2381059113_1-300x213.jpg SECONDE PARTIE

Les rapports entre l’homme d’un côté, le vivant et son environnement de l’autre, sont toujours aujourd’hui, dans les cultures occidentales, essentiellement basés sur l’illusion que les hommes ont de dominer le monde animal et de leur capacité à domestiquer les forces élémentaires de la nature.

On voit aussitôt à quel point cette prétention est ridicule quand nous nous trouvons confrontés aux déchaînement des forces telluriques, celles d’un raz-de-marée, d’une éruption volcanique, par exemple ou d’improbables météores : neiges hivernales, sécheresses, tempêtes furieuses… À la rigueur les hommes parviennent-ils à endiguer les fleuves et, jusqu’à un certain point, à en détourner le cours, à surélever leurs côtes, barrer les Trois Gorges, assécher des marais sources de vie… au final tout cela est assez dérisoire (et souvent désastreux) mais suffit à enorgueillir imprudemment la race humaine.

Cette conception de la relation entre l’homme et son environnement a été historiquement conditionnée par l’héritage vétérotestamentaire (cf. le « Livre de la Genèse ») lequel remet la Nature aux mains de l’homme pour qu’il en jouisse à son gré et selon ses besoins. Le principe de la nature comme libre-service destiné à satisfaire les désirs insatiables du genre humain, se retrouvera à l’âge classique chez René Descartes, premier philosophe de la modernité pour lequel l’homme est, certes après Dieu, le seul maître de la nature. Une idée qui trouvera son accomplissement dans le matérialisme des Lumières. Celles-ci, un pas plus loin, ayant fait disparaître la suprématie divine, livrent de facto la nature au seul caprice de l’homme.

Une idée dangereuse en soi mais dont les effets étaient à l’époque encore restreints par un monde apparemment illimité et aux nombreuses terres vierges. Ce qui n’est évidemment plus le cas aujourd’hui en raison des immenses progrès techniques accomplis ces deux derniers siècles. Des « progrès » à ce point fulgurants que nombre d’espèces vivantes, notamment les grands mammifères, ont failli disparaître… Si pour l’heure les cétacés paraissent sauvés in extremis, il n’en va pas de même pour la faune terrestre très menacée des régions tropicales ! N’a-t-on pas cru éteint pendant quelques décennies le grand rorqual bleu, le plus gros animal ayant hanté ce globe depuis l’aube des temps ?

C’est l’urgente nécessité de recentrer la vision que nous avons de notre place dans la nature – une vision « homocentrée », pour ne pas dire « égocentrique », l’homme se prenant pour le nombril du monde - qui nous impose maintenant une complète remise en cause des relations entre monde animal et humain. À commencer par ce qui dépend de nous, ici et maintenant, en reconsidérant la place de l’animal dans notre droit qu’il s’agisse d’espèces sauvages ou domestiquées, commensales ou exploitées…

Ceci suppose évidemment de revoir (de fond en combles ?) l’épistémologie de notre modèle civilisationnel. Autrement dit, il s’agit de corriger notre façon de voir et de traiter les animaux et la nature, en renonçant, même si cela heurte des habitudes innées, à une vision du monde gratifiante dans et par laquelle au genre humain tout est permis ! Réintroduisons donc une peu de consubstantialité (ce qui n’exclut pas une sorte de fraternité de l’homme à l’animal) qui réduira la distance entre des espèces qui pourtant, depuis Darwin, sont parentes par les origines et le patrimoine génétique. L’homme est certes, sans doute, un animal supérieur, mais qu’il le veuille ou non, il reste un d’abord un « animal »…

