuvre en pratique sur le terrain...

Et soyons rassurés, l’auteur(e) persiste quant à l’efficacité du traitement en p 172 :

« Habituellement, la détermination de l’efficacité d’un traitement repose sur l’évaluation de sa capacité à éliminer l’agent infectieux. Dans le cas de la tuberculose chez l’éléphant, les moyens diagnostiques actuels ne permettent pas de savoir avec certitude si la mycobactérie est présente ou non dans l’organisme, sauf lors d’examen post-mortem. »

Vous avez bien lu ! Pour s’assurer de la réussite du traitement, il n’y a qu’un moyen infaillible : l’ euthanasie et autopsie ! Cette démonstration valait bien une thèse non ? Devant l’énormité de la chose, l’impétrante a tout de même essayé d’atténuer ses propos.

On lit en p 173 une mise au point en demi-teinte :

« Il existe toutefois des indicateurs ante-mortem de l’efficacité du traitement, qu’il faut cependant interpréter avec précaution. »

Ubuesque !

Ainsi à mi-chemin entre Diafoirus et Knock, on voit que le problème le plus délicat à résoudre pour les vétérinaires sanitaires est bien celui de convaincre, tant les propriétaires d’animaux que le grand public, qu’il n’existe aucune certitude sur le fait qu’un animal soit sain tant qu’il est vivant !...

Et qu’il est donc légitime « par précaution » de commencer par le tuer !

Et de légiférer évidemment aussitôt sur la question...

Ce n’est plus de la pratique médicale vétérinaire, c’est de l’idéologie !

On comprend dès lors mieux que l’un des débouchés essentiel de la profession de vétérinaire sanitaire soit.... l’inspection des abattoirs !

Il ne reste donc plus qu’à compter sur la mobilisation de l’opinion publique, et la volonté de quelques spécialistes qui auront décodé comme moi les aberrations de ce document des plus officiels, pour sauver Népal et Baby d’une hystérie meurtrière qui est érigée en dogme « sanitaire » dans notre pays !

Le seul point positif de cette lamentable affaire pourrait être de faire enfin éclater au grand jour le scandale du pouvoir exorbitant de droit et de mort sans appel dévolu arbitrairement et sans la moindre justification à des bureaucrates pas forcément compétents...


Claude Timmerman

Ancien Elève ENS

Notes

1. Il est bon de rappeler qu’en France, juridiquement, l’animal est un bien meuble et qu’il n’existe aucun droit reconnu le concernant. La fameuse « Charte des Droits des Animaux »n’a jamais été adoptée, notamment sous la pression de la FNSEA qui entend bien ainsi sauvegarder les plus immondes pratiques concentrationnaires productivistes pompeusement baptisées « élevages agro-industriels ».

Administrativement, il faut souligner que la Protection Animale dépend en France de la Direction des Services Vétérinaires, elle-même dépendante de la Direction de l’Alimentation !
On voit le cas qui est fait de la condition animale et de sa protection dans l’Hexagone !

2. Le zèle maniaco-vaccinal avec menace d’abattage des troupeaux par la DSV pour les éleveurs récalcitrants s’est à nouveau manifesté récemment d’une épidémie de fièvre catarrhale ovine (maladie dite de la langue bleue) maladie bénigne qui guérit d’elle-même, qui a engendré une fronde des éleveurs devant les exigences exorbitantes des DSV au point qu’on a vu des vétérinaires soignants (ceux qui œuvrent sur le terrain avec les animaux et non dans des bureaux sur des papiers) refuserde procéder à une vaccination inutile, voire en plus dangereuse car potentiellement contaminante ! Les Tribunaux aussitôt saisis par les DSV... ont dispensé les éleveurs récalcitrants de peine. Personne n’a touché aux troupeaux...Et l’épidémie s’est résorbée...Preuve que l’on peut parfaitement faire plier ces bureaucrates : il suffit d’un peu de compétence et de beaucoup de détermination....

3. Cette question de la contamination d’origine humaine, ou associée à l’activité humaine, est d’ailleurs un fléau extrêmement préoccupant pour les espèces sauvages, notamment en Afrique.

On remarque ainsi qu’à la suite de l’extension des troupeaux de bovins, ni surveillés ni vaccinés, divagant dans la savane, la tuberculose bovine importée par l’homme a contaminé les ruminants sauvages, notamment les buffles cafres dont certaines populations sont aujourd’hui contaminées à plus de 40% !

De quoi, justifier de bien beaux massacres pour motifs « sanitaires »,pour la plus grande joie des « éleveurs », quand la première des choses à faire est d’arrêter la contamination à la source : le contrôle des troupeaux villageois, la vaccination des animaux et l’éradication systématique des bovins domestiques atteints !