Konik ou Tarpan

Bien qu’utilisé par défaut pour évoquer le « véritable » cheval sauvage de la période Holocène, Equus ferus*, le terme Tarpan fait avant tout référence aux chevaux sauvages découverts en 1769 dans les steppes du sud de la Russie (éradiqués un siècle plus tard !) ou à la variété forestière qui a survécu aux confins de la Pologne jusqu’à la fin du 18ème siècle, Equus caballus gmelini.

Le statut génétique de ces tarpans reste incertain car des contacts se sont inévitablement produits avec les chevaux domestiques introduits en Europe dès la fin de la période néolithique. Ainsi, le tarpan pourrait être défini comme un cheval sauvage de la période historique et protohistorique plus ou moins hybridé avec les chevaux domestiques et dont le génotype n’était déjà plus celui du véritable cheval primitif européen issu du pléistocène supérieur.

Le terme Tarpan apparaît donc scientifiquement utilisable pour leurs descendants domestiqués en Pologne au 19ème siècle et ayant reçus de nouveaux gènes « extérieurs » dans une proportion difficile à établir au 20ème siècle. Il apparaît de toute façon mieux adapté pour les chevaux concernés par ce projet que le nom courant de Konik Polski (signifiant littéralement petit cheval polonais), trop réducteur car évoquant une race créée par les hippologues polonais plutôt qu’une souche descendant du cheval primitif. Mais qu’on le nomme Konik ou Tarpan, il est de toute façon bien distinct du cheval de Przewalski, cheval sauvage d’origine asiatique.

 

* La taxonomie du cheval sauvage européen reste très discutée par les scientifiques.

 

Le Projet

ARTHEN [Association pour le Retour du Tarpan et des grands Herbivores dans les Espaces Naturels], est une association qui s’est donnée pour but de promouvoir le retour du descendant du cheval primitif européen sur de vastes espaces naturels en compagnie d’autres grands herbivores. Le Cheval de Przewalski, qui s’étiolait dans les parcs zoologiques retrouve aujourd’hui les grands espaces de Mongolie grâce à l’investissement d’autres utopistes (l’association TAKH, notamment). Arthen s’appuie sur cet exemple pour le Tarpan et fait en sorte que sur quelques espaces adaptés, il puisse retrouver les moyens d’exprimer ses comportements naturels. 

Le premier volet du projet vise à conserver ce véritable patrimoine zoologique que constitue le Tarpan, descendant du cheval primitif européen. C’est à partir des koniks polonais les plus caractéristiques, ayant perpétué les gènes d’une petite population sauvage de tarpan sylvestre capturée en forêt de Bialowieza à la fin du 18ème siècle, que peut s’effectuer cette démarche. Celle-ci s’inspire des travaux de « sélection à rebours » entreprise en Pologne au début du 20ème siècle, en particulier par Tadeusz Vetulani, et vise à perpétuer les caractères remarquables (résistance naturelle, phénotype,…) de cette souche ancestrale.

Le deuxième volet s’inscrit dans une démarche environnementale et écologique de conservation des paysages et des milieux naturels «ouverts». La résistance de ces chevaux permet en effet, sans traitement antiparasitaire (très toxique pour la petite faune), leur maintien en permanence sur les sites d’accueil avec un impact significatif sur la végétation ligneuse colonisatrice (noisetier, saule, roncier, prunellier,…), notamment durant la période hivernale. A plus long terme, il propose de réintroduire le tarpan et d’autres grands herbivores sur quelques sites adaptés à une véritable reconstitution de la pyramide écologique. Cette option pourrait s’envisager à titre expérimental sur certains territoires enclavés.

En écho à ces actions, le troisième volet souhaite développer une animation écotouristique, économiquement valorisante pour les territoires accueillant le tarpan, en s’appuyant sur le concept de retour au naturel voire de remise en liberté, pour cette souche primitive de « la plus noble conquête de l’homme ».

 

Vous pouvez aider le Projet tarpan en devenant membre bienfaiteur ou membre actif de l’association ARTHEN Bugerbivore. Pour cela écrire à bugerbivore@voila. Les tarpans du parc de Tavassieu et tous les autres vous remercient d’avance !

Prochainement un site Internet http://www.tarpan.com/

Les informations de ce billet sont tirées du document suivant :
L_echo_des_Tarpans_n3.pdf