Cependant, en matière juridique, malgré toutes les avancées récentes, l’animal reste encore un simple « objet » de droit. Ce qui signifie que, sauter le pas, afin de reconnaître les animaux comme « sujets » de droit, dépendra d’une forte volonté de réguler ou non, à savoir de contenir dans certaines limites, les actions humaines vis-à-vis du Vivant. Or dans notre droit, différentes pistes existent déjà qui permettraient de doter l’animal d’une personnalité juridique et au-delà, d’harmoniser la conception actuelle pour laquelle l’animal est un bien mobilier, avec notre code pénal qui lui, sanctionne les atteintes aux animaux dans leur sensibilité d’êtres vivants. Une orientation également présente dans le code rural qui regarde désormais l’animal comme un être sensible… cela en cohérence avec le Traité d’Amsterdam qui impose aux membres de l’Union européenne d’intégrer dans leur législation la notion de bien-être des animaux, créatures douées de sensibilité.

La question se pose cependant de savoir ou de comprendre pourquoi les pouvoirs publics tergiversent-ils toujours à l’heure actuelle pour transcrire dans le droit ce qui est aujourd’hui admis, tant par la raison que par le cœur, par le plus grand nombre ?

La France est un pays d’éleveurs industriels pour lesquels la chair animale n’est plus qu’une matière première comme une autre qu’il faut « forcer » pour obtenir de hauts rendements au moyen d’une alimentation favorisant des croissances et des prises de poids rapides (les hormones de croissance ayant été officiellement abandonnées)… Que viendrait faire alors la sensibilité animale dans un tel contexte d’enjeux financiers agro-industriels ? Un pays, le nôtre, où également les chasseurs se sont organisés en parti politique et constituent des groupes de pression que les gens du pouvoir – déjà ordinairement discrédités par leur pratique intensive de la politique politicienne – se gardent bien de mécontenter !

Est-ce dans les modernes élevages hors-sol, plus ou moins « concentrationnaires » où l’espace dévolu à chaque animal est millimétré par Bruxelles que la « sensibilité » animale pourra être prise en compte avec ou sans le secours de la Loi ? Il faut avoir présent à l’esprit les diverses mutilations qui sont devenues la norme dans les élevages modernes : écornage des bovin (des appendices qui depuis quelques milliers d’années avaient fait bon ménage avec les formes traditionnelles d’élevage !), becs coupés pour les poules pondeuses, véritables machines à produire artificiellement des « œufs », autophagie et mutilations mutuelles multiples pour le bétail en stabulation, notamment les porcs, et castration à vif des porcelets pour échapper aux surcoûts vétérinaires… La liste est longue des indicibles horreurs qui arrivent, après avoir été coûteusement présentées et emballées, jusque dans nos assiettes…

Des animaux d’élevage ne voyant pour nombre d’entre eux jamais la lumière naturelle, subissant nuit et jour des éclairages artificiels destinés à stimuler leur activité biologique… Toutes techniques permettant l’augmentation de leur activité organique (productive et reproductive : lait, viande, œufs et petits…), soit une compétitivité accrue, des rendements financiers à deux chiffres pour les chaînes commercialisant des produits toujours moins chers, toujours plus abordables… Mais ces profits comme les économies réalisées par le consommateur se payent, répétons-le, d’un océan de misère invisible pérennisé par les ombres et les silences de la Loi.

En 2005, le chantier de la cause animale avait été enfin ouvert conjointement par les ministères de la Justice et de l’Agriculture, mais depuis tout est demeuré au point mort. Suzanne Antoine, juriste et membre de la Ligue française des droits de l’animal, à la demande du gouvernement, avait engagé une série de consultations. Son rapport concluait que, par rapport à d’autres pays européens plus en avance sur cette question, le droit français se caractérisait par son incohérence.

Puis en juillet 2008, le compte-rendu final des « Rencontres Animal et Société » comportait un plan d’action en 34 points dont aucun ne concernait un nouveau statut juridique de l’animal ! Qu’en déduire ? Et bien qu’en France, en dépit d’une demande soutenue de la part de certains scientifiques et des militants de la protection animale et de la nature, aucun consensus n’est encore possible sur une question pourtant cruciale… Cela, en raison de l’opposition voire de l’hostilité déclarée des représentants des secteurs professionnels concernés (essentiellement éleveurs et en aval, toute la chaîne commerciale) qui font barrage à toute évolution de notre législation dans un domaine où une adaptation de nos outils juridiques aux données industrielles serait pourtant particulièrement nécessaire.

Nécessaire au regard - faut-il insister ? – des traitements inhumains infligés aux animaux dans nos filières d’élevage alimentaire de plus en plus mécanisées, robotisées. Nous devons en effet décider si la vie en générale, animale en particulier, doit être, oui ou non, un gisement dont on extrait de la plus-value au même titre que l’on extrait du minerai d’une mine à ciel ouvert ?

Il est donc impératif et urgent pour une société – la France – qui entend encore être à l’avant-garde du monde civilisé, d’instituer dans son Code civil, un nouveau statut juridique, celui de l’animal, être de chair et de douleur, or pour ce faire nos représentants disposent a priori de deux voies et moyens d’action : soit créer entre les personnes et les biens, une catégorie spécifique pour les animaux dans leur universalité comme dans leur diversité et à leurs singularités (normes universelles interdisant la maltraitance et encadrement strict de l’exploitation des ressources animales, régimes différenciés selon les espèces et leur rôle ou leur position dans le monde humain, et cœtera); soit laisser les animaux dans la catégorie des biens, en créant une nouvelle catégorie de biens protégés, distinguant le vivant de l’inerte.

Cette deuxième solution ayant toutefois le défaut de ne pas régler le sort des animaux sauvages qui n’appartiennent à personne…à moins de les déclarer patrimoine commun, autrement dit propriété de tous pour le meilleur et non pour le pire. En effet, en droit français, l’animal sauvage est considéré comme res nullius, c’est-à-dire un bien vacant et sans maître. N’appartenant à personne, il est par essence appropriable. Le chasseur peut ainsi en disposer à sa guise pour peu qu’il soit détenteur d’un (onéreux) permis de tuer !

Pourquoi la France a-t-elle toujours autant de retard (un siècle et demi par rapport à l’Angleterre) sur des questions aussi fondamentales du point de vue civilisationnel ? Est-ce parce que le domaine de l’éthique se trouve de plus en plus souvent relégué au dernier rang de nos préoccupations ? Nous parlons ici bien entendu de morale authentique, fondamentale et non de la morale que nous inflige la pensée unique et le politiquement correct ! Pourquoi à ce propos la thèse absurde – un non-sens ! - des « animaux-machines » a-t-elle été réfutée non par des savants, mais par un poète, Jean de La Fontaine dans son Discours en vers à Madame de la Sablière livre IX des Fables, ou par des révoltés secrets comme l’abbé Jean Meslier, ou encore Voltaire dans le Dictionnaire philosophique, disant que « l’homme excelle tellement dans son amitié pour le chien qu’il va le clouer à une table et le disséquer vivant ».

Comment un homme d’Église comme le Père oratorien Malebranche peut-il en France, en disciple de Descartes, prétendre que sa chienne frappée crie oui, mais ne saurait souffrir (par manque de réflexion) ? Attitude opposable à celle des théologiens espagnols et du Pape Saint PieV qui par la bulle de Salute Gregis de 1567, bannit à jamais les corridas comme contraire « à la piété et à la charité chrétienne (afin) d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes…».(1)

Pourquoi la France républicaine n’a-t-elle pas eu l’initiative d’une législation aussi exhaustive que la loi allemande de protection de l’animal du 24 novembre 1933, laquelle prohibait toutes formes de torture, jusqu’au raccourcissement des oreilles après l’âge de deux mois ou de la queue du cheval, le marquage des chevaux au fer, ou des expériences de laboratoire, en particulier la vivisection ? (2)

Le pays des droits de l’homme continuera-t-il ainsi à ignorer, cent ans après Lamarck, Wallace et Darwin (3), la place qu’occupe l’homme dans le règne animal et dans le fleuve du vivant pour faire de l’homme « un empire dans un empire », une espèce « élue » justifiant son mépris de tout autre vie qu’il estime soumise à sa cruauté naturelle et justifiée par son élection ? L’humanisme, comme l’a prétendu Heidegger, serait-il un égoïsme ? Cela tient à une mentalité archaïque qui ne comprend pas que la loi doit se plier avant tout aux exigences de la vie et non l’inverse, et que l’homme forme avec le monde animal une totalité, une unité sans solution de continuité, à savoir sans la moindre césure.

Faut-il ici encore citer la fameuse lettre-pamphlet de Richard Wagner (4) contre la vivisection écrite au terme d’une vaste campagne nationale en Allemagne ? Pour ne pas conclure, mentionnons par la réflexion de Schopenhauer (5) relative à la nécessaire instruction du peuple sur la destinée commune de l’espèce souffrante, l’humanité intégrant de facto pour le penseur allemand l’animalité, l’inhumanité s’exerçant quant à elle par le « mépris » et justement, par l’exploitation de cette « humanité » faisant de l’homme non seulement un loup pour l’homme (Hobbes, homo homini lupus) mais davantage encore, « l’animal le plus méchant » sur cette Terre : « Ce n’est que quand cette simple et indubitablement sublime vérité, que les animaux, au fond et pour l’essentiel, sont entièrement la même chose que nous, sera entrée dans le peuple, que les animaux ne seront plus là comme êtres sans droit et par conséquent ne seront plus abandonnés au méchant caprice et à la cruauté de tout brutal garnement; et que tout médecin ne sera pas libre de faire la démonstration de toute chimère aventureuse de son ignorance scientifique par la torture atroce d’un nombre énorme d’animaux, comme il apparaît aujourd’hui. Il faut néanmoins tenir compte de ce que maintenant les animaux sont pour la plupart chloroformés, en quoi, pendant l’opération, la torture leur est épargnée et que par là-même une mort rapide peut les libérer (de la folie et de la stupidité de leur bourreau). Il demeure cependant que dans les opérations si fréquentes maintenant dirigées vers l’activité du système nerveux et sa sensibilité, ce moyen est nécessairement exclu, car ce qui est ici à observer est supprimé. Et malheureusement celui qui est moralement le plus noble de tous les animaux est le plus fréquemment pris pour les vivisections : le chien, que, en outre, son système nerveux très développé rend plus réceptif à la douleur. »

Apportons donc, à la suite de Kant, une ultime précision quant à notre devoir d’instituer un droit de l’animal. Le Droit en soi, ne saurait s’appliquer stricto sensu à l’animal parce que les droits supposent devoirs et responsabilités ce qui ne peut être le cas en ce qui concerne l’innocence sui generis de la gent animale. Encore que la justice humaine, il n’y a pas si longtemps, ait jugé à bon droit d’exécuter un chien condamné pour « complicité de meurtre »(7).

Au XVIIIe siècle, l’Anglais Jeremy Bentham considérant lui aussi que la souffrance des animaux est aussi réelle et moralement significative que la souffrance humaine et qu’un jour viendrait « où le reste de la création animale acquerra ces droits qui n’auraient jamais dû lui être refusés si ce n’est de la main de la tyrannie ». Bentham pensait que la faculté de souffrir et non la faculté de raisonner, devait être le critère de la justice devant s’appliquer aux êtres non humains car si la capacité à raisonner en était le critère, les nouveau-nés et les personnes insanes devraient alors être classés parmi les choses. De ce point de vue, tout le reste est littérature.

Les droits des animaux relèvent ainsi des devoirs que nous nous devons à nous-mêmes dans notre lent cheminement vers l’humain. Dévier de notre route, en rester à une conception insolemment pragmatique et utilitariste de nos relations avec le monde animal, serait une erreur et une faute conduisant l’homme dans une terrible impasse. Pessimiste sur ses derniers jours, Théodore Monod (8) pensait que « l’homme, bourreau de la nature et des animaux, avait manqué sa chance de devenir humain et que notre sort – celui de l’humanité – était désormais, scellé ».

Alors, efforçons-nous de donner tort à un jugement, hélas trop actuel. La crise qui s’est ouverte en 2008 et les abîmes que nous devinons derrière les discours des politiques, doivent nous inciter à plus de conscience et déterminer nos sociétés à se pencher sur l’urgente sauvegarde du vivant.

Rédaction Terre Future



Notes :



1- Contrairement à l’idée reçue – et à la légende noire – selon laquelle l’Église se serait désintéressée de façon chronique de la condition animale, et indépendamment de la figure transcendante de St François, rappelons que par la bulle De salute gregis, le Pape Saint Pie V a banni, pour toujours, sous peine d’excommunication, les mises à mort tauromachiques comme contraires « à la piété et à la charité chrétienne afin d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes…». Une initiative venue d’Espagne : en 1567, le nonce apostolique Pierre Camajani porte à Rome un mémoire par lequel 70 théologiens espagnols plaident contre les corridas, requête que soutient St François de Borgia et qui détermine Pie V à prononcer une interdiction irrévocable de la tauromachie. Les siècles suivants attesteront d’une continuité sans faille de cette condamnation perpétuelle bien oubliée aujourd’hui. En 1863, sur les instances de Pie IX, Mgr Plantier décrit avec horreur le spectacle dégradant de l’arène et condamne les spectateurs « qui se repaissent de la souffrance des taureaux, des chevaux et même des hommes ». Mgr Besson de son côté dépeignait en 1885 les souffrances endurées par les chevaux et les taureaux réclamant avec énergie la suppression de spectacles « qui sont la honte de nos mœurs ». En 1920 le Cardinal Gasparri, secrétaire d’État de Benoît XV rappelait que « la barbarie humaine se retranche encore dans les combats de taureaux… l’Église encourage toutes les nobles âmes qui travaillent à effacer cette honte ».

2- Voir Luc Ferry, Le Point, 6 avril 2001

3- http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Darwin

4- Richard Wagner dont le génie avait vu que la fraternité liant saint François d’Assise et le monde animal, était représentative des racines de ce Christianisme « qui a du sang hindou dans les veines » (Schopenhauer), fera écho au philosophe en proclamant : « Nous serons heureux et prêts à quitter ce monde où pas un chien n’est heureux de vivre. ». Notons dans un esprit de justice que l’Islam, à travers certains hadîts ne dit pas la même chose et porte une attention extrême à la condition animale mais dans ce qu’il nomme l’impureté.

5- http://fr.wikipedia.org/wiki/Schopenhauer

6- http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant

7- Au treizième siècle Philippe de Beaumanoir, avait dénoncé l’absurdité des procédures – non rares à l’époque – contre les animaux à raison des homicides qu’ils avaient commis : « Ceux qui ont droit de justice sur leurs terres font poursuivre devant les tribunaux les animaux qui commettent des meurtres; par exemple lorsqu’une truie tue un enfant, on la pend et on la traîne; il en est de même à l’égard des autres animaux. Mais ce n’est pas ainsi que l’on doit agir, car les bêtes brutes n’ont la connaissance ni du bien ni du mal; et sur ce point c’est justice perdue : car la justice doit être établie pour la vengeance du crime et pour que celui qui l’a commis sache et comprenne quelle peine il a méritée. Or le discernement est une faculté qui manque aux bêtes brutes. Aussi est-il dans l’erreur celui qui, en matière judiciaire, condamne à la peine de mort une bête brute pour le méfait dont elle s’est rendue coupable; mais que ceci indique au juge quelle est, en pareille circonstance, l’étendue de ses droits et de ses devoirs. » http://ledroitcriminel.free.fr/le_phenomene_criminel/crimes_et_proces_celebres/proces_faits_aux_animaux.htm

8- http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Monod